Sauvage
par Marcel Proust, le 30 août 2015
Permettez-moi Sandrine de vous exprimer toute ma souriante gratitude pour la fraicheur ingénue et néanmoins, peut-être par cela même, réjouissante, qui sourd de votre libelle.
Je n’ai pas l’heur de connaitre le Monsieur Deep qui vous occupe mais imagine à vous lire que son talent de saltimbanque flibustier a marqué de manière profonde votre sensibilité juvénile.
J’ignorais également que Madame Gabrielle se fut oubliée à ce point qu’elle participa à la promotion d’un fromage d’Auvergne à pâte persillée (région qui, il est vrai, vit les tumultes de sa jeunesse) mais, sommes toute, cette âme artiste eut d’autres caprices auparavant.
Enfin je vous laisse en vous souhaitant un dimanche joyeux et ensoleillé, peut être en compagnie d’autres jeunes filles adorables et partageant votre enthousiasme dans le cadre domestique et secret d’une chambre aux murs roses, par place décorée des sourires de frais jeunes gens ou de parades chevalines et dolphinesques.
Enfin laissez moi vous donner à lire la pensée qui a traversé mon esprit de vieux littérateur à la lecteur de votre billet pétillant :
"À côté de ce Septuor, certaines phrases de la sonate, que seules le public connaissait, apparaissaient comme tellement banales qu’on ne pouvait pas comprendre comment elles avaient pu exciter tant d’admiration. C’est ainsi que nous sommes surpris que, pendant des années, des morceaux aussi insignifiants que la Romance à l’Étoile, la Prière d’Élisabeth aient pu soulever, au concert, des amateurs fanatiques qui s’exténuaient à applaudir et à crier bis quand venait de finir ce qui pourtant n’est que fade pauvreté pour nous qui connaissons Tristan, l’Or du Rhin, les Maîtres Chanteurs. Il faut supposer que ces mélodies sans caractère contenaient déjà cependant, en quantités infinitésimales, et par cela même, peut-être, plus assimilables, quelque chose de l’originalité des chefs-d’œuvre qui rétrospectivement comptent seuls pour nous, mais que leur perfection même eût peut-être empêchés d’être compris ; elles ont pu leur préparer le chemin dans les cœurs. Toujours est-il que, si elles donnaient un pressentiment confus des beautés futures, elles laissaient celles-ci dans un inconnu complet."
Vous pardonnerez le manque d’humilité en citant mes propres lignes, déjà bien anciennes, où il faut juste transposer de l’un à l’autre, les mondes si proches de la musique et du parfum.
Votre Marcel
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