"Des hommes et des plantes qui soignent" : entretien avec Nolwenn Herry
par Clara Muller, le 30 juillet 2015
Jusqu’au 1er août Auparfum vous propose de gagner des invitations pour l’exposition polysensorielle sur les plantes médicinales organisée par le domaine de La Roche Jagu en Bretagne.
A l’occasion de notre partenariat, Nolwenn Herry, chargée d’exposition, nous parle de la dimension olfactive de l’exposition.
Auparfum : Quel est le rôle d’une chargée d’exposition ?
Nolwenn Herry : Je suis chargée du commissariat général, c’est-à-dire que je m’occupe du scénario des expositions et des recherches. Je réunis aussi les commissaires scientifiques, je contacte des agences de scénographie, je coordonne les textes et les images, et enfin je m’occupe de la régie des oeuvres.
Comment est venue l’idée de cette exposition ?
L’idée de cette exposition nous est venue suite à des ateliers d’ethno-botaniques que nous avions organisés dans la région. Il s’agissait de réunir les connaissances populaires sur les plantes. Pour l’exposition nous avons choisi d’ouvrir le champs aux plantes et traditions du monde entier.
Comment s’est formé le commissariat scientifique de cette exposition ?
Nous souhaitons être des passeurs d’informations, de mémoire et de connaissances. Les commissaires scientifiques nous apportent ainsi leur expertise et légitiment le propos. Pour cette exposition nous avons fait appel à quatre commissaires scientifiques : Annick Le Guérer, avec qui j’avais déjà travaillé en 2012 pour l’exposition Le Parfum, miroir de la Société, Catherine Vadon, maître de conférence au Muséum d’Histoire Naturelle, Jacques Fleurentin, Président de la Société Française d’Ethno-pharmacologie et Olivier Lafont, président de la Société d’Histoire de la Pharmacie.
Pourquoi avoir décidé d’utiliser des dispositifs olfactifs ?
Nous avions déjà utilisé des dispositifs olfactifs lors de l’exposition sur le parfum. Cette fois encore nous avons pensé que ce serait une porte d’entrée intéressante pour notre sujet. C’est un moyen de lecture différent. D’autant plus que nous n’avions pas une multitudes d’objets, nous avons donc multiplié les médias, avec aussi des vidéos et des installations sonores. D’où l’expression « exposition polysensorielle ».
Comment fonctionnent ces dispositifs ?
Les dispositifs de diffusion nous ont été fournis par la société Asquali Sculpteurs d’Arôme qui organise des événements olfactifs culturels. Les diffuseurs sont munis d’une poire que le visiteur doit actionner pour diffuser l’odeur. Il n’y a pas de pollution olfactive parce que ce sont des micro-particules qui sont diffusées.
Comment avez-vous recréé certains parfums oubliés ?
Nous voulions mettre l’accent sur les vertus curatives que l’on a longtemps attribuées à certains parfums. Pour la recréation des parfums historiques, l’historienne Annick le Guérer a sélectionné des formules dans ses archives puis a fait le lien entre nous, IFF et Givaudan. Les parfums ont été recréés par Daniela Roche-Andrier et Dominique Ropion.
Quels sont les parfums présents dans l’exposition ?
A chaque “séquence” de l’exposition correspond une illustration olfactive. Nous avons donc l’odeur du Kyphi, utilisé dans l’antiquité égyptienne. Pour l’Antiquité, Annick Le Guérer a retrouvé la recette d’un onguent à base de laurier et d’iris. Pour évoquer la médecine perse nous avons une odeur d’eau de rose puisque que ce sont les arabes qui ont amélioré les techniques de distillation. Au Moyen-Âge on qualifiait de « magistrales » les préparations composées des apothicaires : L’Eau de Mélisse Magistrale en est un exemple que nous avons recréé. Nous avons aussi L’Eau Céleste de Jean Fargeon.
Mais l’exposition ne présente pas seulement des reconstitutions de parfums, elle propose aussi de jouer avec les odeurs pures des plantes. Nous avons mis en place un jeu sur l’aromathérapie avec des boites contenant chacune l’odeur d’une plante que le visiteur doit reconnaître : lavande, eucalyptus, ylang-ylang…
Comment le public réagit-il à cette dimension olfactive ?
Le public réagit vraiment bien à ces dispositifs. L’olfactif plait et intrigue et les visiteurs s’approprient davantage le contenu de l’exposition. Lorsqu’ils arrivent, ils s’interrogent sur le fonctionnement des dispositifs mais une fois qu’ils ont compris ils les essaient tous ! Il arrive bien sûr qu’il y ait quelques réactions de rejets avec certains parfums forts.
Qu’en est-il des jardins ?
Nous ne pouvions pas mettre de vraies plantes dans le château à cause de la faible luminosité. Mais nous avons aménagé deux jardins éphémères en plus de notre « jardin des simples » permanent. Dans le Jardin du Vinaigre des Quatre Voleurs nous avons planté les plantes qui entraient dans la composition de ce vinaigre qui avait la réputation de protéger de la peste : absinthe, sauge, camphre, menthe… Nous avons également placé dans le jardin un grand flacon du Vinaigre des Quatre Voleurs avec un brumisateur périodique. Enfin, nous avons disposé des masques de médecins de la peste dans lesquels on peut mettre son visage et sentir dans chacun une odeur d’épice différente.
Le mot de la fin ?
Attention, il ne s’agit pas de dire que les plantes peuvent tout guérir ! Nous voulions simplement poser la question d’une éventuelle complémentarité entre la médecine moderne et les pratiques traditionnelles.
Des Hommes et Des Plantes Qui Soignent
Du 8 mai au 27 septembre 2015
Domaine de La Roche Jagu
par Chanel de Lanvin, le 30 juillet 2015 à 12:51
Le nom qui figure sur la photo,il s’agit de l’encens Egyptien Kyphi qui est composé de 16 substances différentes dont le miel,la myrrhe,la cardamone etc....
C’est une formule issue d’un vieux papyrus d’Eber qui date de la période pharaonique.
Je l’utilise parfois pour m’évader dans cette époque,en dehors d’autres encens naturels,en grains et en poudres que j’aime beaucoup.
En fait cette photo est bien représentative de l’univers olfactif avec sa magie pour accompagner cette exposition.
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