Ninfeo Mio

Me voila en escale à Paris, entre les eternels retards de la SNCF et mon envol pour les racines québecoises.

Autant dire que j’ai pensé à vous. A quoi reconnait-on un accro à AuParfum ? Quant ce dernier va à la Fnac à pied pour squatter le corner mac, disposant d’une connection Internet (oui oui, même moi, le sous doué de l’informatique j’ai fait ça). Mais aussi quand il vous laisse un message et qu’il saute une ligne, il vous fait obligatoirement un ’tilde", même sur papier. Mais aussi quand il a ajouté à ses favoris sur son cellulaire ledit site (vous savez, j’ai un modèle préhistorique, où on navigue avec le vodafone truc et que c’est super galère à lire, même si j’ai pu ainsi suivre les derniers articles).

Mais surtout, quand il se ballade, il sent et relie tout au parfum (ce n’est pas qu’un jeu de mot stupide).

Je ne vais pas vous cacher une partie de ma vie : si il y a un tueur psychopate parmi vous, je pense qu’il se serait déjà manifesté, puis au pire il vient me voir et on tape la discute tranquillement.

Bref.

Pour vous dire que je viens de passer trois semaines à Marseille. Touristiquement, on connait Notre-Dame de la Garde, le Vieux Port et la Canebière. Mais sachez que j’ai plutôt redécouvert le Marseille excentré. Je vais vous parler d’abord des fameuses calanques : prenez le temps de les explorer. A Escalette, j’ai senti l’air marin serti de l’odeur sèche du cèdre et de l’air chaud, type paille. La pierre chauffée au Soleil se rapproche plus de la de la partie très sèche de Bois Farine, ou de certains aspects de fleur du Mâle.

Mais mon coup de coeur revient à l’Estaque, popularisée par Cézanne, et surtout la Plage des Corbières, qui allie cadre splendide, eau propre et bien sûr... des odeurs magnifiques. En fait, pour accéder aux plages, il y a du côté du pont (qui pour le coup sent plus le barbecue, car c’est un endroit utilisé pour ça), mais un autre petit escalier qui ne paie pas de mine. Mais là, c’est l’extase.

Et cette extase s’appelle Ninfeo Mio.

Pour le coup, le figuier se sent, se révèle et exalte son odeur. Monter ces marches est un régal. Et depuis je vois Ninfeo Mio comme le parfum qui m’a transporté en été. Je revois aussi les terres intérieures du Var (Ramatuelle ou La Garde Freinet) en plein été dans les montagnes et le figuier sur le bord du petit sentier pour accéder à la maison. Mais je vois aussi, retour cette fois à Marseille, Callelongue : la calanque qualifiée de "bout du monde" par les Marseillais où le figuier domine, avec l’odeur de la pierre chauffée au Soleil.

Et je me souviens aussi de mes premières vacances dans le Sud maintenant grâce à Ninfeo Mio.

C’était à Argelès, dans les Pyrennées Orientales. J’avais 9 ans et je découvrais les lézards. Je me souviens de la maison louée : en pleine forêt, mais avec une partie au Soleil. Et il y avait pleins de lézards, qui se chauffait eux mêmes au Soleil. Et l’odeur qui exaltait de ce moment, c’était Ninfeo Mio : l’odeur d’un figuier surement proche, de notre peau en train de bronzer, du Soleil qui chauffe les alentours et la moiteur de l’air, et l’élément qui m’a fait appeler cette odeur "Le Parfum du Lézard" quand j’étais petit.

Je remercie Isabelle Doyen, Camille Goutal, mais aussi la vendeuse Annick Goutal de Marseille (1 rue Paradis), charmante mais à un point jamais souhaité et qui m’a fait encore redécouvrir Ninfeo Mio.

C’est décidé, ce parfum je me le prend. Et je remet 4 étoiles en maudissant mon premier avis aussi utiles que bien des lettres dans l’orthographe de Nietzsche (Jeanne, si vous voulez le supprimer, surtout qu’il est premier...).

Ma liste de parfums à acheter augmente : mais vous inquiétez pas, cet hiver je vais au marché, puis avez les gains, je me prend Dans Tes Bras et Ninfeo Mio.

Vive l’odorat !