L’Instant pour Homme

Je vois tout à fait ce que L’Instant et Brit for Men peuvent avoir en commun, une douceur subtile entre gourmandise et classicisme, des belles matières mises en valeur par une formule simple, intelligente, et pas prétentieuse. Maurice Roucel et Antoine Maisondieu ont tous les deux la chance d’avoir ce talent.

Après un Coriolan un peu pâle et manquant de panache à mon goût, le fiancé de L’instant rectifie le tir et permet à Guerlain de compléter, autant que de renouveler en douceur, sa superbe collection de classiques masculins.

J’aime beaucoup ses notes de tête hespéridées, sucrées et gorgées de soleil, qui me rappellent toujours, lorsque je le respire, la bonne odeur qui flotte au-dessus des étals de fruits et légumes au marché. La petite touche pétillante qui vient après, évocatrice d’un coca bien frais, n’est pas mal du tout non plus.

Le fond, boisé et cacaoté, comme précisé par Jeanne, fait de l’ensemble une délicieuse transcription olfactive des sarments du Médoc chocolat noir/orange !

Moderne et gourmand juste ce qu’il faut pour s’attirer une clientèle jeune, tout en ménageant les fidèles de Vétiver et Habit rouge avec ses senteurs hespéridées et boisées, L’instant pour homme, de même que son pendant féminin, a selon moi tout pour devenir un classique de la marque et parvient quasiment à nous faire oublier que ce n’est pas un membre de la famille Guerlain qui l’a composé.

En conclusion donc, un excellent parfum masculin, parfait en hiver comme en été, et l’un des rares avec Brit for men de Burberry à m’avoir vraiment séduit ces dernières années.