Lys Méditerranée

par Absinthe, le 4 février 2011
Allez, j’avoue : pendant longtemps, je me suis demandée ce que vous aviez tous à vous pâmer sur ces parfums "de niche" hors de prix, élitistes, très parisiens quoi (parce que bon je suis provinciale depuis 15 ans, et avant ça j’étais banlieusarde, et ce que je suis, je le suis à fond ^^).
Ensuite, je me suis dit qu’il devait y avoir un truc tout de même avec ces parfums, alors j’ai commandé mes trois échantillons chez Frédéric Malle (et à cause de vous j’ai eu beaucoup de mal à me décider, ma prochaine commande est arrivée à maturation et partira pas plus tard qu’après ce commentaire), et Lys Méditerranée en faisait partie, avec Carnal Flower et Musc Ravageur.
Les attendais-je avec impatience, ces petits flacons "d’inaccessible" ? Eh bien oui. J’allais enfin pouvoir approcher ces fragrances si évocatrices qui vous rendent si lyriques et poétiques, et je me disais "ha ha, on va voir si l’ex-banlieusarde désormais campagnarde indécrottable va se laisser embobiner aussi facilement".
Et, oh oui, que j’aime avoir tort, que j’aime me tromper quand c’est dans ce sens-là ! Parce que bon, si on fait le bilan, à bientôt 43 ans, puis-je citer un seul parfum mainstream qui m’ait fait instantanément voyager dans le temps et l’espace comme l’a fait Lys Méditerranée ? NON. Au mieux ils me plaisent, je me sens bien dedans, des images sympathiques me viennent mais aucune qui me raconte une histoire que je connais, ou qui correspond pile poil à un instant heureux de ma vie. J’ai respiré LM, et là, sans crier gare, instantanément, je me suis retrouvée toute gamine, à la mi-juin, en train de préparer ma mini-valise en carton bouilli à fleurs, à sélectionner soigneusement quel jouet et quel petit fourbi de petite fille aurait le privilège de m’accompagner pour ce qui était LA gande affaire de l’année, le moment tant attendu depuis un an, celui qui me faisait compter les jours plus assidûment que pour Noël : les vacances à l’ile d’Oléron. Avec trois moments-clé du voyage : l’arrivée sur le viaduc, où j’ouvrais ma vitre en grand pour "sentir la mer" ; l’arrivée à la petite maison que louaient mes parents, avec passage obligé par chez les propriétaires dont la véranda était flanquée d’un parterre de lys odorants ; et ensuite THE shopping incontournable, le premier repas des vacances : les huîtres, achetées directement dans une petite cabane du chenal. Puis une petite promenade à Foulerot, pour les retrouvailles avec la mer, la pinède, le sable tiède de la fin juin. Grand moment de bonheur, de bien-être, de nostalgie poignante, tout y était... j’y étais. Et j’ai pleuré. Et j’aime pas ça :)
Maintenant oui, je comprends mieux quand on me parle de la puissance évocatrice d’un parfum, et au delà de ça, même en n’étant pas une experte, je reconnais que ce parfum-là est une merveille d’équilibre, de finesse, de beauté, de poésie et de raffinement. Qui m’a donné envie d’en découvrir d’autres et qui sait, m’offrir d’autres voyages spacio-temporels, en espérant qu’ils n’aient pas la même intensité ni le même résultat que celui-ci ! (et srogneugneu je ne sais toujours pas créer des paragraphes, donc désolée pour ce gros pavé !).
Votre réponse
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La maison Violet nous a habitués à des lancements de qualité, et celui-ci ne fait pas défaut.
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il y a 2 semaines
Je ne sais pas si un message sur un post aussi vieux sera lu mais il me reste toujours du jus(…)
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