Ubar

par Petrichor, le 12 août 2020
"Ubar", d’Amouage
Je retrouve enfin sur la peau ce que j’aimais sur papier, en boutique. Jusque-là j’étais toujours déçu.
En boutique, Ubar est comme un mini-nuage jaune, rose, gris, et qui lance des mini-éclair. C’est un jamin - gazoil - muguet (presque mentholé), scintillant, l’éclair. C’est une rose ancienne poivrée par un boisé-ambré (karanal ?), et porté par les lactones (aldéhyde pêche ?), comme un grondement. Et on sent déjà un fond ambré et du "jamais senti", comme une masse qui avance en se complexifiant, le nuage.
C’était mon rituel de finir une virée parfum par Ubar, ou l’extrait de gold, parce que la qualité de jasmin et de rose rattrape tout ce que vous avez pu sentir de décevant avant. De quoi finir en apothéose, et le nez aveuglé. Un feu d’artifice.
Le coeur est une odeur de date, de karanal, et de sirop de canne à sucre. (En gros, visualiser "arabie" de lutens, avec le reste de jasmin et de rose de la tête)
Le fond a été comparé à jicky, un jicky à la datte, parce que c’est une odeur de citron confit qui encapsule la vanille, l’ambre est transparent (baume copahu) plutôt qu’opaque (pas la sempiternelle surdose de vanille et de labdanum), et il y a une composante animale fécale comme jicky en extrait (civette ?, hyraceum ?, scatole ?)
D’habitude je mets mes floraux sur le tissus, pour prolonger la durée de notes de tête.
Ici c’est l’inverse qu’il faut faire : la peau des bras nus, et rien que la peau, permet de lester le boisé-ambré et le fond à la jicky, et de bien profiter des exhalaisons florales.
Et il semble mieux marcher quand il fait chaud et humide.
Sans quoi, le tissu libèrera d’emblée la date, le boisé-ambré, et le jicky, dans une cacophonie pénible qui file la migraine.
P.S. : Il y a aussi de la feuille de violette, dans un effet que je ne connais qu’au J’adore EDT original. C’est à dire une lueur mauve, qui se mêle à la prune au goût de tarte des lactones, pour conférer une sensation de lueur de fin d’après-midi. (humidité de fin de journée, bleu-mauve de soleil couchant, respiration de la nature, dilatation de l’esprit des gens qui respire enfin)
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