Acheter un parfum...
par Opium, le 14 août 2013
Bonjour Hangten.
Je souhaitais depuis quelques jours te répondre le plus précisément possible.
Si, d’une manière générale, mon point de vue peut rejoindre celui de Troudujol, toutefois, je tiens à apporter quelques précisions et compléments.
Chez Amouage, il y a à prendre et à laisser, mais, parfois...
Il faut distinguer la "Main Collection" ou "Collection Signature", de la "The Library Collection". La première est un hommage à la parfumerie occidentale avec les moyens du Sultanat d’Oman. La seconde est une parfumerie à caractère oriental (avec notes florales de rose, jasmin et fleur d’oranger ainsi que d’encens, boisées, ambrées, résineuses importantes). Je ne connais qu’une partie de la première collection. Beaucoup de choses sont dispensables, d’autres, (bien) plus intéressantes... Voici un bref retour, pas dans l’ordre chronologique, pour laisser le meilleur pour la fin :
- Ciel Man : Floral boisé, un peu fruité. Plutôt dans la catégorie des féminins ici en Occident, mais, au Moyen-Orient, cette distinction n’a que très peu de valeur. Des airs d’Amarige de Givenchy ! Floral plastifié mais dense. Le + intéressant des deux.
- Ciel Woman : Floral shampooing. Dense, mais shampooing. Le moins intéressant des deux.
- Dia Man : Un boisé cuiré épicé poudré qui n’est pas sans rappeler les parfums boisés épicés avec de la personnalité tels les parfums de Van Cleef & Arpels passés, Opium pour Homme ou Jaïpur pour Homme dans le genre. Rétro. Désuet. Mais, pas mal dans son genre.
- Dia Woman : Créé par Jean-Claude Ellena, il s’agit d’un floral assez transparent aldéhydé mais moderne, assez translucide. Joli. Il faut aimer le genre.
- Honour Man : Boisé épicé très encens qui cogne. Dommage que pour booster la diffusion, les bois-qui-piquent ne soient trop apparents. Pas raffiné ni subtil, mais, imposant.
- Honour Woman (Extrait) : Un accord floral tubéreuse - oranger - gardénia fruité. Pas innovant pour un sou. Mais, dense, joliment effectué, féminin.
- Interlude Man : Tu en parles Hangten. Un boisé épicé fumé très intéressant. Pour moi, dans la droite lignée de Arso avec encore plus de diffusion si possible, et, un poil de subtilité en moins. Les moyen-orientaux veulent de la surpuissance, sinon, c’est niet ! Aime beaucoup celui-ci.
- Interlude Woman : Floral fruité totalement insignifiant.
- Lyric Woman : Une rose patchouli à l’ancienne, très dense, assez "Gifoutou". Donc, j’adore !
- Ubar Woman : Là, on commence à attaquer du vraiment lourd. Un chypre vert et cuiré qui part dans toutes les directions avec épaulettes sur robe du soir en titane. Il faut l’assumer car il est vraiment too much, grandiose, très 80’s !
- Gold Man : Le même que le suivant avec une note animalisée moussue et miellée. Pas plus masculin selon nos critères. Mais, plus animal. Selon moi, les notes animales saccagent un peu trop le magnifique bouquet de mariée de la version féminine. Mais, cela n’implique que moi, d’autres apprécient beaucoup celui-ci.
- Gold Woman : Somptueux. Composé en premier par la marque, dans les années 80. Hommage au " Chanel N°5... sous hormones " selon certain(e)s. Assez juste. Très beau bouquet floral aldéhydé ultra-classique et rétro composé par Guy Robert (qui avait composé Calèche) avec instructions de composer sans limites de budget. Et, ça se sent. Sent cher. Très cher. Les fleurs argentées scintillent. Seul défaut par rapport au N°5, il lui manque un poil d’épaisseur du jasmin et la douceur du santal final du célèbre premier parfum au monde. Mais, sinon, le bouquet floral peut se suffire à lui-même. Très beau.
- Jubilation XXV (Man) : Un boisé encens assez typique de Bertrand Duchaufour. Cela me fait penser à son Mon Numéro 10 chez L’Artisan Parfumeur (Edition Limitée). Ici aussi, dommage que les bois-qui-vrillent aient été utilisés de manière un peu envahissante pour complaire à la demande de puissance de diffusion et de tenue. Mais, il a ses adeptes.
- Jubilation 25 (Woman) : Là, selon quelques-un(e)s, LE joyau de la gamme. 25 ans après avoir créé Gold, pour fêter le jubilé des 25 ans de créations, après l’hommage initial au premier des aldéhydés, l’hommage aux premiers des grands chyprés, Mitsouko et Femme surtout. Un floral aldéhydé assez savonneux, aves des aldéhydes légers comme des bulles de savon sous une douche (structure qu’avait Femme initialement, revendiqué par Edmond Roudnitska, son créateur (non sans une certaine mauvaise foi), non comme un chypre trop souvent selon lui comparé à Mitsouko, mais comme un floral épicé aldéhydé...) permettant d’asseoir une composition boisée moussue transparente aérienne et généreuse autour d’une prune confite qui diffuse un sillage rayonnant et grandiose. Là, c’est au moins aussi beau que nombre de vintages... ;-)
Attention : Il ne s’agit que de mes impressions à moi, je teste sur touches et par souvenir. Mon avis est donc totalement sujet à caution (sauf pour Gold et Jubilation 25 qui sont bien des tueries !).
Il y a à prendre et à laisser donc. Mais, ce qui est à prendre est parfois sublime. Réellement. Donc, c’est cher. Mais, parfois, ça sent cher.
A l’image de marques comme MDCI ou Grossmith. Des tarifs usuriers pour des parfums magnifiques. ^^
Peut-être un ou des article(s) sera/ont-il(s) écrit(s) ensuite.
En espérant que cela soit utile.
Bonne journée.
Opium
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