Parfums disparus : flop olfactif ou flop marketing ? 3/4
Les masculins, années 90
par Jeanne Doré, le 19 janvier 2008
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Globe de Rochas
1990, Jean-Claude Ellena
Et oui, Jean-Claude Ellena aussi a vu certains de ses parfums retirés du marché ! Ceci dit, Globe n’est pas à proprement parler un flop, il est resté de nombreuses années un relatif succès, mais plus assez les derniers temps pour que Rochas le maintienne en vente. Une fougère dans un style bien en vogue au début des années 90, avec des notes de mandarine, de basilic et de rhubarbe, un fond boisé ambré, avec du vétiver.
Parfait pour les pères de famille à l’approche de la quarantaine épanouie, qui après s’être parfumés, sentaient bon le papa tout propre rasé de près (c’était le parfum de mon papa...). Il n’était pas raté, mais il a juste fait son temps, un peu dépassé par d’autres nouveautés de plus en plus au goût du jour.
Coriolan de Guerlain
1998, Jean-Paul Guerlain
Coriolan est le dernier masculin “grand public” créé par Jean-Paul Guerlain, mais après un succès insuffisant, il a été retiré du marché en 2003. Rien ne doit être plus difficile que de réinventer la masculinité selon Guerlain en 1998, alors que la marque n’est pas vraiment à son apogée, et que le dernier masculin Héritage, date de 1992. La direction choisie fut un certain classicisme, avec un accord chypré épicé, à peine modernisé par quelques notes d’agrumes, de gingembre, d’anis et de genièvre, et plutôt à contre-courant des aromatiques aquatiques lancés à profusion à cette époque. Entre les jeunes qui le trouvèrent démodé et poussiéreux, les fidèles de Guerlain qui le jugèrent trop moderne, et les autres qui ne prirent pas le temps de le découvrir à sa juste valeur, Coriolan fut un flop commercial.
C’est dommage car c’est un parfum qui évolue de manière intéressante au cours du temps, après un départ hespéridé qui peut paraître agressif, il développe un accord épicé, boisé, chypre très raffiné, complexe et qualitatif.
Nemo de Cacharel
1999, Jean-Pierre Bethouart
Nemo avait pour lui un nom facile à retenir et un jus excellent, mais il a apparemment souffert d’un flacon bizarre et surtout d’une pub totalement hermétique à toute personne ne travaillant pas au marketing de Cacharel. Un jeune homme aux cheveux longs et noirs vole le flacon de Nemo en forme de bâton de sourcier dans un musée, puis le tient en lévitation devant sa main, passe devant des peintures rupestres, arrive dans une ville où une jeune femme se met à danser pieds nus sur son passage, un cheval arrive au galop, un enfant lui sourit, et il dépose enfin le flacon sur un piedestal, sous une voix chaude qui susurre « Nemo, le parfum témoin, de Cacharel ».
Bref, avec un tel méli-mélo, difficile de se reconnaître dans le concept, et d’aller donc spontanément sentir Nemo dans une parfumerie. Vraiment dommage, c’était un magnifique boisé sensuel, avec des notes d’encens et de cardamome, sur une base de cèdre sec et puissant.
Et vous, quel parfum regrettez-vous ?
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par xxerus, le 14 août 2008 à 13:50
Nemo : une vraie réussite olfactive engagée boisée et fumée ! Mais alors, quelle campagne marketing de m---e : c’est pas possible, ils avaient sniffé de l’encens ? Non, franchement, je sais pas vous, mais moi, je n’ai toujours pas compris le spot, et l’affiche me fait toujours autant flipper !
par wanderson marinote, le 22 janvier 2008 à 04:44
Pourriez-vous me confirmer si gucci rush for men disparaitra aussi des rayons définitivement ? Si cela se confirme, c’est vraiment dommage parce ce parfum est un des meilleurs boisés légers pour l’usage quotidien dans mon pays, le Brésil, où il fait toujours chaud. Comme je déteste presque tous les parfums ayant des notes hespéridées et d’agrumes, (citron, bergamote, orange), il me reste peu d’options.
par Ankalogon, le 21 janvier 2008 à 20:51
Bonsoir, en lisant les chiffres annoncés sur la suppression des parfums, j’ai comme un froid dans le dos.
Cependant, j’avais remarqué le sacrifice de certaines fragrance sur l’hôtel de la rentabilité.
Faire parti d’un groupe du luxe c’est tendre de plus en plus vers une baisse de la qualité, une augmentation des tarifs lorsque ce n’est pas simplement la disparition. malheureusement, les consommateurs sont devenu des acheteurs d’étiquettes...
Voici quelques jus que j’ai porté (années) et qui se sont volatilisé des rayons :
Nino Cerruti NINO CERRUTI (1983) ; De Viris JACQUES BOGART (1988) ; Sagamore LANCOME (1989) ; KL KARL LAGERFELD (1989) ; Derby GUERLAIN (1991) ; Fuel DONNA KARAN (1996)
Sagamore je l’ai redécouvert chez lancôme rue du Fbg St Honoré mais à un tarif délirant. Si je ne me trompe pas, 50 ml 100 euros, j’avais du payer à l’époque 100 ml dans les 290 Francs.
A mon sens, le plus original par l’odeur et le flacon ce fut Fuel de Donna KARAN. Je l’avais découvert et acheté à Genève. A cette époque, il était en exclusivité aux Galeries lafayettes au double du prix Suisse.
En 2007 je me suis tourné vers la vieille maison Penhaligon’s (propriété du groupe américain Cradle) et une plus jeune, Diptyque. J’ai entendu parler de l’Osmothèque, je dois aller découvrir ce musée. En attendant il y a cette vidéo :
rtsp ://video.cpm.jussieu.fr/videocpm/2006/conference_sur_l_odorat.rm
L’Osmothèque
1. Les matières premières de la parfumerie
2. Leurs origines
3. Les procédés d’obtention
Malheureusement, la vidéo ne transmet pas encore les odeurs.
Bien amicalement.
6
par jerryb, le 21 janvier 2008 à 20:21
Toujours à propos de Coriolan, il avait le défaut d’arriver 10 ans en avance, et c’est là toute la vision d’un grand créateur comme Jean Paul Guerlain. Re-senti aujourd’hui, dans un contexte ou les belles matières reviennent sur le devant de la scène, ce parfum trouverait sa place. Il est bien construit, très agréable à porter, son sillage est identifiable et ne fait pas cheap. C’est une interpretation moderne d’un accord classique mais de grande qualité, un peu comme Terre d’Hermes, qui a réussit. Mais il lui manque la petite touche vanillée qu’attend le client Guerlain !!!! Ah ah ah, problème ! Aujourdhui, le client achète le nom et oublie que Guerlain était avant tout un créateur de parfums de qualité. Comme on ne lui rappelle pas, il suffit de lui vendre de la Guerlinade ou de muscinade comme "identité" Guerlain, caricaturalement mises en avant, et ça cartonne ! Pourtant, cette fameuse guerlinade toujours présente n’était pas si évidente dans Samsara, Chant d’Arômes, Nahéma, Chamade, et ça marchait aussi ! Les temps changent !
Pour les 2 autres parfums, je ne regrette pas personnellement Globe, qui a fait son temps, mais j’aimais porter Némo, qui s’est fait dépassé par son flacon et ses cousins plus "accessibles" de chez Armani. Je m’en suis pourtant lassé !
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par , le 7 septembre 2008 à 01:29
« Pourtant, cette fameuse guerlinade toujours présente n’était pas si évidente dans Samsara, Chant d’Arômes, Nahéma, Chamade, et ça marchait aussi ! »
jerryb, vous avez serieusement besoin d ’approfondir vos connaissances sur la parfumerie avant de poster d ’aussi grosses bourdes que ca !
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par jerryb, le 8 septembre 2008 à 01:51
Je ne sais pas ce que vous vous connaissez de la parfumerie moi ? Sans doute beaucoup plus qu’un amateur qui aime le parfum en tout cas, sans doute !!! Vous êtes LA grande experte, The One, ah oui... Alors respect ! Quand vous manquez d’objectivité sur Serge Lutens notamment, on s’incline ! Elle l’a dit, alors, nous, bien sur, pensez donc, notre avis est a si peu de valeur. S’il vous plait, retournez à l’école pour apprendre la modestie, le respect et surtout, la sympathie et le détachement. Ce site n’est pas un souffre douleur pour votre propre égo. On l’a déjà dit, mais elle ne se calme pas, ben non, elle ne sait pas faire, car ELLE a toujours raison la Dogaresse. Mon avis date de janvier, vraiment, elle m’en veut !!! Mais si donner un simple avis parfois maladroit sur du parfum tourne au champs de bataille, alors la, je rêve ! C’est grave docteur ?
par jerryb, le 8 septembre 2008 à 03:41
Ah, j’oubliais : la Dogaresse pense que c’est une bourde, mais pourtant ! La Guerlinade est bien présente dans les parfums pré-cités. Cet accord de rose, jasmin, iris, vanille et fêve tonka est malléable et le travail de composition de parfum sera de le faire varier en fonction du style de parfum recherché, (floral, chypré, ambré) ; croyez le ou non, mais c’est un fait. Il est présent dans tous les Guerlains, et même le dernier figurez vous ! Dans Shalimar, Jicky, Après l’ondé, Habit Rouge elle est plus évidente. Bon, je vais retourner à mes cours, hein, puisque la maitresse (sic) me l’a dit !! Au revoir.
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par , le 8 septembre 2008 à 07:36
Sans aucune acrimonie jerryb tel que c ’est tourne on comprend exactement l ’inverse de ce que vous vouliez dire. « toujours presente mais pas evidente » que vouliez-vous dire au juste ? merci d ’eclaircir les choses...la guerlinade est un accord signature propre aux parfums Guerlain.
« The common golden thread in these Guerlain fragrances is the velvety, powdery accord based around orris known as Guerlinade. Embellished with rose, jasmine, tonka bean, and amber, among other notes, Guerlinade is the silky veil that softens the sharp edges and lends a whisper of delicious sweetness with an intriguing incensy touch. Guerlinade can be subtle or obvious, a gentle accent or an unequivocal proposal ; however its presence in most Guerlain fragrances ensures an ability to trace lineage from Shalimar to Attrape Coeur ». Bois de Jasmin
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par jerryb, le 8 septembre 2008 à 08:38
Soyons plus clairs alors, et je n’aurai pas a retourner à l’école : "toujours présente mais pas (toujours) évidente" voulait sous entendre que "Guerlinade can be subtile or obvious" (Guerlinade peut être subtile ou plus évidente) c’est exactement ça !
par PoisonFlower, le 20 janvier 2008 à 20:43
En ce qui concerne Coriolan, comme j’ai déjà pu le dire, je trouve qu’il était clairement un peu en dessous des autres masculins de la marque. Ce que j’attribuerais à son jus transparent, au propre comme au figuré...
Il était ceci dit tout à fait agréable à porter, avec sa fraîcheur épicée et aromatique, mais il manquait à l’évidence d’une petite touche Guerlain ambrée et vanillée pour le rendre moins froid et fade. Il manque selon moi un peu de "corps" en fait.
A vouloir n’être ni classique, ni moderne, pas étonnant qu’il n’ait récolté qu’une certaine indifférence. Il est par contre surprenant que Jean-Paul Guerlain n’ait pas insufflé un peu plus de personnalité à sa composition.
Le flacon était, lui, réussi en tout point, avec son bouchon doré qui avait par le passé déjà été utilisé pour une lotion.
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par Maowel, le 8 décembre 2010 à 22:54
Exactement comme Rush for Men dont je viens de parler sur le fil consacré aux parfums des années 2000 qui ont déjà disparu, j’ai senti Coriolan au moment où Guerlain a annoncé son retrait de la gamme : quelle déception ! Je l’ai aimé immédiatement, car il m’a semblé très Guerlain par la qualité de ses ingrédients et cette apparente "facilité" qui caractérise les créations de Jean-Paul Guerlain (j’entends par facilité le fait que les notes s’enchaînent et fusionnent avec éclat et harmonie, et non pas une espèce de manque de recherche).
En revanche, je lui reprochais justement son flacon, que je trouvais très féminin pour un parfum d’homme : ces courbes, ces rondeurs me semblaient aux antipodes du programme annoncé.
Le problème fut vite réglé : il a disparu corps et biens, du moins un temps. Jean-Paul Guerlain devait en effet être avant-gardiste car on s’est rapidement aperçu que ce retrait était finalement une erreur, et la marque l’a réintroduit lors de la réouverture de la boutique des Champs-Elysées sous un nouveau nom extrêmement mièvre : L’Âme d’un héros.
Il a désormais l’honneur de faire partie de la collection "Les parisiennes" aux côtés du splendide Derby... et de partager avec lui un prix qui a triplé par rapport à sa première commercialisation ! Cela a déjà certainement été commenté ici et je ne m’étendrai donc pas plus, mais par principe je refuse de payer une exclusivité qui n’est qu’une posture et non le résultat d’une recette particulièrement coûteuse. Qu’on nous rende Coriolan sous son vrai patronyme, voire même dans son (vilain !) flacon : je doute que la stratégie choisie aujourd’hui lui fasse obtenir des chiffres de vente bien supérieurs à ce qu’ils furent lors de son lancement.
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