Rosier Ardent
Nez à Nez
Qui s’y frotte s’y brûle
par jle, le 10 août 2011
Est-ce une lubie des amateurs de parfums, un exutoire sadique de ceux qui les créent ou encore un besoin sociétal de briser des codes établis, le sale fait toujours recette. Il n’y a qu’à voir les débats enflammés sur Auparfum. Comme nous l’a si bien dit Stéphane Humbert Lucas, le créateur de Nez à Nez, le sale « ça pue bon » et c’est ainsi qu’une frêle et tendre rose du Maroc s’est mangé un mur d’épices pour notre plus grand plaisir.
Doux et chaud, Rosier Ardent fait l’effet de draps en satin beige enveloppants et raffinés. La rose marocaine y est chauffée, je dirai même cuite par la somme d’ingrédients utilisés, une vraie marinade. Stéphane Humbert Lucas a parlé de « rose Lawrence d’Arabie », j’opterais plutôt pour une « rose Erwin Rommel » tant elle en prend plein les pétales. Cette charge d’épices lui confère une complexité et une séduction toute en justesse et en profondeur, des traits caractéristiques des créations de Nez à Nez, et surtout lui ôte l’aspect désuet et translucide de l’eau de rose de notre enfance ou le côté accord floral boisé trop senti.
Pour reprendre la terminologie maison, la fulgurance est brune, savoureuse et chaude autour du poivre et de la cannelle, du cumin et de la cardamome, auxquels viennent s’ajouter des résines. La métamorphose fait la part belle à la rose du Maroc dont il ne subsiste quasiment plus de notes florales ou végétales mais plutôt une douceur assez charnelle, miellée, abricotée, presque safranée. La quintessence enfin structure
épices et fleur sur un bâti d’accords de bois comme le patchouli, le vétiver et le cèdre, une assise bien dosée et contribuant à porter l’édifice. La puissance et la durée sur ma peau sont dans la moyenne pour peu qu’on adopte la méthode peu économe mais efficace soufflée par Stéphane lui-même. Une vaporisation après la douche pour préparer une peau encore trop humide et peu réceptive, et un léger rappel une heure après pour fixer le parfum.
Androgyne et empiétant avec sérénité sur les deux bords, Rosier Ardent est le type même de fragrance non pas ambiguë ou encore moins unisexe, définition horrible et astringente, mais libre comme l’esprit de son créateur. Elle vient souligner avec grâce
et classe la part de femme qui rend un homme plus séduisant et la part masculine qui, tel un musc ou du bois, renforce, caractérise la beauté d’une femme. Offrant peu ou pas de sillage, Rosier Ardent est un parfum que l’on porte pour soi et qui, d’une certaine manière, exhale le même charme caressant et troublant que Bois d’Argent. Il doit être essayé sur peau, la mouillette ne lui convient que moyennement.
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Très intéressant ton avis Jle. Justement Christa Patout revient de ses congés demain et doit m’envoyer les échantillons de la collection. Je ne manquerais pas de donner mon avis. J’aurais bien été sentir les parfums Nez à Nez à la boutique Héméra, mais je n’aime pas y aller. Puis comme Christa va m’envoyer les échantillons, ça aurait été inutile que je gaspille mon temps à aller les sentir dans une boutique.
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J’ai de plus en plus de mal avec les boutiques. Même à Orly aux départs de la Navette on peut désormais acheter des parfums et vendredi dernier j’avoue avoir écourté ma visite car il m’est impossible de vraiment savourer un bouquet en présence de trop de flaveurs dans l’air.
Je m’étais déjà fait la remarque, mon nez ou mon cerveau voire sans doute les deux perdent de leur concentration et de leur pouvoir de discrimination quand l’ambiance n’est pas neutre et présente des matières rentrant dans la composition des parfums. Je fais donc de plus en plus souvent des vaporisation sur papier et vais les sentir dans la rue avant de revenir en boutique et tenter sur la peau pour le reste de la journée.
Pour en revenir à Rosier oui, c’est un beau parfum méconnu, encore un, et qui ne quittera pas mon armoire à senteurs une fois la bouteille terminée. Il a notamment bien passé le test de l’été, du soleil et de la chaleur en offrant une très belle synthèse entre structure boisée et épicée et note florale. Je le sens aussi capable de bien s’en sortir l’hiver...
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