Mixed Emotions : le parfum d’un monde troublé selon Byredo
par Jessica Mignot, le 17 mars 2021
Si l’injonction au bonheur est devenue un argument de vente de la parfumerie, Ben Gorham, directeur artistique de la marque suédoise, évoque quant à lui une réalité tout en nuances, dont Mixed Emotions serait une interprétation.
Pour Byredo, la création olfactive est la traduction des émotions et des idées de son époque. Celle que nous vivons, pleine de bouleversements, se caractérise par son instabilité communément partagée. C’est cet « état d’esprit collectif actuel » qui a orienté la marque dans la conception d’un parfum contrasté, reflet de la « nature tumultueuse de notre temps ».
Pour construire cette « oscillation entre l’intime et l’inconnu », le fondateur a imaginé, avec le parfumeur Jérôme Épinette, deux ambiances qui s’entremêlent : maté et thé noir de Ceylan, d’une part, choisis pour leur côté rassurant, leur chaleur et leur familiarité ; cassis et feuilles de violette synthétiques, d’autre part, viennent contrebalancer cette douceur par leur aspect incisif. Le parfum repose sur une structure boisée (bouleau, papyrus).
La sortie est accompagnée d’un film d’une vingtaine de minutes réalisé par Fenn O’Meally. Intitulé Tall are the roots, il dessine des portraits introspectifs poétiques articulés autour de fragments de danse contemporaine, sur un fond musical signé Volta Jazz et Kelsey Lu.
Byredo Mixed Emotions, Eau de parfum, 135 euros/50 ml, 190 euros/100 ml
Disponible
Premières impressions
Le parfum s’ouvre sur une explosion de fruits rouges et noirs régressifs (mûre, cassis, grenadine), contrebalancés par la légère amertume du maté. Ce dernier, développant ses notes tabacées discrètement astringentes, ouvre la voie à l’accord thé noir, rond, musqué et fumé, avec un aspect aqueux. La facette fruitée, qui rappelle Mûre et musc, n’est jamais loin : tantôt très présente, tantôt plus en retrait, elle semble inviter le nez à un jeu de cache-cache qui s’étire dans le temps, et perdure lorsque s’installe le fond boisé et fumé.
Byredo propose ainsi un parfum à la fois confortable et intrigant, qui évite l’écueil de la gourmandise facile.
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par Farnesiano, le 18 mars 2021 à 08:49
L’ai senti la semaine dernière. Ouh là là, c’est surtout, et durant toute l’évolution, cassis, cassis, cassis (DOMfromBE s’abstenir ;-). Une curiosité sympathique, oui. Les amateurs du fruit, et de sa feuille, se rueront à moindres frais sur l’adorable Cassis Frénésie de Roger & Gallet, petite douceur aussi tonique que joyeuse.
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