Auparfum

Matières animales : mythes & vérités

Le Nez Bavard

par Le Nez Bavard, le 3 mai 2011

Bonsoir Romain (et tout le monde),
Merci pour cet article très intéressant en effet, qui a le mérite de repositionner certaines choses et de les remettre dans le bon ordre.
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Je me permettrais cependant d’apporter une précision sur l’ambre gris :
S’il est vrai qu’il est parfaitement absurde de tuer un cachalot pour récolter les concrétions directement à l’intérieur de son estomac, puisque c’est l’action naturelle des éléments qui lui donne son odeur, je ne suis en revanche pas aussi sûre du fait que l’on ai pas tué l’animal en partie pour cette raison. Cet ambre ne présentant aucun intérêt olfactif et ne se vendant pas, son commerce sous forme "jeune" n’a en effet pas pu naître.
En ce qui concerne les parfums, le problème de l’ambre gris, de son utilisation et de son relatif abandon en parfumerie tient beaucoup plus au fait que son approvisionnement est totalement aléatoire, puisqu’il faut attendre que les blocs veuillent bien s’échouer sur la plage, ou qu’il faut savoir les ramasser ! Si certaines années peuvent être bonnes, comment présager des suivantes ? : Et de la matière le prix flamber et fluctuer...
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Miroulette, je rejoins votre avis en grande partie, mais il me semble que la question de l’élevage des animaux, ici (et ailleurs), est un faux débat. Je m’explique :
Je suis pour ma part carnivore (comme beaucoup de monde), et des animaux sont tués pour que je puisse les manger. Et même pire, certains sont élevés dans des conditions désastreuses, sur lesquelles nous ne reviendront pas. Autant je suis d’accord pour me battre afin que les conditions d’élevage et d’abattage des êtres vivants soient dignes, autant je ne souhaite pas la disparition des poulets de mon assiette, ni de la civette de mes parfums. Il faut être cohérent. Je mange de la viande, je porte des chaussures en cuir, j’aime le musc ou la civette dans les parfums. Le problème ne vient pas de l’utilisation ou de la consommation, mais bien des conditions de productions. Je rejoins sur ce point tout à fait Romain lorsqu’il s’interroge à la fin de l’article sur ce point précis.
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Romain, pour continuer sur la civette, le fait de faire vivre des familles ou des populations d’Afrique grâce à la production de civette, puis les rendre pauvres parce que les écologistes tapent dessus, c’est un peu comme dire que Nike et H&M font vivre des familles entières au Bangladesh grâce au travail des enfants : ça ne justifie absolument rien. On en revient ici au problème des conditions de production que vous évoquez à la fin de votre article. La cruauté et l’inhumanité ne seront jamais des prétextes valables pour faire "subsister" des populations.
Dernier détail, il serait en effet plus élégant et respectueux de citer vos sources, surtout lorsqu’il s’agit presque d’un mot à mot : voir P.263 et suivantes dans Le Parfum, d’Annick Le Guérer.
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Désolée pour ce pavé bien long...

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