L’Heure Bleue
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Julien Rasquinet fait le choix d’une interprétation tellurique pour donner corps (et odeur) à un numéro riche en symboles.
il y a 4 semaines
Je ne sais pas si un message sur un post aussi vieux sera lu mais il me reste toujours du jus(…)
Des airs de famille
Bain d’épices
Petitgrain devient grand
Il est certain, Barmassa, que ces créateurs avaient à l’esprit la "femme éternelle", ou bien encore une femme bien précise ; c’est cette muse qui les guidait, cette féminité qu’ils voulaient servir. Si un homme s’approprie aujourd’hui ces parfums, c’est peut-être qu’il voit en eux des oeuvres d’art, des spectacles olfactifs auxquels il veut s’inviter. Il faudrait alors distinguer le parfum-peau - qui n’est pas forcément "de peau" -, mixte ou masculin qui seconde l’image que nous nous faisons de nous-mêmes, et le parfum-objet, féminin que sa genèse rend distant, fuyant peut-être, mais que nous ne nous lassons pas d’admirer, quitte à le porter. Le premier est l’intime compagnon de notre virilité, le second, l’image idéalisée de l’éternel féminin.
Mais ce faisant, nous contribuons aussi à modifier les codes culturels. Le parfum-objet peut glisser, à mesure que nous le portons, dans notre giron. Il se mêle à notre peau d’homme, y réagit à sa façon, et se voit annexé - à son corps défendant ? - à l’univers masculin auquel son créateur ne le destinait pas. La rose, le jasmin et l’ylang que nous admirions comme un rêve inaccessible s’intègrent à notre bande originale olfactive, et d’objets de désir, de délire ou de fantasme, deviennent nos très coopérants auxiliaires.