Le sexe des parfums
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Rencontre avec le parfumeur et fondateur de la marque L’Entropiste, lors du lancement du dix-neuvième numéro de Nez, la revue olfactive.
il y a 19 heures
Je porte Mandi Rhubi depuis quelques jours et c’est un véritable enchantement : hespéridée, verte(…)
Bain de tendresse
Mimosa bleu
Eau archangélique
Trois considérations que je livre à votre réflexion. Que des parfums soient spécifiquement conçus pour hommes ou femmes, cela ne me choque pas : cela répond à certains codes culturels, qui ne sont pas nécessairement sexistes, à moins que l’on ne parvienne à prouver que la différenciation vestimentaire entre habits masculins, féminins et mixtes est une affaire de sexisme. Je ne le crois pas, et je serais assez inquiet de voir tous les parfums afficher à cet égard une neutralité qui deviendrait peut-être un nouveau conformisme.
Deuxièmement, s’il est vrai que des codes existent, en tant que grandes orientations liées à nos cultures (et différentes selon les cultures), il est loisible de transgresser à l’occasion lesdits codes. Tout est affaire de bon goût et d’équilibre, et c’est à chacun de ressentir si, profondément, il est en accord avec lui-même en "empruntant" tel ou tel parfum au sexe opposé. Je ne porterais pas Arpège, mais je porte volontiers ce qui me reste du Dix.
Enfin, et en revanche, c’est contre l’imagerie sexiste de nombre de campagnes publicitaires qu’il convient plutôt de se dresser. L’homme, et la femme plus encore, sont régulièrement réduits à un rang d’objet sexuel pour mieux servir les objectifs de vente. Shalimar ne sort pas grandi du dévoilement de la nudité féminine, aussi belle soit-elle ; la qualité - toute relative - de Parisienne ne gagne rien aux contorsions lascives et ridicules d’un mannequin blond dans une voiture ; et je fuis les masculins illustrés par des messieurs réduits à leur seule dimension musculaire.
Quant aux foudres déchaînées par le baron : sans partager tout à fait ses théories, il y a peut-être des choses à y prendre, tout comme dans celles d’Atysdelully. Il est toujours dangereux de théoriser, dans des domaines aussi relatifs et subjectifs que le goût et le plaisir. Cela vous a tout de suite un petit air 18ème siècle. Vous savez à ce propos qu’il existe deux catégories de personnes : celles qui classifient les personnes en deux catégories, et les autres !