Qui est propre, qui est sale ?
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Julien Rasquinet fait le choix d’une interprétation tellurique pour donner corps (et odeur) à un numéro riche en symboles.
il y a 2 jours
Bien joli parfum que celui-ci mais comme pour Nez inexpert qui le décrit très bien, cette(…)
il y a 2 jours
Elle n’a pas l’air d’émouvoir les foules, cette Hermessence. Trois ans après le lancement, me voici(…)
il y a 5 jours
Bonjour à toutes et tous, Je craignais une reformulation, mais fort heureusement, non. Si elle(…)
Des airs de famille
Bain d’épices
Petitgrain devient grand
On dit que la réputation de saleté repoussante des Français provient des habitudes hygiéniques désastreuses de la Cour du Roi-Soleil ; de fait, à l’époque moderne – de la Renaissance à la Révolution – les Européens étaient relativement plus sales qu’au Moyen Âge, où l’on pratiquait encore les étuves, ces bains publics que l’Église fit bientôt fermer pour cause de promiscuité licencieuse.
Au milieu du XVIIIe siècle, les Français étaient considérablement plus propres, et d’ailleurs les habitudes parfumées ont changé du tout au tout, l’eau de Cologne déferlant sur l’Europe aisée à la place des capiteux muscs des monarchies passées. Dans le même temps, l’hygiénisme en plein essor faisait écho aux injonctions ecclésiastiques en matière de pudeur : alors que les écrivains et artistes du XVIIe siècle ne répugnaient guère à faire leur miel des déjections humaines, notamment, le raffinement grandissant de la société française approchant l’ère contemporaine s’éloignait davantage de l’animalité.
Quoi qu’il en soit, il ne faut surtout pas négliger le puritanisme protestant des sociétés anglo-saxonnes, en particulier chez les exilés américains pour qui les catholiques européens puaient d’autant plus physiquement qu’ils puaient moralement. Vieille rangaine qui prend sa source dans la plus haute Antiquité, où des théories médicales développaient abondamment les liens entre saleté physique et vices moraux.
Ensuite, ne négligeons pas l’immense répugnance des Nord-Américains pour deux habitudes alimentaires françaises (en réalité plus généralement européennes, surtout du Sud – qu’ils connaissent fort mal) qu’ils ne partagent absolument pas : le fromage non-pasteurisé très fait, et l’ail. Or, on sait très bien aujourd’hui que le système immunitaire porte la trace des nourritures consommées régulièrement, de sorte que différents groupes ethniques auront des odeurs distinctes, perceptibles seulement par d’autres... Au nez des Asiatiques, par exemple, les Français sont réputés puer le beurre ! En outre, pour les Japonais, qui se douchent et se baignent plusieurs fois par jour, tous les Occidentaux tendent à drôlement cocotter.