Auparfum

Ça chauffe dans les chaumières ! La sélection de bougies de la rédaction

par Jessica Mignot - Anne-Sophie Hojlo - Jeanne Doré, le 10 décembre 2022

Noël approche, les cabanes en bois diffusant leurs effluves sucrés et épicés de vin chaud sont installées, rivalisant avec les odeurs de tartiflette et de marrons grillés. La foule fourmille dans un brouhaha un peu magique où percent quelques chants de saison. Mais ce que certains vivent comme une angoisse approche aussi à grand pas : que choisir parmi toutes les mille possibilités proposées dans chaque newsletter ? Ces dernières semaines, nous avons fait le tour des nouveautés bougie : évitant l’écueil du parfum mal choisi qui finira dans les toilettes, elle ajoutera un peu de chaleur à nos intérieurs que l’on nous promet froids. Si certains offriront peut-être à une belle-mère revêche une bougie rappelant la patate frite (oui, elle existe : Lightable Latkes chez D.S & Durga), ceux qui souhaitent une senteur plus consensuelle mais néanmoins bien exécutée pourront piocher dans cet article quelques bonnes idées !

Diptyque, la tête dans les étoiles
Après une Citrouille très réaliste et complexe, la célèbre maison parisienne nous propose ses traditionnelles éditions limitées de Noël, inspirées cette année par « la contemplation de la voûte étoilée », qu’elle décline en trois créations. Étincelle, à la teinte rouge sombre, joue sur un registre plutôt gourmand : mêlant café et cacao presque praliné, elle rappelle les goûters d’hiver près d’un feu de bois, suggéré par des inflexions fumées et boisées. La verte, Sapin, se distingue de l’interprétation classique par une association avec un mimosa qui réchauffe l’atmosphère boisée de ses notes légèrement poudrées et miellées ; un plaisir discret. Notre préférence va à Neige, par ailleurs la plus diffusive des trois, pour ses aspects à la fois crémeux et poudrés faisant la part belle aux muscs blancs, qui évoquent les flocons immaculés dans un jeu de texture. Avec ses facettes réconfortantes de rose et de violette héliotropée, elle réveille aussi un imaginaire cosmétique, entre rouge à lèvres parfumé et blush à l’ancienne, qui plaira aux amateurs de Flower by Kenzo.
70 euros/190g, trio 118 euros/3x70g

D’Orsay, une bougie nommée désir
Avec un nom comme 21:30 Sous les draps, d’Orsay nous fait la proposition la plus osée de cet hiver, entre corps enlacés, draps défaits et fantasme libéré. Vincent Ricord (CPL Aromas) nous offre une très belle composition, où le cumin joue la sensualité tout contre des notes florales au pétale charnu et vanillé. Mais si l’appétence est bien là, c’est sans tomber dans une évocation comestible facile : le fond chypré, presque humide, évoque plutôt les baisers langoureux et autres moiteurs circonstancielles ; la peau s’y devine sous un cuir légèrement poudré. Diffusive, complexe, très réussie. Dans son flacon bleu aux dessins explicites, elle fera un cadeau idéal pour un amant désiré (ou à soi-même, pour rêver d’ébats passionnés).
69 euros /190 g

Fragonard, un Noël élisabéthain
La marque grassoise nous propose cette année un Noël british, avec trois bougies illustrées par l’artiste londonienne Lizzie Riches, dans une esthétique évoquant les portraits élisabéthains. Bois dormant restitue l’atmosphère conviviale créée par une bonne flambée dans la cheminée avec ses inflexions brûlées de feu de bois, Orangette réinterprète la confiserie des fêtes de fin d’année en mariant la cannelle à l’orange, et Cette nuit-là se révèle le complément idéal au sapin artificiel grâce à ses délicieux effluves d’aiguilles de pin. Sans doute le meilleur rapport qualité/diffusion/prix de notre sélection.
31 euros/200g

Paul Smith, sophistication à l’anglaise
Restons au Royaume-Uni avec le créateur anglais qui a dévoilé cette année sa première collection de parfums d’intérieur, dans laquelle figurent quatre bougies aux couleurs pop signées Céline Barel et Meabh McCurtin (IFF). L’occasion de plonger dans l’univers du couturier. Bookworm s’inspire de l’ambiance confortable de sa bibliothèque, associant des notes chaleureuses de poivre, piment, cèdre et bois de Cachemire. Early Bird se veut un hommage à la pluie anglaise, entre feuille de curcuma, iris, daim et patchouli. Botanist est centrée sur le vétiver qui parfumait la première boutique de Paul Smith, ici accompagné de citron et de poivre. Enfin Daydreamer nous fait vivre ses vacances d’été idéales en mariant lavande, verveine, sauge sclarée et foin.
75 euros/240g

Goutal, forêt pétillante
Comme chaque année, la maison parisienne offre un habillage en édition limitée à sa bougie Forêt d’or. Dans des nuances vertes et dorées on ne peut plus classiques mais toujours de bon goût, on découvre des notes de sapin, vertes, suaves et résineuses, rafraîchies d’agrumes joyeux et pétillants. Une évocation tout en finesse assortie d’une diffusion efficace. La marque propose également une option rechargeable, ainsi qu’une version géante offrant une balade en forêt de 140 heures pour les plus accros.
57 euros/185g, 82 euros/300g, 245 euros/1,5kg

Récoltes, revisiter les classiques
Appliquant le principe de la saisonnalité aux bougies, Récoltes propose trois éditions limitées pour l’hiver, qui nous emmène chacune sur le lieu de vie d’une plante odorante. La marque fondée par Élodie Cottin et Martin Jaccard propose ainsi un détour par les côtes méditerranéennes en rééditant son best-seller Mimosa maquis, signé Suzy le Helley (Symrise), au milieu des plaines sauvages éclairées par les pompons jaunes aux nuances amandées délicates, réchauffées des plantes aromatiques du maquis et bercées par les embruns marins. La parfumeuse a également signé Cannelle ardente, nouveauté autour de l’épice issue du programme responsable de Symrise à Madagascar. On y retrouve un écho à deux odeurs emblématiques de Noël que sont le feu de cheminée et le pain d’épices, autour d’un bâton de cannelle chaud, boisé, fumé et légèrement lactonique qui évite l’écueil collant et attendu de la note. Mandarine confite, qui relève le défi technique des notes hespéridées en bougie, rend hommage à une variété rouge de cet agrume récoltée à ultra maturité en Calabre, et donc plus sucrée. Alexandra Carlin (Symrise) en propose une interprétation à la fois juteuse, confite et un peu amère, évoquant les friandises cristallisées dans une sève de pin résineuse, qui met l’eau à la bouche.
40 euros/230g, trio 70 euros/3x170g. Un nuancier de cires parfumées pour découvrir les autres fragrances de la saison offert avec chaque bougie.
Visuel : Léa Boeglin

Trudon, des fêtes sous le signe de la chance
Pour les fêtes de fin d’année, la marque troque son habituel verre brun pour des versions colorées et décorées de charms, ces médaillons réputés porter chance, imaginés par l’illustrateur britannique Lawrence Mynott et sérigraphiés à l’or fin. Deux nouveautés sont proposées : Felice opte pour le registre gustatif élégant bien de saison en associant agrumes, fruits confits, noix de muscade, miel et vanille, tandis que Spella offre le réconfort d’un accord ambré habillé de rose, géranium, notes boisées et musquées. On retrouve également les pins de Sibérie baignés de myrrhe de Fir, le goûter au coin du feu de Gabriel et les chants de Noël aux accents de bois et d’épices de Gloria.
98 euros/270g, 260 euros/800g, 570 euros/2,8kg, coffret Gabriel et Gloria 105 euros/2 x 70g

Carrière frères, variations autour du pin
Reprenant les traditions des maîtres ciriers du XVIIe et XVIIIe siècles, la maison Carrière fondée en 1884 « vise à révéler le pouvoir de la botanique » en mettant en avant les vertus des plantes. Elle propose pour cet hiver une déclinaison en édition limitée mettant à l’honneur là encore le pin de Sibérie, qui « se double d’un aspect poudré » dans Rose d’hiver, « appelle une note fraîche et gourmande » dans Gingembre confit et se fait « encore plus enveloppant et réconfortant » dans Bois fumé.
60 euros/185g, coffret 90 euros/3 x 70g

Nicolaï, un chalet à la montagne
Chez Nicolaï, c’est au Tyrol, dans les Alpes autrichiennes, que l’on célèbre Noël. Outre la classique Résine de pin « rappelant les immenses forêts de conifères », deux nouveautés rejoignent la collection : Au coin du feu nous promet « la sensation de la chaleur réconfortante d’un chalet au bord d’un lac gelé », tandis que Pain d’épices, la seule que nous avons pu tester, reproduit le mélange promis entre cannelle, gingembre et muscade sur une base crémeuse et vanillée, assez gourmande et bien diffusive dans la pièce.
48 euros /190g

Byredo, une chanson douce
La marque de Ben Gorham profite des fêtes pour relancer dans sa collection permanente une bougie sortie une première fois en édition limitée (et épuisée) en 2020. Symphonique est construit comme une mélodie, avec des notes épicées rappelant les biscuits à la cannelle et au gingembre, accompagnées d’orange amère. Les facettes plus boisées prennent ensuite le relais en sourdine : on s’imaginerait presque dans un marché de Noël, un grog bien chaud à la main, dans une ambiance bruyante et festive. Et son Nez #14 – Musique et parfum sous les yeux !
65 euros /240g

Iconologie, dans l’antre des écrivains
La maison Iconologie puise son inspiration dans les grands noms de la littérature et leur lieu de résidence, à travers une gamme comportant trois références de bougies : Chez Monsieur Proust, 45, rue de Courcelles, dans l’intimité de l’appartement de l’écrivain à la décoration austère (citron, épices, patchouli, encens…) ; Chez Colette 9, rue du Beaujolais, une vue olfactive de la fenêtre de l’autrice donnant sur le Palais Royal (rose, violette, cassis, ambre…) et Chez Monsieur Hugo 6, place des Vosges, notre préférée, avec ses effluves de cuir aromatique, de papier noirci d’encre et de feu de cheminée, procurant une atmosphère sombre et intimiste.
Des marque-pages imprégnés de l’odeur de la bougie et annotés d’une citation de l’auteur sont inclus dans chaque pot en verre teinté d’un bleu nuit, renfermé dans une boîte en forme d’immeuble.
145 euros/320 g, entre 70 et 80 heures de brûlage, « soit le temps de lire les 156 765 mots de Notre-Dame de Paris cinq ou six fois… »

Bugaïa, l’esprit Art-Déco
Dans les langues romanes médiévales, bugaya désignait la ville qui fournissait la cire destinée à la fabrication des chandelles. Il a ensuite donné le mot « bougie », apparu au XIVe siècle. La maison Bugaïa propose ainsi des bougies, un parfum d’intérieur et un gel lavant en s’inspirant des époques du passé, avec une esthétique raffinée, dans un esprit Art-Déco, et des senteurs plutôt contemporaines.
Isadora, hommage à la danseuse américaine qui révolutionna cet art au début du XXe siècle, diffuse un mélange d’épices – girofle et cannelle –, ambré, boisé, vanillé crémeux, avec une impression de pot-pourri sucré et complexe.
54 euros/290g

Spiritum, l’âme des sagesses ancestrales
Fondée en 2022 par Jonathan Dufour, un passionné d’ésotérisme et de numérologie, après une retraite chamanique au Pérou, la jeune marque Spiritum puise dans les cérémonies sacrées traditionnelles de ce pays les effluves qui constituent ses neuf parfums, signés Bertrand Duchaufour et Philippe Paparella, ainsi que trois bougies. Mystic Soul incarne l’esprit maison avec une composition boisée à l’esthétique plutôt contemporaine, centrée sur l’oliban, habillée de safran, de rose, quelques volutes de sauge aux vertus purificatrices, un peu de rondeur avec la vanille, la cannelle et le santal.
75 euros/250g

Unavela, héritage franco-espagnol
Elle est toulousaine, lui espagnol : passionnés de design, ils décident de lancer leur marque de bougies. Partant d’un prototype en béton, Javier imagine le contenant, dépoussiérant le traditionnel verre pour un pot en porcelaine confectionné à la main par un artisan céramiste à Valence, et pensé pour être conservé, une fois la cire épuisée, et réutilisé en objet du quotidien. Anaïs s’occupe du contenu et contacte Patrice Revillard (Maelstrom) qui compose les fragrances : Lavande, Feuille de figuier, Fleur de coton, mais aussi amande-fleur d’oranger pour Sieste à deux, agrumes musqués pour un Été à Valence et enfin humus et marrons chauds pour Noir forêt, parfait pour nous réchauffer cet hiver.
65 euros/260g

Retrouvez également notre sélection de bougies sur notre boutique en ligne, avec les marques Marie Jeanne, Sacré Français, Miguel Mateo et Léon Panckoucke.

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Duolog

par Duolog, le 10 décembre 2022 à 15:38

Enfin paraît cet article de première importance, on ne savait plus quoi brûler (légalement s’entend). Merci pour ce tour d’horizon !

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