Lipstick rose
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Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
il y a 7 heures
Bonjour, Merci pour votre retour. Je n’ai malheureusement pas l’occasion d’aller à la capitale.(…)
hier
Je vous conseille également L’Instant pour homme, un patchouli élégant, gourmand qui est assez(…)
hier
Bonjour Gost7 sam, et merci beaucoup pour le conseil, je ne connais pas les parfums de la(…)
Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
Hum, Liiipstiiickk ROssse,
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Huuum, je soupire d’aise, c’est un vrai petit bonheur régressif ce parfum.
Je suis tout-à-fait en accord avec ce qui a été dit sur ce parfum. "Baton de rouge rétro, actrice hollywodienne blonde et glamour", "bonbons à la violette de Toulouse, paquet de bonbons", "coquette poudrée", "trousse de maquillage", "très féminin", "une couche de poudre sur le lavabo", "concentré de féminité", "Jean Harlow dans Dinner at 8", "le plus beau parfum de cocotte", "odeur d’un boudoir de femme", "poupées parfumées", "houpette de cygne pour appliquer la poudre de riz", "bisou dans le cou", "Nana d’Emile Zola et/ou de Manet, dans une atmosphère de théâtre baroque", "les coulisses, les loges rétro d’une grande actrice", "âme de séductrice pin-up pleine de classe", "parfum charmant de séduction innocente", "câlin de maman", ...
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Pour ma part, il me fait penser à Mistinguett dans sa loge d’opérette avant la démonstration de ses charmes et talents de chanteuse et d’actrice. Et comme elle a vécu les deux guerres mondiales, elle fut aussi espionne. Comme quoi, le charme peut servir la bonne cause. Et Lipstick Rose sous ses airs innocents ne l’est peut-être pas tant que ça ! Mine de rien, il a beau faire penser par son côté poudré à une femme ingénue, à une maman-câlin ou un ange blond, il faut le sentir entre les lignes. Sous tous ses atours charmants, sommeille peut-être une femme bien plus fatale qu’il n’y paraît. Succombez aux anges, ils vous feront visiter le septième ciel. ;-) Là-Haut, une chanson tourne en boucle un air guilleret : "There must be an Angel (playing with my heart)" d’Eurythmics dans sa version Jazz remixée par Berk & The Virtual Band. http://www.youtube.com/watch?v=PB9eW0WLQuI
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Je vais vous faire du "racontage de life à la Jicky" pour ce parfum (bien à toi Jicky, ^^). Je n’ai encore jamais eu un flashback si précis avec un parfum. Dès les premières notes, j’étais touchée, émue et déjà conquise.
Période heureuse et bénie de sortie d’enfance et pas encore entrée dans les turpitudes liées à l’adolescence. Cette période émouvante où on peut encore se permettre de se comporter comme une petite fille en n’ayant pas conscience que notre corps se transforme et adopte des attributs de femme. La période Lolita Ingénue...
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C’est pendant ce temps bel et bien révolu (fin des années 70, début des années 80) que je passais quelques jours de vacances en été dans un mignon petit patelin nommé Strichon (rien de glamour, c’est vrai). La maison, de briques rouges, coquette et fleurie contenait des hôtes charmants, gentils et simples. Une pendule ancienne égrenait son tic-tac apaisant, prometteur du retour de la divine représentante de la féminité dans toute sa splendeur, Jeannie . Une copine de jeu, Amarilli, et moi attendions son retour du travail avec impatience. En effet, petite main couturière dans une grande maison de Haute Couture à Bruxelles, elle collectionnait tous les produits de beauté mode du moment. Elle se parfumait avec du Guerlain, du Boucheron, du Dior et tout ce qu’il existe de plus sensuel et dont le sillage se fait encore sentir quand elle rentrait du travail. Elle cousait elle-même ses tailleurs, superbe copie faite main des Chanel, avec les magnifiques tissus qu’elle récupérait pour une bouchée de pain dans la réserve de la "Maison de Madame" comme elle disait, l’endroit où elle travaillait.
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Jeannie avait des mains en or et des ongles très longs qu’elle bichonnait dès qu’elle rentrait. Du couloir de l’entrée, Amarilli et moi entendions un joyeux "ça va les filles, ça a été la journée ?". On accourait réclamant notre bisou parfumé en criant, heureuses, un "Tante Jeaaaniiie !" Puis, on s’installait à la petite table de la salle-à-manger afin de profiter du premier rituel de beauté de fin d’après-midi. Consciencieusement, Jeannie nettoyait ses ongles avec un dissolvant doux Chanel ou Guerlain, les limait énergiquement et en dernier lieu déposait habilement deux couches laquées et brillantes d’un de ses innombrables vernis Chanel. Premières notes de Lipstick Rose... Ensuite venait notre tour, on avait droit au Saint-Graal ;-)
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Dès que notre vernis était sec, Amarilli et moi avions le droit de se rendre dans l’antre de la féminité et du bon goût, la salle d’eau décorée de faux marbre rose ^^. Le trésor ne se cachait pas dans les fausses marbrures mais bien là, derrière une porte d’armoire immense remplie de parfums, crèmes et de maquillages Chanel et Guerlain. On s’en donnait à coeur joie sous l’oeil attentif et amusé de Tante Jeannie, qui, quant à elle, se démaquillait de manière méticuleuse. On commençait bien évidemment par le fond de tient, puis un des gestes le plus doux et sensuel, la poudre qui sentait divinement bon. A nouveau Lipstick Rose... Tout y passait, les yeux irisés, les lèvres pulpeuses Lipstickées de Rose, le parfum, nectar déposé au doigt dans le cou. Amarilli et moi jubilions de bonheur poudré...
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La parure de la féminité se terminait par le choix des bijoux et des escarpins à talons de 8 centimètres. Avec fierté et des étoiles dans les yeux, on défilait et tournoyait devant les hôtes de la maison qui nous gratifiaient d’un "Ooh, que vous êtes belles, les filles !" sur un ton à la fois gai et nostalgique. Si le soleil était de la partie ce jour-là, Amarilli et moi allions même nous balader dans les rues du village. Nous nous rendions en toute innocence chez les parents d’Amarilli qui riaient de bon coeur en nous voyant arriver. On sautait de joie en dévalant la ruelle, tout en chantant une des chansons de Clo-Clo en se tenant la main...
Le soir venu, on s’endormait dans le même lit que Tante Jeannie qui sentait merveilleusement bon. Les effluves de son parfum de nuit étoilée nous poursuivaient avec magie jusque dans nos rêves délicieusement poudrés...
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Le jour où, Amarilli et moi, nous nous sommes rendues compte de l’effet trop attirant que pouvait avoir ce jeu, nous avons cessé de nous promener fièrement. En cachette, à l’abri des regards, on apprivoisait les rituels liés à l’expression sensuelle de la féminité... L’enfance de petite fille était définitivement achevée...
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Lipstick Rose, 4 étoiles parce que j’aurai versé une larme à l’évocation de ce souvenir nostalgique...
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Sentez bon avec douceur et charme innocent...