Auparfum

Petite histoire du parfum et de la parfumerie (4/4)

Des années 70 à nos jours

par Jeanne Doré, le 8 novembre 2007

Sommaire
1 Le Moyen-Age et la Renaissance
2 Le siècle des Lumières, la Révolution et l’Empire
3 Le XXe siècle, jusqu’aux années 60
4 Des années 70 à nos jours

Les années 70

La publicité prend plus de place dans l’univers de la parfumerie et impose des parfums « styles de vie », associés aux mouvements de l’époque comme le néo-romantisme, le féminisme… Les marques de prêt-à-porter et de créateurs font leur apparition.

La tendance des floraux aldéhydés se poursuit avec Rive Gauche (inspiré par Calandre), White Linen (inspiré de Chanel N°5), ou First, le premier parfum de Van Cleef & Arpels.

Sont également très en vogue : les floraux verts avec Chanel N°19, Alliage, Cristalle, et Anaïs Anaïs, ainsi que les parfums chyprés comme Diorella, Aromatics Elixir, Coriandre, ou Magie Noire.

A la fin de la décennie, un retour des parfums orientaux annonce la grande tendance des années 80. C’est Opium, inspiré de Youth Dew, ou Cinnabar d’Estée Lauder aux Etats-Unis.

Les hommes séparent de plus en plus leur parfum du rituel du rasage, et se tournent vers des parfums plus forts, plus « virils », avec notamment des accords fougères comme Azzaro pour Homme, Paco Rabanne pour Homme, ou des accords chyprés comme Polo ou YSL pour Homme.

Les années 80

A l’image d’une époque empreinte de matérialisme, d’individualisme, du culte du corps et de réussite, les parfums sont plus forts, plus exubérants, et les genres féminins et masculins sont de plus en plus distincts et exacerbés.

La tendance est aux féminins orientaux, épicés, capiteux et sensuels : Coco, Poison, Obsession, Giorgio, Loulou... Cette vague est toutefois contrebalancée par une poignée de floraux plus sages, plus discrets, qui annonce les années 90 : Paris, Ombre Rose, Eternity, et le premier Kenzo.

Les parfums masculins connaissent une nouvelle fraîcheur, plus sportive, plus complexe, reprenant les bases de la fougère classique, mais associée à de nouvelles matières pour créer une masculinité plus moderne : Cool Water, Drakkar Noir, Eternity, Kouros.

Les années 90

En réaction aux années 80, une recherche d’authenticité, de simplicité, de transparence et de pureté se manifeste dans la parfumerie. A l’inverse de parfums très stéréotypés, les parfums unisexes font leur apparition, comme CK One, CK Be.

C’est la mode des parfums aquatiques qui répondent parfaitement à cette attente de pureté : Escape, Kenzo pour Homme, L’Eau d’Issey pour Femme et pour Homme, Acqua di Giò, Cool Water Woman.

Chez les femmes, des floraux simples et innocents suivent également cette tendance : Trésor, Tendre Poison, Pleasures, Noa. C’est aussi le début du succès des parfums floraux fruités, avec Acqua di Giò pour Femme, Happy, J’adore.

Par ailleurs, les orientaux vanillés font leur entrée en masse, avec des accords régressifs et gourmands : Angel, Lolita, Tocade, ou plus boisés ou sensuels : Dune (inspiré par Obsession), Jean-Paul Gaultier Classique, Dolce Vita, Allure, ou encore Hypnotic Poison. La nouvelle fraîcheur masculine, propre et aseptisée, influencée par la parfumerie américaine, se prolonge à travers l’apparition de notes fruitées chez les hommes : Hugo, Polo Sport, Pleasures for Men.

Mais comme chez les féminins, une certaine sensualité apparaît au travers d’un grand retour des accords orientaux (Héritage, Opium pour Homme, A*Men, Envy for Men, Pi de Givenchy, Boss, Allure pour Homme).

Les années 2000

Un désir de retour aux valeurs et aux traditions guide la parfumerie de cette nouvelle décennie vers un revival de grands classiques.

Ainsi, les « nouveaux chypres » féminins explosent, en reprenant les codes classiques, mais agrémentés de notes fruitées, ou florales plus modernes : Coco Mademoiselle, Chance, Narciso Rodriguez for Her, Lovely, Miss Dior Chérie, Rumeur… Des orientaux très féminins, sensuels et un brin rétro comme Flower by Kenzo, L’Instant de Guerlain illustrent également cette tendance.

 

Par ailleurs, les orientaux gourmands, dans la lignée d’Angel, ne cessent de connaître le succès : Dior Addict, Amor Amor, Flower Bomb, Euphoria, Alien, Hypnose, Ange ou Démon, Nina

Chez les masculins, tandis que les aromatiques frais poursuivent leur lancée (Higher, Polo Blue, Lacoste Style in Play, Allure Homme Sport), une plus grande sensualité apparaît à travers des orientaux aux allures de grands classiques (L’Instant pour Homme, Armani Code, Brit for Men, Baldessarini…). Des accords floraux masculins font leur apparition (Dior Homme, Les Fleurs du Mâle, Gucci pour Homme II) et ouvrent peut-être la voie à une parfumerie moins cloisonnée dans des genres olfactifs.

Cette ouverture des codes olfactifs est également illustrée par l’émergence des marques de parfumerie de « niche », qui n’ont jamais eu autant de visibilité, et proposent des parfums mixtes, différents, et éloignés des codes marketing et esthétiques traditionnels. C’est en quelque sorte une riposte, un mouvement de contre-courant, en cette fin de décennie, où les lancements, les flankers, les éditions limitées ou saisonnières n’ont jamais été aussi nombreux et se multiplient à outrance.

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L’histoire du parfum en livres

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par maevouille, le 10 janvier 2016 à 16:36

Merci pour cet article, grâce à celui ci j’ai pu faire un exposé pour mes cours !

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par catwomen, le 27 février 2009 à 10:04

Bonjour,

Merci pour votre article sur l’histoire du parfum , c’est très interressant car je me passionne depuis peu pour la parfumerie et l’histoire du parfum.

Je vais imprimer l’article et le ranger précieusement dans un classeur pour pouvoir le lire et le relire.

Encore merci !!!!!!!!!!!!!!!

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