Jeux de Peau
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Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
il y a 20 heures
Bonjour, j’adore ce parfum, il me reste un fond de flacon que j’économise. Il devient(…)
Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
Cette discussion est passionnante et je suis tout à fait en phase avec les dernières analyses, notamment celle de Youggo.
En matière de parfum comme dans quasiment tous les domaines, il est question d’éducation.
Il y a d’un côté le plaisir immédiat, brut (= non dégrossi) : c’est le goût du sucré pour le nourrisson, c’est un rythme simple, c’est ce qui nous est facilement accessible.
Et il y a ce que l’on apprend et qui nous permet d’appréhender de manière plus riche, plus pleine. D’arriver à apprécier parce qu’on nous a donné des clés.
Si je n’avais pas éduqué mes enfants aux goûts, ils se contenteraient probablement de manger des patates et de la viande. Ils ne me demanderaient pas une goutte d’huile de truffe sur leur bar, ne se pâmeraient pas devant une assiette d’huîtres, n’auraient pas envie d’explorer toutes les cuisines du monde...
Pour les parfums c’est la même chose. Sans éducation on est attiré vers du doux, du frais, du gourmand... et quand on apprend, on accède à une palette beaucoup plus large et subtile d’odeurs et de compositions. Il faut du temps pour cela, et on évolue en même temps qu’on apprend. Instinctivement réfractaire à la rose et à la tubéreuse, je me réjouis d’y venir peu à peu, de découvrir leurs facettes, les différentes façons de les traiter, de les mettre en valeur. J’aime savoir que j’apprends, que je bouge, ça me donne l’impression de pouvoir toujours grandir.
J’aime savoir que je peux être surprise et que le temps est mon allié.