La Saharienne mise en bouteille

par Absinthe, le 21 juin 2011
Mais carrément ! Pfffiou je me rappelle encore du jour où je suis allée m’acheter mon premier Mitsouko - en extrait ET en flacon, s’il vous plaît - dans une vraie parfumerie ; ça peut paraître idiot, mais j’étais toute jeune et j’avais la sensation de vivre un moment à part, le truc solennel et impressionnant, moi la petite banlieusarde à peine sortie de l’adolescence face à l’élégante parfumeuse d’âge mûr, l’initiée vivant dans un palais de senteurs... (je me suis même demandée si elle allait accepter de me le vendre ce parfum, si j’étais "crédible", comme si les vrais parfums de vraie femme étaient interdits à la vente aux moins de 25 ans lol). Au lieu de ça, je suis tombée sur une personne charmante et disponible, qui m’a emballé ma petite part de rêve en conséquence (je lui avais dit que c’était un cadeau pour moi, sûrement avec des étoiles dans les yeux puisque ça l’a touchée), a glissé quelques échantillons choisis dans le joli sac avant de me souhaiter beaucoup de plaisir : "vous allez voir, Mitsouko est aussi un bonheur pour les yeux". Je me rappelle avoir déballé mon trésor comme si c’était Noël en mai et de m’être limite pâmée devant la jolie boîte japonisante et le minuscule flacon art-déco, le petit cordon et la petite baudruche protégeant le précieux nectar.... et d’avoir pensé "waouh, tout ça pour MOI ?". Et voilà comment on devient accro. Et voilà comment deux mois plus tard je suis retournée chez cette gentille dame si élégante pour m’y offrir une nouvelle fête parfumée et acheter Cabochard, en extrait lui aussi et désormais introuvable.
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Puis les supermarchés du parfum sont arrivés, et avec eux la boulimie, puis l’overdose, puis la frustration ; pas ou peu de conseils (souvent mauvais, marketing oblige), des trucs médiocres mis en avant, les classiques relégués dans les tiroirs quand ils n’ont pas été sacrifiés pour la cause, les grandes marques se sentant obligées de produire de la daube à durée de vie limitée juste pour assurer leur place sur les étagères "du haut".... tu ressors de là avec ton parfum comme si c’était un banal produit de consommation courante, le sac bourré de vials qui ne t’intéressent pas, quand ce ne sont pas des petits sachets en alu ou des touches à peine parfumées sous opercule. Alors oui, mamie Absinthe se paye son petit quart d’heure de nostalgie, mais croyez-moi les ptits jeunes : là oui, c’était mieux avant. ^^
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Okto - Ohtop
Julien Rasquinet fait le choix d’une interprétation tellurique pour donner corps (et odeur) à un numéro riche en symboles.
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il y a 1 mois
Je ne sais pas si un message sur un post aussi vieux sera lu mais il me reste toujours du jus(…)
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il y a 1 mois
Allez... Courage !