Hermann à mes côtés me paraissait une ombre, la poésie selon Etat Libre d’Orange
par Lauren Zaccaï, le 7 janvier 2016
La marque française État Libre d’Orange est bien connue pour ses noms de parfums originaux, parfois un peu provocants (Sécrétions Magnifiques, Putain des Palaces..), et souvent aussi, ces derniers temps, à rallonge (Fils de Dieu du riz et des agrumes, Trust lust rayon violet de ses yeux...)
Dans cette tendance, elle lance une nouvelle eau de parfum intitulé Hermann à mes côtés me paraissait une ombre.
Ce nom fait référence au poème de Victor Hugo, À quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt, un dialogue sur la souffrance des vivants et le bonheur des morts, et au début duquel l’auteur reprend cette phrase : Hermann à mes côtés me paraissait une ombre.
La marque annonce un parfum composé de bourgeons de cassis, poivre noir, galbanum, calypsone (note aqueuse et ozonique), géosmine (odeur de terre humide), encens, pepperwood (note poivrée fraîche), petalia (note rose fruitée), rose absolue, patchouli, ambroxan ...
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Eau de parfum 100ml / 125€
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par Nicolas II, le 13 janvier 2016 à 19:46
Oserais-je me risquer trop précipitamment à un petit mot rapide sur cet Hermann ? Une première impression, à compléter ou à réajuster voire à renier bientôt si vous me le permettez... Circonspect sur la maison et les matières ou les formules je le suis un peu, mais attiré par la nouvelle promesse, (Hugo et en particulier les poèmes des Contemplations m’étant vraiment très familiers), j’ai voulu essayer.
Contrairement aux autres parfums de la marques qui m’avaient parfois un peu laissé à la porte, disons que celui-ci est en effet plus "poétique" et qu’il m’a permis de retrouver les promesses de la composition décrite. Je l’ai porté aujourd’hui. Le départ propret, l’image d’une "fleur ozonée", m’a semblé d’abord trop androgyne, (je croyais cette fois qu’on s’adressait exclusivement aux hommes, mon côté old schol...) mais une touche poivrée m’a sauvé la mise et c’est vers cette note bien plus épicée que semble évoluer la fragrance... à suivre donc, avec vos avis...
par Doblis, le 7 janvier 2016 à 22:35
Oups ! Quelle belle composition du moins sur papier si l’ambroxan n’est pas trop présent.
Quel nom magnifique également !
Là où j’ai peur, c’est avec la couleur du flacon qui me fait penser à Bleu de Chanel et Sauvage de Dior.
Pourvu que ce parfum ne soit pas dans cette lignée.
par Santo Baumo, le 7 janvier 2016 à 14:50
Merci Lauren pour votre commentaire sur cette nouvelle création. Je me demande bien à quoi ce jus peut ressembler vu sa composition (calypsone, géosmine ?) connaissant l’aspect merveilleusement alambiqué de la marque qui est capable du plus compliqué au plus simple. D’autant que le sample n’est même pas dispo sur le site dans le kit découverte ! quel dommage !
Merci encore et bonne journée.
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J’ai pris le temps de m’intéresser à ce Hermann ces derniers jours, et bien m’en a pris, même si je lui préférerai sans doute d’autres fragrances... Le départ est très frais et très poivre, sur touche je n’avais pas senti les bourgeons de cassis mais sur la peau ils sont bien là, un peu comme ceux de l’Eau d’orange verte de Hermès. La suite se déroule dans une forêt "épaissement saucée de flaques de brumes", au milieux de grands conifères très verts et des chênes, entre lesquels circule parfois une vapeur d’encens et un musc métallique, un peu camphré de temps à autres, un peu melon si on cherche longtemps. Le poivre, très froid, semble faire office de fil rouge dans cette histoire et infuse dans l’humidité du reste.
Et puis ce parfum m’en rappelait un autre, que j’ai fini par pouvoir nommer : Poivre Samarcande, de Jean-Claude Ellena. Les deux parfums ont la même fluidité, cette même approche un peu éthérée... Comparaison faite, Hermann est plus fais, plus froid même, et plus "sous-boisé". Chez Ellena on est bien assis à l’intérieur, chez Hermann on est livré aux caprices d’une nature presque un peu surjouée.
Lire le poème de Hugo avec ce parfum sous le nez est une expérience qui ne manque pas de charme : on galope vraiment dans les odeurs tourbillonnantes de cette nature, sous les nuages de marbre, comme un Jean-Claude Ellena sous speed. C’est une belle balade, mais je crois que je préfère marcher au pas avec les épices plus chaudes de Poivre Samarcande.
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