Le Labo entre dans le giron du groupe Estée Lauder
par Juliette Faliu, le 17 octobre 2014
Le site du Nasdaq l’a publié mercredi 15 octobre : le groupe Estée Lauder vient d’acquérir la maison de parfumerie confidentielle Le Labo. Les détails financiers de la transaction n’ont pas été révélés, mais la bonne santé apparente de la petite maison de parfumerie apparaît comme un investissement stratégique et de long terme pour le groupe américain.
Le Labo, une maison fondée en 2006 par deux Français à New York, Fabrice Penot et Edouard Roschi, a construit son offre et son univers sur un positionnement original à l’époque : faire passer le client de l’autre côté du miroir en confectionnant "sous ses yeux" le parfum qu’il aura choisi, tout en lui offrant une service personnalisé par un étiquetage à son nom pour le flacon par exemple. Les valeurs d’authenticité et de sincérité sont les piliers de la marque : le discours est franc et décomplexé, l’univers est sobre, les matériaux sont bruts, la communication est minimale.
L’intelligence de ce positionnement et de cet univers de marque (pensés par deux anciens l’oréaliens tout de même) a su créer une base de clientèle extrêmement fidèle à travers le monde. Son image de marque s’intègre aujourd’hui parfaitement dans les préoccupations actuelles, notamment celles touchant au savoir-faire artisanal, au respect de la tradition et du client, au lien entre nature et modernité.
Estée Lauder semble chercher, par ce rachat, à enrichir son porte-feuille de marques hautement désirables et branchées (comme peut l’être, par exemple la marque M.A.C. en maquillage), tout en gagnant en crédibilité auprès de la clientèle alternative de la parfumerie.
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par Memories, le 18 octobre 2014 à 11:12
Jamais trop apprécié le concept "fumeux" de cette maison.Le rachat par Estée Lauder me donnera peut-être davantage envie.
par Nicolaï, le 18 octobre 2014 à 10:07
Ça me laisse totalement froid. Les niches deviennent de grosses maisons, et sont remplacées par d’autres niches, qui deviendront peut-être (achetées, phagocytées) d’autres grosses maisons. Le marketing est assez malin et infatigable pour, bientôt, nous trouver un nouveau nom pour ce que sont les (vraies) niches - qui ne le sont plus. Marché de graines ? Marché de poussière (dust market) ? Terrier ? Hutte ? Strapontin ?
Le "niche" a vécu.
par ancien membre, le 17 octobre 2014 à 15:49
Comme le souligne encore à nouveau Serge Lutens dans l’excellent interview donné par Denyse Beaulieu de Grain de Musc, la parfumerie de niche est devenue un truc marketing complètement sordide. Le rachat de Le Labo par un grand groupe ne va que renforcer cette dérive.
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par Vesper, le 17 octobre 2014 à 21:53
Certes,
Mais quand on sort "L’eau" ou "La Vierge de Fer - un parfum terriblement violent" à ce prix là, on devrait soit avoir devoir de réserve, soit vivre dans le vrai monde, non ?
Pour le reste, le concept même du Labo m’a toujours profondément agacé, sans doute à tort. Mais je n’aime pas aller à New York (ni chez Colette).
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par L’orpheline, le 18 octobre 2014 à 00:17
Qu’est ce le vrai monde, çà veut dire quoi le vrai monde ?
par euskalpyth, le 23 octobre 2014 à 11:57
Vesper et Aryse, je suis d’accord avec vous sur le côté "chelou" du concept du parfum selon Le Labo : cette notion de parfum "frais" fait devant vous, à l’encontre de la macération nécessaire à une préparation alcoolisée me gêne un peu... A vrai dire, j’ai l’impression qu’on cherche à impressionner le client en essayant de lui faire croire à une nouveauté mais qu’en fait on le prend pour un gros pigeon car la notion de "fraicheur du produit" n’a pas sa place en parfumerie (surtout pour nous qui courons après les versions vintage !!)
Mais si vous êtes fan de la marque, je dois reconnaître que :
sans devoir aller à New-York, la boutique parisienne de la marque, dans le 6ème arrondissement, est très agréable (cadre et accueil sympa, vendeurs compétents, présence de certaines "éditions limitées")
alternative possible : chez Colette où, contrairement à l’image que j’en avais, on est très bien reçu (au moins au rayon "parfums" )... Pour peu qu’on y aille en semaine, quand il n’y pas trop de monde, les vendeuses sont très disponibles à la fois pour expliquer et pour faire tester tout ce que l’on souhaite -
Bon, ça ne fait pas de moi un fan de la marque (honnêtement, j’ai l’impression qu’ils vantent la fraîcheur ultime d’un jus de fruit ^ ^) mais pour ceux qui veulent découvrir leurs produits sur Paris, c’est faisable dans de bonnes conditions :-)
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Une nouvelle récente qui demande vérification : le groupe Estée Lauder rachète la maison artisanale de parfums "Les éditions de parfum Frédéric Malle".
Source : Now smell this.
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par L’orpheline, le 7 novembre 2014 à 14:33
Malle va toucher un très gros chèque, voilà la raison de ce rachat. Bon bah tant pis, de toutes façons, je ne suis ni fan de Le Labo, ni de Malle.
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