Nos petits parfums quotidiens : Le salon

Le salon

Dans la pièce où l’on reçoit, l’odeur reflète les goûts de l’hôte et donne à l’atmosphère sa personnalité et une intimité particulière.
Pour cela, vous l’auriez deviné, hors de question d’utiliser ces objets barbares vendus en supermarché, composés de plastique, de solvants, qui propulsent d’imposantes et grossières odeur "de propre", de "sous-bois en automne" ou de "vergers en fleurs"...

Une des manières la plus élégante de parfumer son intérieur, c’est bien sûr de faire brûler des bougies, qui d’ailleurs, très souvent, parfument la pièce même quand elles sont éteintes.

La Rolls des bougies est sans doute la prestigieuse et historique marque Cire Trudon, qui se targue d’être la plus ancienne manufacture de bougies française, ayant commencé son activité à la cour de Versailles en 1643. Des odeurs de pierre, de parquets, d’épices ou d’herbes aromatiques comme si vous veniez de les cueillir, les bougies Trudon ont la particularité de vous plonger dans une atmosphère toujours enveloppante, très évocatrice, et chargée d’émotions, grâce à des parfums hautement qualitatifs et concentrés.

Quelques exemples : Abdel Kadher, et son thé à la menthe accompagné de cassis, de clou de girofle et de gingembre, Empire, pour les amoureux d’authentiques odeurs aromatiques et résineuses de maquis, Trianon, un vrai bouquet de fleurs fraîches, vertes et champêtres, Spiritus Sancti, un solennel encens d’église aldéhydé mêlé aux odeurs de cierges, ou enfin, Odeur de Lune, créé avec un artiste contemporain, reconstituant l’odeur imaginaire, froide, minérale et poussiéreuse de l’astre, peut-être périlleux à utiliser chez soi, mais hautement créatif.

L’autre référence en matière de cire parfumée est bien sûr Diptyque, surnommée "la haute couture de la bougie", avec son impressionnante collection de bougies et sprays parfumants qui balaient tous les ingrédients naturels imaginables, avec un rendu toujours au plus près de la nature, et une diffusion de haute qualité.

Parmi les plus intéressants : le fameux Feu de Bois, ou comment passer une soirée dans une maison de campagne au coin du feu sans bouger de chez soi, le Figuier, version bougie du célèbre Phylosykos, la Verveine, dont la fraîcheur acidulée est si difficile à rendre en bougie, le Maquis, une véritable balade estivale au milieu des cistes et des immortelles, le Pomander, marque de fabrique de Diptyque, avec son orange piquée de clous de girofle et de cannelle, et la collaboration avec John Galliano, autour d’un cuir fumé et de muscs brûlants.

Un autre classique indémodable pour parfumer et désodoriser rapidement son intérieur reste le célèbre Papier d’Arménie, dont la formule à base de vanilline et de benjoin reste bien-entendu "top secrète". Ses volutes, parfois suspectées d’être toxiques, procurent pourtant le meilleur désodorisant qui soit. L’édition limitée créée par Francis Kurkdjian à l’occasion de l’année de l’Arménie en 2006 est il me semble toujours disponible, est constitue une version "luxe", plus complexe, plus raffinée et encore plus efficace que l’original. Par contre, la bougie Papier d’Arménie est une déception, moins diffusive, moins fidèle à l’odeur des petits papiers, elle n’apporte rien de plus, à part d’être plus chère.

Enfin, pour les amoureux des odeurs pures et aux vertus bienfaisantes, les diffuseurs d’huiles essentielles constituent les seuls instruments parfumants électriques à avoir droit de séjour dans une pièce ! Il ne faut en revanche pas les faire chauffer au dessus de bougies, cela décompose l’essence. Suivant l’huile choisie, voire des mélanges, on se crée une atmosphère relaxante, apaisante, purifiante, et par la même occasion on révise ses matières premières de parfumerie ! Mes préférés : petit-grain, neroli, mandarine, thym et bergamote.

Et vous, quels sont vos petits parfums quotidiens ?

Image : ducôtédechezvous.com