Aomassaï
par rita mackno, le 13 juin 2018
Moi qui déteste les parfums sucrés, qui est déjà une peau en forme de sucrette qui rend gourmand le plus acre et le plus sauvage des parfums, je me suis surprise à aimer ce parfum ; conseillé par le vendeur de la boutique Pierre Guillaume (adorable) en même temps que Mio Bjao ( vraiment trop sucré pour moi ) et Fareb ( gros coup de cœur sur touche mais moi, il me transforme en cocotte parisienne poudrée !).
Je donc bien aimé Aomassaï, et en même temps, j’ai ressentis avec lui un sorte de tension, une angoisse sourde, diffuse.
J’ai mis du temps à comprendre pourquoi, ce que m’évoquait, ce que me rappelait ce parfum présenté comme un hommage à l’Afrique, qu’en soudain, du fond de ma mémoire, une image m’a violemment sautée aux narines... et on est très loin de l’Afrique !
C’est l’hiver, banlieue pavillonnaire d’un village dortoir de province, il fait nuit, il fait froid, sept heures du matin, je suis dans la cuisine en face de ma maman, dans la lumière douce orangée du plafonnier en verre au dessus de la petite table en bois, nous prenons notre petit déjeuner avant d’aller, elle, au travail, moi, à l’école et plus tard au collège, elle boit son double ou un triple expresso non sucré et moi mon chocolat au lait Van Houten, sans sucre aussi. Il y a du miel, de la confiture qui s’étale sur le pain grillé, pas trop de beurre, du jus d’orange (pur jus) dans les verres arcopal... Je suis encore à moitié endormie, je mâche mécaniquement ma tartine, plus tard, moi aussi je boirais mon double ou triple expresso sans sucre au petit déjeuner.
Je pourrais être presque bien, s’il n’était pas sept heures du matin, un lundi de décembre (tiens, j’avais pas remarqué les décorations de Noël sur la cheminé), et si le contrôle de math et la probabilité de passer au tableau en cours d’anglais ne me tordaient pas le ventre d’angoisse sourde. Je finis de manger, puis la douche, les dents, attraper chaussures, manteau, cartable, sortir dans la rue et se diriger vers l’arrêt du bus scolaire au bout du lotissement, au bord de la départementale. Des fois, il faut courir pour ne pas le rater ce fichu bus : et il fait toujours nuit et froid et j’ai sommeil et le contrôle de math, je ne l’ai pas révisée, la leçon d’anglais, non plus... Noël approche.
Le souvenir est tenace, comme ce parfum sur ma peau, puis il s’adoucit, comme le parfum s’adoucit au bout de quelques heures avec des notes de vanille, qui, étrangement, ne me déplaisent pas.
Pour moi, indéniablement un parfum d’hiver (un peu dans le même esprit que Noir Épices des éditions Malle), un parfum pour affronter le froid, la nuit, son patron, la conseillère pole emploi, le métro, les embouteillages, Paris sous la pluie, tous ça grâce au gout du triple expresso, du chocolat au lait Van Houten, du jus d’orange pur jus, du pain grillé, du Miel bio et de la confiture du jardin, dans la douce lumière orangée du plafonnier en verre et des décorations de Noël déjà installées... sans sucre.
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