Je mets vos roses sur ma liste de parfums à sentir.
Les roses que j’ai le plus portées sont : Joy EDT vintage, Lyric d’Amouage (plutôt que Epic que vous citiez) (risque de reformulation), et celle dans le bouquet floral de Chamade. Il y a aussi le n°5 edt des bonnes années, qui sent la rose l’iris et le santal.

D’ailleurs l’EDP actuel de Chamade vaut le coup d’être testée en parfumerie, depuis sa repesée. Il faut un testeur récent avec un code qui commence par un 9, 9xxx. Passé la dissonance sur le galbanum, Thierry Wasser s’est lâché sur la rose bulgare. Mettez en 7 spray sur le tissus du revers du manteau et attendez 30mn.

Les soliflores roses sont en fait assez rares. Rares sont ceux avec de la vraie rose, et sans cynisme, et qui tiennent. C’est pourquoi j’aime bien Rose absolue chez Goutal. Elle contient *ahem* plus d’absolus (que d’huiles essentielles) : elle crée une petite musique de fond durable et bienfaisante sur les vêtements. Il est cher mais on peu encore facilement le trouver à prix cassé.
J’aime aussi particulièrement la rose de l’Occitane pour ces mêmes raisons.

Je n’ai jamais aimé "portrait of a lady". Je le trouve vulgaire, parce qu’il me fait penser à quelqu’un qui se serait asperger de deux parfums contradictoires, quelqu’un de puant. J’admire sa construction en formule à tiroir (il y a tellement d’élément de "géranium pour monsieur"). Une belle rose de qualité y meure instantanément, ratatinée, comme une araignée qui serait tombée sur une plaque vitrocéramique en marche.
Comme rose oud, quitte à ne pas être sûr d’avoir de la vraie rose, je pense qu’il faut sentir "oud for love" de the different company (passer la tête gourmande, c’est une rose oud), (au fait, Dior a refait du Mitzah disponible faubourg saint honoré dans les tiroirs, la formule n’a pas bougé), et "eau parfumée au thé noir" de Bulgari avant de se décider. Chez Malle, dans Epice noir il y a une très belle illusion de rose qui ressort à mi-vie et qui tient bien.

En sephoriaunaud, comme rose déguisée et métallique, il y a "la fille de Berlin" de Lutens, "Déclaration d’un soir" de Cartier. Il y a aussi "Gentleman" de Givenchy (étiquette argenté pour l’original).

Et je dois tester "Rose Alexandrie" d’Armani privé sur moi. Il m’a bien plu en magasin.

Une rose de Malle a changé, et je l’aime mieux. On sent mieux la rose, une belle rose qui résulte d’un effort de sourcing. Comme souvent chez Malle, je ne sais pas s’il s’agit d’une vraie reformulation ou d’une modification dans l’approvisionnement. La note de "truffe, karanal" était bien plus dérangeante avant dans Une rose. Pareil avec "une fleur de cassie", où les aspects "fleur sauvage qui pue" sont estompés au profit d’un rendu gentiment mimosa, floral blanc. Carnal flower semble dilué, alors que le prix reste gonflé par la rareté en bon absolu tubéreuse. Mais je n’arrive pas à être déçu, car quand je teste les flacons récents en magasin, je ressens une étonnante sensation de fraîcheur et de réalisme, que je ne retrouve plus dans mes anciens flacons de 10ml. C’est une des rares fois où j’alimente la théorie que les parfums perdraient quelque choses en vieillissant.