Auparfum

Des Hommes et des Plantes qui soignent : une exposition polysensorielle au château de La Roche Jagu

par Eléonore Beurnier, le 15 mai 2015

Si vous passez par les Côtes d’Armor, faites un détour par la campagne trégorroise, près de Pontieux, dans la vallée du Trieux ,où vous attend, caché dans les méandres de la rivière, le Château de la Roche Jagu (XVe siècle).

Le Domaine de la Roche Jagu a en effet conçu une exposition polysensorielle Des Hommes et des Plantes qui soignent qui, grâce à des dispositifs multimédia interactifs, sonores et olfactifs, propose aux visiteurs de découvrir, en traversant des atmosphères sonores et olfactives, les plantes médicinales et leurs usages dans le monde et au fil de l’Histoire. Ouverte le 8 mai dernier, elle se poursuivra jusqu’au 27 septembre.

Et comme le dicton affirme que « celui qui a de la sauge dans son jardin, n’a pas besoin de médecin », ce sont des senteurs de sauge accompagnées de murmures de la nature qui accueilleront le visiteur dès le début du parcours.

Il découvrira tout d’abord l’histoire de la pharmacopée végétale et aura l’occasion de sentir des parfums médicinaux historiques tels que l’Eau de Mélisse Magistrale ou l’Eau Céleste de Jean Fargeon, parfumeur apothicaire du XVIIème siècle. Spécialement pour l’exposition, deux grands parfumeurs, Daniela Roche-Andrier et Dominique Ropion, ont élaboré ces parfums historiques à partir des recettes retrouvées par la célèbre historienne du parfum Annick Le Guérer. Une occasion rare de découvrir l’Eau de Rose, Le Vinaigre des 4 Voleurs ou encore l’Aqua Admirabilis.

Anthropologue, philosophe et spécialiste de l’odorat, des odeurs et du parfum Annick le Guérer est une des trois commissaires d’exposition. Elle nous explique son travail pour la partie consacrée aux parfums et nous apprend que le parfum est un des tous premiers médicaments « même si nous avons souvent tendance à oublier cette aspect pour ne ne retenir que ceux liés à l’hygiène ou à la séduction. ».

C’est dès le XVème siècle avant J-C qu’on trouve le premier remède parfumé, le Kyphi « composé entres autres de souchet (une sorte de papyrus), de myrrhe, de raisins secs, de térébinthe, de henné et de vin d’oasis. Appliqué trois fois par jour ce remède pouvait soulager les hépatites et les maladies intestinales. » nous explique-t-elle.
Cette tradition du "parfum qui soigne" se poursuit au Moyen-Age avec les fameux "parfumeurs de peste" et leurs pomanders, encore connus sous l’appellation "pommes de senteurs". Ces pendentifs ornés diffusaient dans l’air des effluves puissantes de musc, de civette et d’ambre gris pour éloigner la "pestilence" de l’épidémie.
Des usages qui reviennent au goût du jour selon l’anthropologue, sous la forme des produits bio ou des parfums protecteurs.

Plus en avant dans le parcours d’exposition, le "Jeu des plantes des sorcières" permettra au visiteur de se familiariser avec les plantes connues de la médecine populaire et moins connues aujourd’hui. A lui de savoir reconnaître les plantes toxiques emblématiques telles que la belladone, la ciguë ou encore la mandragore...

Car si les savoirs traditionnels sont encore présents dans de nombreux pays, ce sont désormais les guérisseurs, les herboristes, les chamanes, les sorciers, les rebouteux et tous les tradipraticiens qui restent les rares détenteurs des techniques de guérisons par les plantes.
Face à sa propre silhouette, un dispositif interactif permettra aux visiteurs de tester ses connaissances en la matière : "Quelles plantes pour quels maux ? ".

« Aujourd’hui, les plantes sont à l’origine de médicaments dont on ne peut plus se passer. C’est le cas des nombreux anticancéreux, dont 70 % n’existent que grâce aux principes actifs de certains végétaux [...] c’est le cas de l’écorce de l’if du Pacifique qui est un puissant anticancéreux. » [1]
Aujourd’hui, l’apparition des molécules de synthèse a entraîné la diminution des remèdes à base de plantes en Occident. C’est pourquoi la dernière partie de l’exposition sera consacrée aux enjeux des plantes médicinales de nos jours pour aborder la présence des plantes dans les pratiques médicinales et pharmaceutiques contemporaines.

En écho à l’exposition Des Hommes et des Plantes qui soignent, l’exposition Paradis Artificiels 2015 de l’artiste Miguel Chevalier, présentera dans les combles du château ses installations de jardins virtuels.
L’artiste s’inspire « des arborescences et des systèmes d’organisation de données informatiques, utilisant le principe de racines et de branches. » : "Arborescences digitales 2015", un jardin virtuel interactif projeté sur un écran et "Trans-Natures 2015", un parterre de plantes numériques qui se développe en temps réel et en interaction avec les pas du visiteur.

L’exposition continuera encore dans les jardins du domaine sous la forme de créations paysagères éphémères et de mises en scènes des jardins. Enfin, les quatre jardins clos d’inspiration médiévale permettront au public de découvrir les usages des plantes au Moyen-Age tel que le bouquetier, le potager, le jardin seigneurial et le jardin des simples.


— 
Exposition polysensorielle Des Hommes et des Plantes qui soignent du 8 mai au 27 septembre 2015, au château de La Roche Jagu, Domaine départemental de la Roche Jagu, 22 260 Ploëzal
Plein tarif : 5 €
Tarif réduit : 3 €
Tout public
Durée moyenne de visite : 1h15

Plus d’informations sur le site de la Roche Jagu : www.larochejagu.fr

[1Traditions thérapeutiques et médecine de demain, les enjeux de l’ethnopharmacologie, 2011

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Chanel de Lanvin

par Chanel de Lanvin, le 15 mai 2015 à 11:24

Ne pas oublier les huiles essentielles qui en plus de l’interêt olfactif de certaines sont d’utilités thérapeutiques pour d’autres.
J’aime beaucoup la verveine,la lavande,le cèdre de l’Himalaya entres autres.

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