La Collection Boucheron, sur les traces des chasseurs de pierres
par Pauline Jubet - Jeanne Doré, le 18 avril 2017
Avec sa première collection exclusive de parfums qui sortira le 1er mai, Boucheron rend hommage à ses chasseurs de pierres précieuses. Le joaillier propose de revivre le voyage de ces explorateurs, qui « ont rapporté bien plus que des pierres d’exception : des souvenirs emplis d’émotions, de lumières et de parfums ».
Boucheron présente six « joyaux olfactifs », représentant chacun une destination, une pierre précieuse, une matière et plus généralement une étape des voyages des chasseurs de pierres qui ont marqué l’histoire de la maison.
Iris de Syracuse : « un floral iris, vibrant et élégant »
Pour représenter les terres de Sicile et l’améthyste (variété de quartz couleur violette), Nathalie Lorson a composé Iris de Syracuse avec une ouverture de mandarine, de poire et de poivre noir, qui laisse place à de l’iris, du jasmin et de l’héliotrope, puis à du patchouli, de la vanille et des muscs blancs en notes de fond.
Tubéreuse de Madras : « un floral blanc tubéreuse, onctueux et solaire »
Pour l’étape indienne de cette exploration, Boucheron a voulu représenter le parfum de Mandras, cité berceau de la tubéreuse et des diamants jonquilles. Christophe Raynaud a recréé cet univers, avec une ouverture fraîche composée de fleur d’oranger, de violette et de fruit de la passion. La tubéreuse fait son entrée en infusion en notes de cœur, accompagnée d’ylang-ylang et de fleur de frangipanier, avant de se retrouver dans les notes de fond en absolue, avec de la vanille et du santal.
Néroli d’Ispahan : « une eau ambrée, fraîche et lumineuse »
Point de rencontre entre l’Orient et l’Occident, la cité persane, où l’on trouvait des péridots (pierres précieuses vertes), est symbolisée par le néroli. Fabrice Pellegrin propose une ouverture faite de cardamome verte, de gingembre et d’élémi, qui laissent place au néroli, relevé par du ciste, du poivre rose, des muscs blanc, du patchouli et de l’ambrox.
Vanille de Zanzibar : « un oriental vanillé boisé, voluptueux et addictif »
Pour cette échappée dans l’Océan Indien dans la « Perle sauvage d’Afrique », Nathalie Lorson a créé un parfum aux allures de citrine (variété de quartz couleur jaune). On y trouve en ouverture de la mandarine, du jasmin et de la poire. C’est la vanille Bourbon qui a été choisie pour le cœur de ce parfum, avec des muscs blancs, baume du Pérou et héliotrope. Les notes de fond sont composées de santal et de patchouli.
Ambre d’Alexandrie : « un oriental ambré, précieux et intemporel »
Le passage des explorateurs en Egypte a été marqué par l’ambre, « tant pour la beauté de la pierre que pour ses caractéristiques olfactives ». Jean-Christophe Hérault a créé Ambre d’Alexandrie avec des notes de vanille, benjoin et narguilé, qui laissent apparaître ensuite de l’ambre et du ciste, pour terminer avec de l’ambre gris et des muscs.
Oud de Carthage : « un oriental cuiré, riche et puissant »
Le voyage proposé par la collection Boucheron se termine par Carthage, ville du quartz fumé et de l’oud, dont Dominique Ropion a composé la fragrance. Les premières notes sont à base d’encens et de miel, ouvrant un cœur composé de labdanum et de fève tonka. Ce sont dans les notes de fond que l’oud se fera le plus puissant, avec un accord oud et cuir.
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1er mai Galeries Lafayette Haussmann et Printemps Haussmann
Eau de parfum, 210 euros /125ml
Premières impressions
Dix ans après tout le monde, Boucheron propose sa collection privée/exclusive/haut de gamme, bref, sa gamme de parfums portant le nom d’un ingrédient, vendus plus chers, et dans moins d’endroits. Si la démarche ne brille pas par son originalité, on peut au moins féliciter la maison d’avoir pris soin de travailler des accords raffinés et plutôt complexes, en s’entourant de parfumeurs chevronnés (qui ne l’aurait pas fait ?). Si l’Ambre se fait très "Narguilé", la Vanille poudrée, la Tubéreuse verte et fruitée, et l’Oud, sans doute qualitatif mais impossible à distinguer des autres, l’Iris propose une jolie ouverture de poire et un fini poudré velouté, et le Néroli s’enrobe d’épices dans un esprit cologne classique.
C’est joli, convenu, bien exécuté, mais rien ne sort vraiment du lot.
Si « respectable » est un mot qui vient à l’esprit pour décrire cette collection, son utilité dans un marché déjà saturé de choses très comparables et (parfois) moins chères est une autre question...
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par pasimon, le 19 avril 2017 à 15:17
Merci pour cet article ! Sur le papier cette collection à l’air plutôt intéressante...
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Oud de Carthage retient mon attention,sa composante avec le labdanum que j’adore ainsi que la fève tonka peuvent sortir du lot,même si l’oud qui est mentionné soit réellement celui du Cambodge ( l’un des meilleurs utilisés en parfumerie au Moyen-Orient ) ce sera la pièce de cette collection.
Ambre d’Alexandrie très joli nom évocateur qui fait réver,bien que j’aime beaucoup le note d’ambre,je déplore qu’à chaques fois,la vanille soit ajoutée.
J’ai appris à apprivoiser l’ambre des pays arabes qui est totalement différent
car il n’y a pas cette vanille présente,ce qui fait que l’odeur est plus naturelle si peut dire,mais on sait que l’ambre en lui-même ne sent rien.
Il est plutôt un accord de notes balsamiques : vanille,benjoin,labdanum,et musc.
Cette collection Boucheron sera convoitée,reste à voir à l’autopsie si la tenue et le prix en valeront le détour.
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