L’Heure Bleue
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Julien Rasquinet fait le choix d’une interprétation tellurique pour donner corps (et odeur) à un numéro riche en symboles.
il y a 1 mois
Je ne sais pas si un message sur un post aussi vieux sera lu mais il me reste toujours du jus(…)
Des airs de famille
Bain d’épices
Petitgrain devient grand
Bonsoir Newyorker.
Je partage ton point de vue et je te pique deux mots pour résumer ces nouvelles moutures de L’Heure Bleue : "très fades". Or, ce ne sont pas des termes qui conviennent à "l’original"... Le seul intérêt, selon moi, outre de mettre sous les spotlights ce (parfum) centenaire, a été de me faire prendre conscience de la fleur d’oranger dedans... Sinon, bah, pas très utile ni folichon. Mais, il est difficile d’égaler ce mythe. Si la pub lui est utile, tant mieux.
Ta description correspond plutôt bien à mon souvenir d’une version "assez récente" achetée au premier semestre 2011 : Une tête violente, bitumée, trop "noire" plus que "bleue" avec un anis hors de contrôle, désolidarisé des facettes florales (une impression d’estragon qui vivrait sa vie seul et finirait brûlé sur une coulure de goudron chaude), et un fond poudré moins dense. En fait, ce problème n’existe pas avec Shem-el-Nessim de Grossmith : Moins évolutif, il est vrai, mais, avec toute l’aura d’un vintage. Une rondeur, un fondu, une densité, joussifs. Aucun effet de "trous d’air", pas "d’emmentalisation" du parfum, les notes sont serrées, elles évoluent en rangs serrés comme de bons petits soldats, durant un défilé de poudre qui dure des heures. C’est fourni, impressionnant, épais, mais, très harmonieux. Pour la modique somme, il est vrai, de 275 euros le 100 mls ! [Aaaaaaaaaaaaaaarrgghhhh !]
Pour te répondre, les reformulations sont parfois produites au fil de l’eau. Ce qui sous-entend qu’un batch de production peut être défaillant (comme une sorte de test en somme), alors que tout redevient "normal" ensuite. Chez Guerlain, il semble que des tests soient réalisés en continu. D’abord, pour mettre aux normes des réglementations. Puis, dans un second temps, parce que la maison est "entretenue" par des passionné(e)s, les reformulations insatisfaisantes sont revues ensuite et toujours en cessions de travail afin de les améliorer quand cela est possible (à un prix de revient financièrement viable je suppose).
Pour citer un exemple de reformulations au fil de l’eau, l’an passé, Angel virait "ananas", très "synthétique" et "cheap" pour les habitué(e)s ; or, il a récupéré sa structure "habituelle" cette année (sensations de cacao et fruits rouges sur une structure patchouli [mais, sans ananas !]).
La production des matières naturelles peut jouer également. Ce serait le cas, d’après ce que l’on m’a dit (donc, je ne peux pas confirmer les propos) pour Angel justement : une bonne qualité de patchouli lui évitant de sombrer dans les méandres d’autres fruitchoulis très "plastoc et Teisseire" (ce qui explique en partie, outre le positionnement, le prix, qui est assez élevé pour un parfum mainstream). Ainsi également, Shalimar varie énormément en fonction de la production annuelle de bergamote.
Là, les testeurs du Printemps Haussmann affichaient du mieux pour Shalimar (un poil plus animalisé, mais, peut-être était-ce dû à la chaleur...) et L’Heure Bleue (la tête agressive a été mise sous contrôle semble-t-il, mais, le fond est toujours délavé ; la faute à l’aldéhyde anisique peut-être qui, restreint, retirerait une part des facettes de ce monument).
En fait, avec les Guerlain, le conseil à suivre, c’est de les tester régulièrement. Parfois, ça casse. Parfois, ça passe de manière surprenante. Sinon, il y a, surtout, la solution des "vintage", mais, je crois que tu es déjà bien au courant... ;)
Il faut, aussi, relativiser un peu ce que nous avons écrit à propos de notre tout dernier test : Il peut s’agir de vieux testeurs. La chaleur a pu jouer (en bien pour une fois, en accélérant la macération en flacon). Nous étions peut-être dans un jour d’indulgence avec Jicky. Une multitude de raisons peuvent expliquer notre "meilleur" ressenti de ce que nous avons testé il y a peu et qui nous a semblé mieux pour deux des parfums qu’il y a six mois et il y a un an... Mais, ces précautions précisées, ces deux-ci nous ont paru mieux. Mitsouko, lui, ne paraît pas avoir bougé cette année.
Voilà pour la tentative d’explication... En souhaitant être utile.
Bonne soirée Newyorker. A très vite.
Opium