"Sentir" autrui, un acte social ?
par Thomas Dominguès (Opium), le 10 août 2014
Qui n’a pas connu "le piège olfactif de l’été", comme le sociologue Cyril Lemieux intitule son article dans Libération ?
Autrement dit, qui ne s’est pas retrouvé "dans le métro, par une température élevée, le nez coincé sous l’aisselle d’un passager peu scrupuleux en matière d’hygiène corporelle" ? "... La suffocation est garantie et les échappatoires, impossibles. Le piège olfactif s’est refermé, vous soumettant à son impitoyable épreuve, entre un haut-le-cœur impossible à réprimer et l’espoir fébrile que le supplice prendra fin au prochain arrêt en station."
Et, comme le souligne le sociologue, si tout n’était que psychologique ou socio-historique ?
Il répond à cette question, en réalité plus complexe qu’elle ne peut sembler de prime abord, avec beaucoup d’à propos au travers de thématiques telles que le conditionnement social, l’impératif social de l’autocontrainte et d’autres encore que je ne peux que vous inviter vivement à aller découvrir sur le site du quotidien.
L’expression "je ne peux pas le sentir" apparaît n’avoir jamais été aussi juste !
Bonne lecture
Photo : Illustration représentant Cyril Lemieux dans Libération
par PetiteNiçoise, le 1er septembre 2014 à 15:15
Article très intéressant.
Tout à fait d’accord avec ce qui y est dit.
Cela me rappel mon 1er parfum. je l’avais reçu en cadeau, je n’aimais pas du tout, mais je la mettais tout le temps en me disant "C’est maman qui ma l’a offert, c’est une grande personne, donc les grandes personnes aiment ce parfum et donc il faut que je le mette si je veux ressembler à une grande personne".....
Comme quoi, le parfum, les odeurs en général, sont considérées comme bonnes ou mauvaises uniquement socialement.
La mauvaise ou la bonne odeur en soi n’existe pas véritablement. Elle tombe d’un côté ou de l’autre uniquement parce qu’un jour untel à dit "ça pue" ou "ça sent bon" et que tout le monde l’a imité pour éviter de passer pour un imbécile, ou tout simplement pour "rentrer dans le moule".
par potra, le 15 août 2014 à 21:01
Que de beaux témoignages ici, merci à tous !
J’en profite pour recommander la lecture du livre d’Alain Corbin cité dans cet article "Le miasme et la jonquille", qui est passionnant :)
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par Opium, le 16 août 2014 à 16:17
Re-bonjour Potra.
Merci beaucoup à vous pour vos mots et votre conseil que je recommande vivement de suivre. "Le Miasme et la Jonquille de Alain Corbin est sur ma liste de lectures justement... :-)
Encore bon week-end !
Opium
par Farnesiano, le 13 août 2014 à 11:25
En matière d’odeurs, qu’elles puissent nous paraître nauséabondes ou pas, tient aussi au fait que l’on désire ou non la personne de la quelle elles émanent, quelle que soit l’hygiène de cette personne Je crois l’avoir dit ailleurs sur AP, une odeur de transpiration sur un corps propre, simplement due à un excès de chaleur extérieure ou à une émotion soudaine qui vous submerge et réchauffe subitement tout votre corps, peut se révéler extraordinairement douce, sucrée, meillée, épicée, musquée voire florale (coeur de tulipe, par exemple), le type d’alimentation y jouant un grand rôle comme souligné plus haut. C’est une odeur naturelle, " propre " ( ;-)) à chacun, tout comme celle de la chevelure ou d’autres régions corporelles plus privées. L’odeur d’un bébé (même en faisant abstraction de son savon), l’odeur de la nuque de l’être aimé, de son dos, peau sèche ou peau grasse, du blond nordique au roux irlandais, en passant par le noiraud méditerranéen ou l’ébène éthiopien... que de variété, et d’infinie poésie, dans toutes ces senteurs particulières ! Comme le disait si souvent Jicky : Et vive l’odorat ! Farnesiano
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par Opium, le 14 août 2014 à 21:46
Bonsoir Farnesiano.
Je vais répondre à ce message dans le sens inverse de son élaboration.
Tout d’abord, à propos des odeurs des êtres aimés quel que soit leur âge ou leur couleur de cheveux, je ne peux que vous rejoindre. Mais, plutôt que de couleur de cheveux, je me demande s’il ne s’agirait pas du phénotype, la couleur de la peau qui jouerait, en plus des paramètres liés à l’alimentation. Mais, il s’agit en fait presque de la même chose et je m’amuse à jouer mon casse-pieds... ;-)
En fait, derrière brun(e), blond(e) et roux/sse se cachent une peau brune foncée, une peau de couleur médiane et un épiderme clair. Et, il est vrai que l’on retrouve des traits olfactifs communs à chaque phénotype.
À propos du début du message ensuite, il est indéniable que tout un ensemble de caractéristiques environnementales vont jouer dans le logiciel d’analyse mentale déterminant que telle odeur est supportable ou non. Une odeur sur laquelle on a le contrôle, dont on est responsable, dont on est la cause (durant un effort physique ou intime avec autrui), sont autant d’éléments avec lesquels on sera plus indulgents que cette odeur qui nous est infligée de l’extérieur par notre présence contrainte à l’extérieur. Dans cette suite d’idées, une odeur ne sera pas traitée (acceptée vs rejetée) de la même manière selon qu’elle est issue de tel ou tel autre motif. Ainsi, une odeur fleurie fromagère puissante ne sera pas traitée par le cerveau selon qu’elle provient d’un sac précisant "Fromager Artisanal" ou d’une personne sans domicile fixe. Le traitement psycho-physico-social semble donc effectivement déterminant.
Merci pour cette intervention... comme toujours fort instructive.
A bientôt Patrick.
Opium
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par Farnesiano, le 14 août 2014 à 22:48
Merci, Opium, de ces éclaircissements si précis. Oui, bien sûr, la peau plus que le cheveu. Mais nous sommes tellement conditionnés ! J’ai lu il ya quelques années que des femmes péruviennes des hauts-plateaux andins, lavaient leurs cheveux, les rinçaient et les faisaient briller avec l’urine de leur maris, urine qui aurait macéré durant de longs mois dans des jarres spéciales... Un exemple parmi d’autres des usages bien éloignés de nos conceptions occidentales. Ou de l’anthropologie en parfumerie ;-)
Tous ces propos demanderaient développement. A quand la rédaction d’un livre sur le monde du parfum, qu’on intitulerait volontiers " Petit guide à l’usage des amateurs de parfums " ? En compilant toutes les interventions de l’équipe d’AP, on obtiendrait, moyennant selon une ligne bien dirigée une réorganisation de ces articles par sujets ou selon certains leitmotive, une jolie somme fort instructive autant pour les perfumistas que nous sommes que pour les néophytes désireux d’explorer en bonne compagnie le vaste monde de la parfumerie. Sacré boulot cependant ! Et par quel bout commencer ? Tant de choses ont déjà été décrites, analysées, découvertes aussi, par bon nombre de spécialistes. Mais me plait surtout sur AP, l’absence de prétention, la sincérité des propos et le ton souvent jubilatoire des échanges entre les rédacteurs et les passionnés que nous sommes, chacun à son niveau. On ne s’en lasse pas. Bon long week-end à tous !
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par Anna, le 14 août 2014 à 23:43
Anthropologie est une discipline passionnante. ;-) Merci, Farnesiano.
par Opium, le 15 août 2014 à 18:57
Bonjour Farnesiano.
Ah, l’anthropologie est passionnante (comme l’a dit justement Anna), et cela nous force à un regard plus ouvert et un esprit neuf puisque ce qui est rejeté, surprenant, répugnant ou non-admis dans un lieu et une culture donnés peut être d’usage, courant voire la "norme" ailleurs... ;-)
À propos d’un livre regroupant les interventions les plus passionnantes sur Auparfum, cela pourrait être une excellente idée. Il nous faudrait juste du temps pour aller fouiller les "quelques" près de presque 40 000 commentaires déposés. Nous avons eu l’idée avec Jicky de tenter d’organiser un classement de certains commentaires autour de thématiques précises et, cela déjà, malheureusement, est impossible pour le moment. Mais, publier un recueil des interventions serait génial... :-)
Merci pour vos compliments pour les rédacteurs et divers intervenants de ce site, donc, un grand merci à vous aussi... ;-)
À tout de suite plus bas... ^^
Opium
par ERIC, le 11 août 2014 à 20:18
Ah ! Je me souviens d’un temple indien. J’étais écrasé par la foule contre les grilles en fer du sanctuaire. Il tombait du feu et à l’approche de la staue qu’on faisait défiler, l’important était de la voir et de ne pas être piétiné. Je tentais de ne pas mourir etouffé, le nez sous les aisselles et dans les chemises des adorateurs et... Ô surprise....je respirais de délicieuses effluves de jasmin, de savon à la rose et d’épices douces que les poitrines et haleines exhalaient. Quinze jours plus tard, les puanteurs des corps huilés et transpirants des touristes d’Argelés -sur-mer en promenade dans l’allée commerçante me faisaient regretter ma fournaise hindoue et mes corps rajahstanis. Question de nourriture ?
Bonjour Opium et merci de ce petit souvenir. Je plains les parisiens utilisateurs du métro et je te - leur - souhaite bon courage.
Très cordialement
Eric
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par Opium, le 12 août 2014 à 20:30
Bonsoir Eric.
Merci pour cette anecdote.
Eh bien, les effluves naturels des indiens que tu as côtoyé de très près paraissent être bien plus agréables que ceux des autochtones d’ici. ^^
Mais, tu n’es pas le premier à me rapporter ce genre d’anecdotes. Des ami(e)s parti(e)s en Inde y ont découvert le pays sublime culturellement, riche intérieurement mais très pauvre que beaucoup connaissent peut-être. Mais, leur plus grande surprise a résidé dans le fait que bien que les rues soient sales du fait d’habitants y vivant et y faisant leurs besoins naturels, il n’y a quasiment pas d’odeur nauséabonde (il y a des odeurs, mais agréables, comme écrit ci-dessus). Une nourriture moins saturée en protéines animales en serait la raison. Il est vrai que leur digestion est particulièrement odorante. Donc, comme tu le supposais, l’impact de l’alimentation joue un rôle prépondérant.
Une fois cela posé, pour en revenir à la contrainte sociale que d’être exposé à autrui, je ne peux m’empêcher de m’interroger pour savoir si l’exposition à une population moins exaspérante, touchante dans son humilité et ses traditions, ne ferait pas mieux percevoir la beauté environnante au détriment des quelques désagréments qu’une autre vision qui serait moins apaisante accentuerait elle... (Je ne suis pas certain que le sac banane du touriste en polo et sandales lambda apporte ni apaisement ni indulgence... ^^)
Bref. Cela mériterait une expérience ! ;-)
Merci pour ce commentaire qui fait un peu voyager hors des "charmes" du métro parisien qui, lui, sent rarement la rose (ou le jasmin) ! :-)
À bientôt.
Opium
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par Farnesiano, le 15 août 2014 à 10:42
Bonjour, Eric et Opium. S’il "sent rarement le rose ou le jasmin", le métro parisien a son odeur bien à lui, à la fois chaude et métallique, graisseuse et caoutchouteuse, reconnaissable entre toutes. C’est pour moi, le belge qui adore votre ville et ne la visite hélas pas plus de deux fois par an, l’odeur même du bonheur : c’est la promesse de longues journées exaltantes partagées entre la découverte de perspectives magnifiques sous de splendides ciels variés et celle de lieux à haut potentiel culturel, Paris, quoi. A peine descendus du Thalys en gare du Nord, nous plongeons dans le métro, ligne 4, en direction de la Porte d’Orléans, devenu aujourd’hui Montrouge, pour retrouver cette odeur, vaguement poisseuse, suffocante en hiver, parfois rafraîchissante par les fortes chaleurs estivales, mais toujours annonciatrice de multiples plaisirs. Plaisir redoublé puisque depuis une petite dizaine d’années, la ville de Paris est devenue pour moi, qui le connaissais mal à l’époque, la ville du Parfum. Etrange entrée en matière de parfums typiquement parisiens que l’odeur du métro mais bon, c’est la première que je sens à la descente du train, et elle m’est chère rien que pour cela, malgré l’inconfort régulier de certains trajets " souterrains ", l’autobus laissant en effet souvent plus de place à la convivialté :-)
C’est à Paris aussi que j’ai senti (et suivi) pour la première fois de ma vie une femme qui portait Après l’Ondée. C’était l’été, vers le 15 août, en milieu d’après-midi chaude et doucement ventilée, sur un quai arboré le long de la Seine, en direction du tout nouveau musée Branly, le soleil et l’ombre jouant ensemble dans les feuillages des platanes...
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par Arpège, le 15 août 2014 à 11:34
Magnifique evocation.
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par Opium, le 15 août 2014 à 19:02
Re-bonjour Farnesiano.
À propos de l’odeur du métro, beaucoup ont pu être surpris de découvrir quelqu’un qui l’apprécie. Mais, l’ancrage dans des moments positifs, ceux de déplacements de loisirs, parfumés, culturels et autres, explique bien cela.
Cela me rappelle une expérimentation menée auprès de gens qui vivaient près d’une voie à fort trafic (et ce, afin de mesurer l’impact de la construction d’un possible futur aéroport auprès des riverains). Il en découlait que la sensation de contrôle sur la situation prévalait sur le ressenti.
Autrement dit, quand on construit une route où il y a des camions et voitures qui passent en faisant du vacarme alors que vous ne le vouliez pas, vous focalisez sur votre mauvais sort et vivez très mal la situation alors que si vous avez fait le choix d’y venir et que c’est une chance pour vous (avoir un toit, et pour pas trop cher), vous vous accommoderez mieux.
Par exemple, alors même que l’expérimentateur n’entendait pas les réponses du fait du vacarme du trafic, les personnes interrogées satisfaites (car pour elles, habiter là - même si c’était bruyant, elles l’avaient fait par choix afin d’avoir un toit - était une chance de ne pas être dehors) déclaraient ne pas trouver bruyant leur lieu de vie... Comme quoi ! ^^
Vous trouvez ainsi un charme au métro que beaucoup des habitués ont perdu (dont moi)... ;-)
Merci de nous rappeller que la beauté peut se trouver partout, même dans un quotidien parfois un peu dur.
À propos de l’évocation de cet Après L’Ondée au milieu du mois d’août vers le tout nouveau musée du quai Branly, lui aussi nous rappelle cela.
Encore merci de participer aussi joliment à la vie de ce site... :-)
Passez une agréable journée...
À bientôt.
Opium
par Vesper, le 16 août 2014 à 23:30
Farnesiano, votre évocation laisse penser qu’il faut être belge pour sublimer ainsi une telle expérience de la promiscuité. Parce que je vous suis en tout point.
Quand je débarque à Paris, je n’aime rien tant qu’une balade en métro. Dans ces parfums mêlés d’humain et de mécanique.
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par Farnesiano, le 17 août 2014 à 14:31
Bonjour, Vesper. Belge, oui, comme pas mal de monde sur ce site (ce n’est pas à moi de citer ici " mes chers compatriotes " comme aurait dit feu notre Baudouin national ;-) Mais que veut dire une nationalité quand l’appartenance à un groupe social influe sur notre comportement presque aussi puissamment que les us et les coutumes propres à chaque peuple. Quoique... Et nous revenons à l’anthropologie. Mais ici, c’est le parfum qui nous rassemble, nous unit.
Le métro, certes, comme prélude à de belles découvertes mais depuis quelques années, l’autobus, aussi lent soit-il, garde mes faveurs parce qu’il me permet de plonger au coeur même de la ville et de ses habitants. Des conversations naîtront plus spontanément au sol que sous la terre. Rien cependant ne vaut la marche, dans quelle que ville qu ce soit : Londres, Milan, Rome, Venise, Barcelone, et surtout Paris que je visite plus souvent. J’avouerai qu’à Bruxelles, où la promenade est souvent entrecoupée de désagréables grandes artères sans charme, sans âme, où peu de quartiers communiquent réellement entre eux et où surtout il manque un fleuve, à Bruxelles donc j’emprunte volontiers le métro ou ce qu’on appelle curieusement le prémétro (lignes 3 et 4 par exemple). Pour nous perfumistas, il serait intéressant et fort amusant d’analyser le sillage de différents parfums en fonction des variations de promiscuité selon le milieu (forcée dans le métro, dans les ascenseurs ou certains lieux publics, festivals rock, queues au bar à l’entracte dans certaines salles de concert par exemple, ou promiscuité nettement moins accentuée au cinéma, au théâtre, à l’opéra). D’autres facteurs entrent en course, tels que la température, le degré d’humidité, la qualité de l’hygiène des personnes rassemblées, leurs comportements habituels au sein d’un groupe ou au milieu d’une foule, et cela selon leur nationalité ou leur origine. Mais nous débouchons là sur la proxémie. Le parfum et la proxémie ou comment se parfumer ;-) Selon que, selon que...
Les odeurs des villes... Nombre d’écrivains les ont aimées et superbement décrites. La disparition des ateliers, des garages et des boutiques des petits artisans entraine celle de bien des odeurs typiques, autrefois familères (huiles, essence, caoutchouc, plâtre, ciment, fer et autres métaux, ah l’odeur d’une vieille quincaillerie !, cuir, tissus, papiers, herbes, aromates...) Mais de nouvelles odeurs, venues d’autres continents, les supplantent parfois délicieusement, et ce malgré une forte tendance à l’uniformisation dans le domaine de l’alimentation. Il faut sans doute aller bien loin pour un dépaysement complet. Mais le parfum y parvient parfois de manière totalement inédite ou imprévue, au détour de tel ou tel autre flacon.
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par Opium, le 18 août 2014 à 21:47
Bonsoir Farnesiano.
A propos de l’appartenance à tel ou tel groupe social ou de telle nationalité, j’avoue justement inclure mentalement tout le monde dans le groupe des amateurs de parfums, qui parlent français... ;-)
Paris, comme certaines des villes que vous avez citées, possède cet avantage et cette force d’être suffisamment grande pour avoir nombre de choses à visiter, mais aussi d’être suffisamment "réduite" en taille pour pouvoir la visiter à pied. Nous en discutions avec un ami hier, à propos de certaines autres villes qui, soit sont charmantes mais "petites", donnant le sentiment "d’en avoir fait le tour" rapidement, en deux ou trois jours, soit sont si grandes que l’on ne peut que difficilement relier la ville d’une de ses extrémités à une autre dans la même journée, nous donnant le sentiment à son propos qu’elle nous dépasse.
La hauteur des bâtiments, mais aussi des voies comme vous l’avez justement dit à propos de Bruxelles, font de Paris une ville qui donne le sentiment d’être accessible "physiquement" : pas d’autoroutes à traverser difficilement qui paraissent déshumanisées et dangereuses et coupent la ville en différentes sections ; des immeubles globalement à une taille de maximum 6 étages le plus souvent, laissant pénétrer la lumière, augmentant la vision panoramique.
La ville de Paris possède beaucoup d’atouts, il est vrai. Son harmonie, considérée comme ennuyeuse par certains architectes et spécialistes, est souvent appréciée, la couleur uniforme de sa pierre de taille, entre le gris blanchi et le beige doré. Ses toits en ardoise. Bref, elle possède pas mal d’atouts pour oublier certains désagréments. ;-)
La promiscuité avec autrui, la perte du sentiment de contrôle, joueront pour beaucoup dans la perception des messages d’autrui dont le parfum fait partie. Qui n’a pas été insupporté parfois par tel ou tel autre parfum qu’il appréciait parce que la personne qui le portait était insupportable ? ^^
Le psychologue environnementaliste qui sommeille en moi ne peut qu’être très réceptif aux notions développées dont celle de proxémie. ;-)
Enfin, vous avez discuté des odeurs des villes qui disparaissent. Il y a aussi d’autres odeurs que la modernité supprime, les remplaçant effectivement par de nouvelles.
Une de ces odeurs, dont j’avais déjà parlé, c’est celle de la petite échoppe artisanale d’épicerie à l’ancienne composée pour ses meubles et plan de travail de beaucoup de vieux bois. Ce genre d’endroit où on pesait les aliments solides, olives, poudres diverses, farine, sucre, café, aliments pour animaux (porcs par exemple), saucissons secs exposés, chorizos... En somme, la vieille boutique d’il y a 20-30 ans au Portugal par exemple. Pour avoir une idée ? Black de Comme des Garçons qui, avec ses odeurs fumées, d’encens, de baumes ambrés boisés, rappelle les salaisons, les viandes cuites, les olives, les gâteaux secs vanillés... Assez dingue de réalisme de ces lieux disparus. ;-)
Voilà la dernière petite digression que je me permets de glisser ici aux côtés de vos très belles évocations. ;-)
Encore merci pour vos partages de commentaires.
Bonne poursuite de soirée.
A bientôt.
Opium
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par Farnesiano, le 1er septembre 2014 à 12:43
Bonjour, Opium. Mon silence de deux semaines correspond à la période de mes vacances et pendant que vous évoquiez si bien Paris et ses nombreux charmes, entre autres ses perspectives, sa couleur " entre le gris blanchi et le beige doré ", ville que tout amoureux s’approprie aussi puissamment qu’un beau parfum, je m’y baladais ! C’était le lundi 18 août. Avant de gagner la Bretagne pour une quizaine, je m’étais permis entre la gare du Nord et la gare Montparanasse, de passer 24 heures dans cette ville que j’adore, à la fois vaste et intime, classique et romantique, chargée d’histoire, et si légère d’esprit. Paris, c’est une leçon de style autant que de charme. Comme Rome, il faut l’aborder à pied pour en savourer toutes ses richesses et ses recoins enchanteurs. Mais tout cela a été déjà dit... Un petit détour par quelques boutiques, une flânerie parmi les parfums du Bon Marché, près duquel se trouvait mon hôtel, et sur les conseils de Newyorker, un passage par la boutique Caron du boulevard Saint-Germain, nettement plus accueillante que celle de l’avenue Montaigne. J’y ai redécouvert une bien jolie version d’Accasiosa, à la fois plus subtile et plus racée, que celle, ancienne, dont je garde le souvenir, et un triste échantillon. Un beau parfum à conseiller aux amateurs de senteurs miellées.
Merci encore pour les échanges du mois dernier !
Pfff, demain mardi, la rentrée... Je reprends le collier, plein de langueur, en repensant au vent, aux lumières et aux senteurs du Finistère, de l’Armor, de l’Argoat...
par Opium, le 18 août 2014 à 21:22
Bonsoir Vesper.
Quelque chose me dit que vous n’avez pas tort, et qu’il vaut mieux ne pas être parisien pour apprécier certains de ses "charmes"... Pour certain(e)s de mes ami(e)s, dès la mise d’un pied sur le sol lors d’un retour en avion, dès le contact avec certain(e)s de mes/nos congénères pas d’une zénitude folle, le "cauchemar" reprend... ;-)
#l’enfer,c’estlesautres(etunpeupluslesparisiens...)^^
Sur ce, je cesse mes taquineries, passez une agréable soirée et merci d’aimer cette magnifique ville qu’est Paris, et même sa "mécanique", ses sous-sols, son métro et leur odeur. ;-)
A bientôt.
Opium
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par KeithRichards, le 6 septembre 2014 à 21:23
Bonsoir à tous !
Je ne sais pas sur quel article poser ma question... J’aimerais savoir l’endroit où repose votre parfum / vos parfums.
Personnellement mes parfums sont sur une étagère, mais je viens de me rendre compte qu’il y a pas mal de lumière (étagère près d’une fenêtre) , mais pas de soleil direct sur les parfums.. L’étagère est juste très éclairée par la lumière extérieure.
Je n’ai pas trop de place pour les exposer, donc j’aimerais savoir si valait mieux les remettre dans les boîtes afin de les préserver le plus longtemps possible.
Merci beaucoup !
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par Thelittlebox, le 6 septembre 2014 à 22:02
Bonsoir KeithRichards,
Pour ma part, je les rangent ans leurs boîtes, dans une placard fermé.
La chaleur et la lumière sont vraiment à éviter, d’autant que si comme nous, vous avez de nombreux parfums, il faut qu’il puissent se conserver longtemps.
D’ailleurs certains parfums changent de couleurs lorsqu’ils sont trop exposés à la lumière.
J’ai lu que certain les stocks dans le réfrigérateur, mais j ’ai de doutes sur cette pratique ! pas sûr que cela soit recommandé.
bonne soirée,
Thelittlebox
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par KeithRichards, le 6 septembre 2014 à 22:13
Merci beaucoup de votre réponse !
Effectivement je commence à avoir une collection qui s’agrandie assez rapidement ( à cause de vous !! :D ) , j’aimerais donc les conserver le plus longtemps possible.
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