"Sentir" autrui, un acte social ?

par Opium, le 18 août 2014
Bonsoir Farnesiano.
A propos de l’appartenance à tel ou tel groupe social ou de telle nationalité, j’avoue justement inclure mentalement tout le monde dans le groupe des amateurs de parfums, qui parlent français... ;-)
Paris, comme certaines des villes que vous avez citées, possède cet avantage et cette force d’être suffisamment grande pour avoir nombre de choses à visiter, mais aussi d’être suffisamment "réduite" en taille pour pouvoir la visiter à pied. Nous en discutions avec un ami hier, à propos de certaines autres villes qui, soit sont charmantes mais "petites", donnant le sentiment "d’en avoir fait le tour" rapidement, en deux ou trois jours, soit sont si grandes que l’on ne peut que difficilement relier la ville d’une de ses extrémités à une autre dans la même journée, nous donnant le sentiment à son propos qu’elle nous dépasse.
La hauteur des bâtiments, mais aussi des voies comme vous l’avez justement dit à propos de Bruxelles, font de Paris une ville qui donne le sentiment d’être accessible "physiquement" : pas d’autoroutes à traverser difficilement qui paraissent déshumanisées et dangereuses et coupent la ville en différentes sections ; des immeubles globalement à une taille de maximum 6 étages le plus souvent, laissant pénétrer la lumière, augmentant la vision panoramique.
La ville de Paris possède beaucoup d’atouts, il est vrai. Son harmonie, considérée comme ennuyeuse par certains architectes et spécialistes, est souvent appréciée, la couleur uniforme de sa pierre de taille, entre le gris blanchi et le beige doré. Ses toits en ardoise. Bref, elle possède pas mal d’atouts pour oublier certains désagréments. ;-)
La promiscuité avec autrui, la perte du sentiment de contrôle, joueront pour beaucoup dans la perception des messages d’autrui dont le parfum fait partie. Qui n’a pas été insupporté parfois par tel ou tel autre parfum qu’il appréciait parce que la personne qui le portait était insupportable ? ^^
Le psychologue environnementaliste qui sommeille en moi ne peut qu’être très réceptif aux notions développées dont celle de proxémie. ;-)
Enfin, vous avez discuté des odeurs des villes qui disparaissent. Il y a aussi d’autres odeurs que la modernité supprime, les remplaçant effectivement par de nouvelles.
Une de ces odeurs, dont j’avais déjà parlé, c’est celle de la petite échoppe artisanale d’épicerie à l’ancienne composée pour ses meubles et plan de travail de beaucoup de vieux bois. Ce genre d’endroit où on pesait les aliments solides, olives, poudres diverses, farine, sucre, café, aliments pour animaux (porcs par exemple), saucissons secs exposés, chorizos... En somme, la vieille boutique d’il y a 20-30 ans au Portugal par exemple. Pour avoir une idée ? Black de Comme des Garçons qui, avec ses odeurs fumées, d’encens, de baumes ambrés boisés, rappelle les salaisons, les viandes cuites, les olives, les gâteaux secs vanillés... Assez dingue de réalisme de ces lieux disparus. ;-)
Voilà la dernière petite digression que je me permets de glisser ici aux côtés de vos très belles évocations. ;-)
Encore merci pour vos partages de commentaires.
Bonne poursuite de soirée.
A bientôt.
Opium
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