Auparfum

Le sexe des parfums

25 février 2011, 00:07, par Opium

Bonsoir,
Je vais tenter de récapituler ce qui a été dit toute cette journée ! La discussion, au sport ce soir, m’a interpellé par l’énergie générée au développement des idées de chacun(e)...
Attention : Post long, mais, je souhaite, utile et intéressant !
J’espère ne dénaturer les propos ou pensées de personne. J’ai une petite idée derrière la tête, mais il me faut auparavant reprendre ce qui a été dit.
Merci, par ailleurs, au Baron.de.la.Brède, car, grâce à lui, 32 commentaires ont été faits en tout sur la thématique du "Sexe des Parfums" aujourd’hui.
Un bel emballement, imputable aux notions essentielles auxquelles renvoie son message initial (probablement pas souhaité par lui d’ailleurs) :
- celles relevées par Eh Andy sur l’éthique du parfum ;
- et par Dau sur le sexisme que les propos pouvaient impliquer (hilarant le passage sur le "citron power" ;-) )...
- sur les notions également d’inné ou d’acquis (croyez-moi, en psycho, on le savait, ce thème est probablement l’un des plus brûlants de tous, dès qu’on l’aborde, ce sont 2 conceptions diamétralement opposées essentielles qui s’affrontent).
Les 3 considérations relevées par Jean-David étaient intéressantes également (je me permets de résumer, ce en quoi je ne suis pas bon du tout en général, Opium-Tom : meilleur en analyse qu’en synthèse en général, ne me conspuez pas svp) :
- Les parfums sont probablement conçus avec des codes culturels attribuant des rôles spécifiques aux hommes et aux femmes.
- Chacun(e) a la liberté (fort heureusement) de transgresser ces codes (ce n’est pas comme si on allait tuer quelqu’un non plus).
- Ce qui est révulsant, ce n’est pas que des rôles sexués soient créés (rose pour les filles, bleu pour les garçons...), mais le rabaissement au rang d’objet sexuel qui est utilisé pour vendre lesdites fragrances incriminées...
Merci Jeanne pour votre intervention, comme toujours, tout(e) en diplomatie, en douceur, et, je crois, en justesse ! Nous sommes nombreuses/eux ici à préférer la "thèse culturelle" pour expliquer les préférences pour certaines odeurs. Cela en dehors du tropisme pour l’odeur du lait maternel qui nous fait vivre et le rejet inné des odeurs telles que l’ammoniaque ou le vinaigre ; attraits ou rejets prédisposés génétiquement pour la survie de l’individu => de la lignée => de l’espèce peut-être ("ne pas manger des fruits pourris ou toxiques") ? Je ne lance surtout pas un nouveau débat, sinon, on y sera encore en juillet ! ;-)
Théorie culturelle très bien soutenue plus tôt par Eh Andy aussi dans son exemple sur le oud porté par les femmes (une note boisée ?) et la fleur d’oranger et la rose par les hommes (du fruité ?) pour les hommes au Moyen-Orient.
Phoebus nous a rappelé pragmatiquement une notion de base du marketing ; segmenter, cibler, simplement pour vendre le maximum ; idée simple, mais si juste (ah, les Nociphorarionnaud et ce cher Belle d’O... qu’on continue à tenter de nous "refourguer" absolument... Je vais pouvoir bientôt commencer une collection de languettes avec cette odeur) !

Je vais citer dans le texte 3 éléments...
Xxerus a rapporté la citation de Atysdelully : "Ces notes (féminines ou masculines) ne sont pas sexuées, à mon avis, du fait de conventions arbitraires et culturelles. En effet, je pense que l’ "orientation sexuelle" de ces notes est induite par l’inclination de chaque sexe à être attiré par des fragrances très précises et qui correspondent aux différentiations génétiques des hommes et des femmes".
Sur ce point, le développement a eu lieu tout l’après-midi, car c’est ce qu’il nous a semblé lire à partir du post du Baron, du moins de manière sous-entendue.
Le Baron.de.la.Brède avait déclaré : "on m’a fait comprendre, (qu’)une bonne partie des parfums masculins sont conçus pour attirer les femmes. 
Alors, pourquoi aller voir ailleurs alors que tous les hommes quoiqu’étant mariés aiment être complimentés de temps à autre... je ne pense pas que les parfums ont un sexe, mais plutot en parlant du public auquel le parfum plaît", puis il a ajouté...
"Je suis presque sur à 100% que si votre voisine se parfumait avec un parfum masculin, vous ne l’auriez pas complimenté".
J’arrive, enfin, à l’élaboration suivante : Nous avons réagi à propos du parfum comme nous le faisons souvent, en "perfumistas", en amateurs - amoureux - passionnés du parfum.
Ce dont le Baron nous parle, ce n’est pas tout à fait cela. Il nous parle de la façon dont on peut attirer le sexe que l’on souhaite séduire (opposé dans son cas). Le baron nous parle de séduction en somme.
Séduction d’un autrui, d’un possible partenaire. Or, je crois ne pas être le seul ici à ne pas vivre le parfum de cette façon.
Pour faire simple, et je m’excuse par avance du ton qui va être un peu familier pour la démonstration : Fahrenheit (ou autre odeur que vous préférez), aide peut-être à "chopper", car, que l’on soit programmé à reconnaître certaines odeurs ou que l’on ait appris à les identifier, ça "sent bon" le mâle procréateur qui permettra de séduire => se marier => faire survivre la lignée (les études dans ce domaine existent, elles sont contradictoires, le poids des phéromones, les critères de choix du partenaire sexuel... je vous laisse aller fouiller sur internet si ce domaine vous intéresse et j’abrège).
Je vais me prendre en exemple (désolé pour le narcissisme) : Quand je choisis mon parfum, ce n’est pas pour séduire. Mon parfum est là pour me séduire, et en matière de séduction d’autrui, amicale, de camaraderie, amoureuse, sexuelle, je suis là pour faire le job... Je le dis sans prétention, j’ai pas mal de râtés et d’échecs à mon actif (pas toujours un tombeur le Tom, ni drôle, ni toujours pertinent, souvent plutôt impertinent). Mais, c’est ma personne qui doit séduire autrui : mon humour, mes raisonnements, parfois mon intelligence, mes blagues, mes bêtises, les moments où je suis mauvais ou nul, ce qui fait ou non le charisme d’une personne, son identité, son soi .
Mes parfums, je les veux parce qu’ils m’ont plu, qu’ils plaisent, bien-sûr, tant mieux, mais s’ils déplaisent, et bien tant pis ou... c’est encore mieux ! Quand je porte Muscs Koublaï Khân, je n’attends pas de compliments, mais des réactions, la mienne d’abord à quelque chose de complexe, voire de malodorant, mais si bien conçu, qu’il en devient sensuel, chaleureux, amical finalement... puis, voir la réaction des autres : y en a-t-il une, si oui, laquelle ? Rejet, dégoût, attrait... ?
Que mon parfum me plaise/séduise... je me charge de (tenter de) séduire/plaire les/aux autres !
C’est là, la conception de certain(e)s d’entre-vous peut-être...
Nous usons des parfums dans d’autres optiques que celle, seule, bien qu’existante aussi, ne nous leurrons pas, de séduire. Or, c’est de cela dont parlait le Baron.
Pour ma part, c’est parfois retrouver des moments passés, des souvenirs, parfois pour porter un certain type d’odeurs, pour voyager à moindres frais (ah, les orientaux), pour évoquer des sensations que j’intellectualise ou que je charge en émotions, voire les deux (ah, Bois Farine)...
Quand je lis les nombreux commentaires ici, on ne parle qu’assez peu de séduction. Cela est une composante importante de nos choix, mais pas la seule me semble-t-il... Le parfum est vécu comme création (comme un art ?), comme objet d’intérêt, comme objet d’analyse(s) ou d’émotion(s) ("le parfum doudou" dont on parle souvent ici, le parfum que l’on porte seul(e) chez soi, pour jardiner, cuisiner, en sortant du bain, pour dormir (même seul(e) !, dans ce cas, la seule personne que l’on cherche à séduire / réconforter / réchauffer... c’est soi-même), le parfum pour soi, pour différents motifs et diverses raisons, comme moyen de séduire aussi parfois/souvent, mais pas que...
Il m’a paru, en repensant à tous nos échanges, qu’il y avait eu comme un hiatus à partir des propos d’origine... ce que j’ai tenté de vous expliciter au travers de ces lignes, en espérant ni être totalement dans le faux, ni inintéressant car, sinon, je vous aurai fait perdre quelques minutes...
En souhaitant que mes propos soient utiles...

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