Auparfum

Misia

11 mars 2015, 17:07, par S9

Je trépigne toujours d’envie et d’impatience à découvrir un nouveau parfum Chanel, d’autant plus que cette marque ne me déçoit que rarement et que parmi mes fragrances préférées figurent le n°19, n°5 Eau Première, ou encore Allure, Allure Homme Edition Blanche, le n°22 pour ne citer qu’eux.

Alors l’annonce de la sortie de Misia était source d’excitation et de questionnements : à quelle famille de parfums appartiendrait-il ? Quelle serait sa source d’inspiration ? Quel nom ce nouveau parfum porterait-il ?
J’avoue que le nom Misia m’a d’abord laissée un peu perplexe : donner le prénom d’une femme au caractère bien trempé, muse de nombreux peintres, morte pile au milieu du 20è siècle (tiens, un 15 octobre d’ailleurs, jour de mon anniversaire) cela était quand même très connoté et plutôt gonflé.

Mais bon Chanel a osé et réussit une fois de plus le tour de force d’avoir une démarche si cohérente, un fil directeur entre le produit en lui-même, le concept et les images qui s’y rattachent en faisant appel à notre imaginaire mais en même temps à une image si universelle de la femme.
Il fallait donc que le « jus » et son nom soient en adéquation avec cette femme de son temps, égérie artistique et artiste elle-même.
En cela le dernier né Chanel est une pure réussite.

J’en profite pour saluer le joli texte de NewYorker et remercier encore l’Auparfumiste qui a eu la gentillesse de m’envoyer un échantillon.

Donc Misia, un parfum « cosmétique » ai-je lu avant de le découvrir il y a quelques jours. Soit.
Honnêtement je ne connais aucun autre parfum évoquant les odeurs de maquillage, en particulier poudre et rouge à lèvres, mais au moins j’avais une petite idée de ce à quoi il pouvait bien ressembler.
D’entrée de jeu, les notes de tête rappellent sans aucun doute un bâton de rouge à lèvres.
Il se fait discret, propre, poudré à souhait, rétro comme il faut, légèrement lacté.
Tout semble avoir du liant, les aldéhydes certainement ? Cela évolue vers des notes ambrées mais douces et surtout amandées au fil du temps.
Misia est davantage un parfum de peau qu’un parfum à sillage.
Il est tout en délicatesse et ne saurait accepter une quelconque négligence vestimentaire (apanage des grands parfums, Guerlain notamment).
C’est rare qu’un parfum m’évoque autant d’autres marques / images.
En le sentant pour la première fois, j’ai tout de suite « vu » un rose poudré plutôt qu’un rouge flamboyant. Je pense au rose « Repetto » d’une ballerine refaisant les lacets défaits de ses pointes.
Comme dans la chanson « Les dessous chics » de Jane Birkin, Misia fait penser à de beaux ensembles Fifi Chachnil en soie, de couleur chair, ou bien Chantal Thomass à la dentelle coquine et suggestive, annonciatrice de voluptés et délices…
Avec Misia, ce sont chuchotements et ambiance feutrée, femmes délicatement fardées aux poses évocatrices, aux gestes précis et lents.
A moins qu’il ne s’agisse de la loge d’un théâtre dans laquelle trônent sur la table encadrée d’ampoules divers produits cosmétiques de luxe.
Vous l’aurez compris, pour moi Misia incarne une féminité raffinée, pas tapageuse, bienveillante et sincère, où le maquillage discret embellit et souligne la beauté naturelle plus qu’il ne camoufle défauts et autres imperfections.
En cela Misia agit comme un « sublimateur » et dévoile une beauté nonchalante et toute en finesse.
Son évolution est très jolie.
Nous les passionnés de parfums savons qu’un parfum n’a pas de sexe.
Je me risque cependant, une fois n’est pas coutume, à penser que Misia est l’exception qui confirme la règle.
Cela est terre à terre, mais il m’est à priori difficile d’envisager un parfum à l’odeur de cosmétiques sur un homme.
A moins d’être Conchita Wurst (ce parfum lui irait à ravir), désolée messieurs, mais aussi beau soit-il sur votre peau, le fort pouvoir évocateur de Misia et son côté si féminin doit paraître presque dissonnant sur vous.
Malgré sa forte inspiration (une icône, Misia Sert), ce parfum est un concept qui va au-delà d’une « simple » muse et artiste, mais qui fait écho à bien d’autres marques et leur univers rétro et raffiné, sans pour autant être démodé.
Misia, c’est davantage un petit cardigan angora rose pastel, sage , discret et poli, et non un rose « schocking » de Schiapparelli ou la teinte n°19 d’un baton de rouge à lèvres YSL.
Misia aurait presque pu s’appeler Boudoir si ce nom n’était déjà pas un des parfums de Vivienne Westwood.
En tout cas un très joli parfum, tout en nuances et qui reflète une classe très Chanel, cela ne fait aucun doute.

Signaler un abus

Vous devez être connecté pour signaler un abus.

à la une

Héliodose

Héliodose - Marlou

Héliodose se propose de connecter le monde végétal au règne animal par le biais de l’indole. Attention, ça décoiffe !

en ce moment

ana a commenté Eau Mohéli

il y a 38 minutes

De temps en temps, deux, trois fois par an, Notino fait des grosses promotion, c’est comme ça(…)

il y a 12 heures

Merci J ai pu sentir les 2 lors de mon séjour à Madrid, je prefere aussi le Prada mais je n ai(…)

il y a 5 jours

Bonjour à vous ; sans chercher la polémique concernant le flaconnage et la communication, j’ai(…)

Dernières critiques

L’eau d’or dort - Fascent

Fleur de bonne humeur

Vénus céleste - Denis Durand

Déesse dans le boudoir

Avec le soutien de nos grands partenaires