Auparfum

Femme

4 novembre 2013, 23:42, par Newyorker

Coucou tout le monde ! :)
@Arpège : Bon, heureusement que MOI je ne connais pas ton facebook, ni ton adresse parce que tu éveilles en moi des élans de cleptomanie :). C’est une très belle acquisition, un objet rare et magnifique, symbole d’une ère révolue, à conserver précieusement et à utiliser avec la plus grande parcimonie. Et oui, on peut dire qu’il s’agit de la version d’origine. Argument d’autorité : quand on demande aux parfumeurs quels parfums ils auraient rêvé de créer, ils répondent souvent Mitsouko et Femme...C’est dire.
 

@Emeline : Jicky vous a bien aiguillé. Le meilleur moyen pour analyser et étudier un parfum vintage c’est l’expérience et la comparaison. Par exemple, j’ai comparé mes flacons de Femme de différentes époques avec ceux d’autres amis passionnés et avec la reconstitution de l’Osmothèque. Rien de tel que l’effet de contraste pour capter les dissonances, aussi subtiles soient-elles. Pouvez vous me dire à quoi ressemble votre flacon de Femme et de quelle concentration il s’agit ? Le cumin est présent dans Femme, notamment dans la reformulation de 1989 par Olivier Cresp. Mais peu importe la version, Femme est normalement un chef d’œuvre d’équilibre, à la fois fruité, fleuri, délicatement épicé , moussu et légèrement ambré. Si certaines notes ou matières ressortent trop (mousse de chêne, cumin), c’est que le parfum n’est plus bon. C’est le problème avec les chypres, avec le temps, la mousse de chêne a tendance à phagocyter les autres notes. Je ne cherche plus de Mitsouko trop ancien par exemple, mais j’ai un Diorella et un L de Lubin (très proches) anciens, ils sont beaux, mais la mousse de chêne commence à être assez présente. Dans dix ans, ils seront foutus.
 

De l’avis général, les plus grands (Guerlain, Caron, Patou, Chanel) sont ceux qui défient le mieux le temps qui passe. Ce sont aussi les familles ambrées et cuirées qui résistent le mieux. Attention en revanche à Opium, qui s’abime rapidement. J’ai eu quelques déconvenues avant de tomber sur des bons flacons.
 

Comme l’a suggéré Arpège, la couleur peut-être un bon indicateur. Ce n’est pas forcément le cas des ambrés et des cuirs qui peuvent foncer tout en gardant leurs qualités (Shalimar, Habanita, Bandit, Le Tabac Blond), mais attention aux grands floraux . Diorissimo, Joy ou 1000, s’ils ne sont pas clairs, ce n’est même pas la peine. Contre exemple : la fleur d’oranger qui fonce naturellement avec le temps. Le Narcisse Noir de Caron, qui en est bourré, résiste bien au temps sans s’abimer. Certaines matières sont fragiles et instables aussi comme le galbanum et les agrumes. On a souvent tendance à penser que si les notes de tête sont ok, alors le reste l’est aussi. Pas forcément. J’ai un Vent Vert des années 70 en edt qui n’a pas foncé, ni jauni, il a beaucoup d’éclat en tête mais le galbanum a mal vieilli et donne un côté un peu plastique à la fragrance au bout de quelques minutes sur peau. Alors que mon extrait des années 80 n’a pas bougé. De manière générale, je privilégie les extraits (plus résistants) ou les eaux de toilette dans des grands flacons. Plus c’est petit, plus c’est fragile je trouve.
 

J’ai lu ci et là des personnes qui déconseillaient de se tourner vers le marché du vintage, ce n’est pas mon avis. Il faut juste savoir rester raisonnable, affiner sa culture, lire et se renseigner, demander conseil afin d’éviter les pièges et les déceptions et ne pas mettre trop cher quand on a un doute. Dans ma collection, seuls deux parfums sont un peu douteux (Vent Vert années 70 et mon My Sin de Lanvin des années 60) mais franchement, c’est une quête passionnante pour tout amoureux de la parfumerie classique. Je pense aussi que le vintage c’est maintenant ou jamais. La grande vague de reformulation des années 2000 a rendu florissant le marché du parfum ancien et a fait le bonheur des vendeurs, alors qu’il y a quinze ans, un vieux flacon du Tabac Blond ne valait pas grand chose (il ne part pas en dessous de 500 dollars sur Ebay US aujourd’hui). Les sources se tarissent, les prix ne cessent d’augmenter et les jus tourneront un jour. D’ici quelques années, il sera vraiment TRES difficile de faire de belles acquisitions.
Bonne soirée à tous :)
 

Je porte L’Air du Temps ce soir sur les poignets, dans sa version des années 80. Un parfum que je trouve très daté, mais qui est d’une délicatesse, d’une poésie et d’une douceur sans nom et qui me touche beaucoup. :)

Signaler un abus

Vous devez être connecté pour signaler un abus.

à la une

Smell Talks : Céline Ellena – L'illusion de l'olfaction

Smell Talks : Céline Ellena – L’illusion de l’olfaction

Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.

en ce moment

Clau a commenté Prada Amber

il y a 3 heures

Bonjour, j’adore ce parfum, il me reste un fond de flacon que j’économise. Il devient(…)

DOMfromBE a commenté Héritage

il y a 18 heures

Bonsoir, Ça me donne envie d’aller le tester sur peau. Mon histoire avec Guerlain, c’est la(…)

Farnesiano a commenté Héritage

il y a 18 heures

L’actuelle version EDP, testeur neuf en grand magasin, n’est franchement pas à négliger. Moins(…)

Dernières critiques

L’Eau pâle - Courrèges

Lavande délavée

Mortel noir - Trudon

Église en flammes

Infusion de gingembre - Prada

Fraîcheur souterraine

Avec le soutien de nos grands partenaires