Nuit de Bakélite
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La fondatrice de Sabé Masson et le fondateur de The Different Company reviennent sur les défis rencontrés par les maisons de parfum indépendantes.
il y a 2 heures
Vous avez tout à fait raison : le fric.... J’ai bien vu le prix du vapo 20 ml et des recharges.(…)
il y a 3 heures
Bonjour poivre rose, Je regrette que quelques esprits se fussent trouvés froissés par(…)
il y a 2 jours
Vapos... Grrr... Sur le fond, entièrement d’accord avec vous. C’était nettement plus responsable.(…)
Eau écarlate
Nuit blanche
Volutes et voluptés
Bonjour Galate,
Je trouve que c’est un peu rapide de dire que "la parfumerie n’a rien à voir avec l’art". C’est une question qu’on peut se poser, bien sûr, et avec intérêt ; mais il faut garder à l’esprit que la définition de l’art fait - et a toujours fait- l’objet de nombreux débats, à la fois entre les philosophes, les historiens, et les critiques (et les spectateurs).
Mais d’autre part et surtout, n’est-ce pas justement la reproductibilité qui vient parer à ce problème de partage ? Bref, ne pourrait-on pas considérer que le parfum a pallié à un potentiel défaut du point de vue de la théorisation artistique par ce moyen ?
Malgré tout, reste que comme vous le soulignez, le parfum pose un problème parce qu’il est aussi (et peut-être d’abord) un objet à vendre. Mais c’est déjà le cas dans la peinture contemporaine, pour ne reprendre qu’un exemple admis. Est-ce que dire que la parfumerie est un art signifie que tous les parfums sont des œuvres d’art ? Certainement pas. La difficulté reste de trouver des critères de distinction entre les parfums artistiques et les parfums purement et simplement commerciaux. Et c’est je crois ce que l’on tente de faire ici, par la critique, malgré le gros problème d’un défaut de vocabulaire pour parler de la création olfactive.
Créer un parfum, ce n’est pas seulement mélanger quelques matières premières et reproduire ce mélange indéfiniment ; c’est aussi, parfois, construire quelque chose d’absolument nouveau (et c’est ce que défend Jicky ici même), et je ne vois pas ce que ce processus a à voir avec l’industriel. La création du parfum, a minima, est d’abord une "chose mentale", et j’ai vraiment du mal à voir ici une différence axiologique avec la création musicale, par exemple.
Un dernier point à ce trop long message : je ne cherche pas du tout à trancher le débat, ni à vous prouver que vous avez tort, ou que quelqu’un pourrait avoir raison. Je veux juste montrer qu’il y a matière à débat, et c’est une bonne chose, parce que c’est un tel débat qui nous permettra de déterminer des critères d’appréciation du parfum, même si ceux-ci ne sont pas figés ou absolus.
Et la question du positionnement marketing est en effet aussi un problème à garder à l’esprit quand on réfléchit à ces problèmes. Opium était notamment un des premiers parfums ouvertement positionné dans un prix bien au-delà de sa valeur marchande. C’est le cas de nombreux tableaux, notamment dans le marché de l’art actuel, mais déjà au début du Cinquecento qui constitue un tournant (Filippino Lippi s’enrichit par l’art alors même que son père, Filippo Lippi, vit dans l’indigence seulement quelques décennies auparavant). Est-ce que cela enlève à leur valeur artistique ? Je ne crois pas, mais on peut y réfléchir. Est-ce que le marché pose un problème supplémentaire de discrimination de l’œuvre d’art ? Certainement.