Clubbing à Barcelone, balade à Giverny et sieste avec Sophie la Girafe : la revue de sorties parfums #7

Fondée en 2019, la marque Les Fleurs de l’Art a pour vocation de faire « se rejoindre l’art et le parfum dans l’univers de l’émotion et du sensible ». Signées Marie Schnirer du studio Maelstrom, ses deux premières créations, aux tonalités végétales et aqueuses, rendent hommage à la série des Nymphéas de Claude Monet. La fleur de Claude est présentée comme « un bouquet de fleurs fraîches, humides, aux pétales gorgés d’eau, bercés de muscs blancs, illustrant ces grands nuages se reflétant dans le bassin ». Quant au Pont de Claude, avec son galbanum, son basilic, ses notes aquatiques, son patchouli et sa mousse d’arbre, il propose une « promenade dans la nature foisonnante d’un jardin rêvé ». Eaux de parfum 62 euros/50ml.

Inspiration plus pop culture et plus inattendue chez Art de parfum, qui plonge dans l’univers des comics avec Le Joker, créé par Ruta Degutyte. La personnalité complexe et déroutante de l’ennemi juré de Batman se traduit par une composition « qui se distingue par ses associations inhabituelles et inattendues et ses ingrédients intrigants qui jouent avec les contrastes ». Baie rose, baie de Timur, élémi, muscade, cèdre de l’Atlas, cypriol et patchouli donnent naissance à un parfum aromatique aquatique assez classique, et bien moins spectaculaire que le visage du clown grimaçant qui orne son packaging. Extrait 126,51 euros/50ml.

Figure plus rassurante, Sophie la girafe a elle aussi droit à son parfum. Le jouet préféré des tout petits se décline désormais en eau de soin pour les bébés et en eau de toilette pour les enfants dès 5 ans et leurs mamans. Serge de Oliveira (Robertet) restitue « l’odeur de l’enfance, qui mêle la douceur de la fleur d’oranger à la tendresse de la vanille ». Avec ses nuances joliment miellées et amandées, l’eau de soin se révèle presque aussi solaire que régressive. 45 euros/100ml.

D’autres marques s’associent à des personnalités pour des collaborations. Après Chloë Sevigny Little Flower, conçu avec l’actrice en 2019, Régime des fleurs crée son nouveau parfum avec l’artiste plasticienne Rachel Rose, à l’occasion de sa première exposition à Paris. À travers cinq installations vidéo présentées à Lafayette Anticipations (la fondation des Galeries Lafayette), cette dernière explore « nos relations au paysage, à la fiction, à l’enfance et à la spiritualité ». Le parfum Nuits d’Eden a été pensé pour évoquer « un moment d’étrangeté » dans le jardin biblique, avec des notes de rose, d’osmanthus et des accords peau d’abricot, pétales de cuir et caoutchouc. 195 euros/100ml, édition limitée à 125 exemplaires, disponible en exclusivité chez A Rebours Paris et Lafayette Anticipations.

L’Occitane étoffe sa collection « 86 Champs », en partenariat avec Pierre Hermé, grâce à trois nouvelles références calibrées pour nous « emporte[r] irrésistiblement vers les splendeurs de l’Orient » - sans la subtilité des créations du pâtissier. Ambre amande ajoute à son duo éponyme du safran, de la muscade, du bois de Cachemire et de l’oud, « tissant un cocon enivrant ». Musc Rose marie rose de mai, litchi, fruits confits, patchouli et musc blanc pour une « fragrance énigmatique ». Enfin, Oud Praline associe au davana, au patchouli et au bois d’oud « un souffle frais, épicé, relevé de gingembre [qui] vous transporte dans une autre dimension ». Eaux de parfum 120 euros/90ml.

Ambiance orientale également chez Chopard avec Black Incense Malaki, « hommage à la tradition millénaire de l’encens royal » signé Alberto Morillas (Firmenich), qui « se déploie en couches luxueuses d’épices intenses, de bois sombres fumés et d’huiles et de gommes intensément aromatiques ». Plutôt qu’à l’accord oud attendu, la composition fait la part belle à des notes cuirées, fumées, goudronnées. Eau de parfum 119,99 euros/80ml.

Moyen-Orient encore chez Maison Crivelli qui nous propose « la découverte inattendue de champs d’iris en bordure de désert » avec Iris Malikhân. Marc Zini (Robertet) a imaginé un « duo irrésistible addictif » entre beurre d’iris et vanille, escorté de cyprès, mimosa, cuir et encens. Eau de parfum 80 euros/30ml, 180 euros/100ml.

Le périple se poursuit vers l’est avec Le Labo, et son nouvel exclusif pour la ville de Séoul (disponible partout dans le monde pendant le mois de septembre). Citron 28 est supposé représenter un « équilibre parfait entre originalité et tradition », tout comme la capitale coréenne, « métropole moderne et avant-gardiste, [qui] n’en reste pas moins attachée à ses traditions et à son histoire ». Son alliance de citron, gingembre, jasmin, cèdre et musc en fait un fidèle héritier de Light Blue de Dolce&Gabbana… à prix nettement moins démocratique. Eau de parfum 112 euros/15ml, 277 euros/50ml, 415 euros/100ml, 1480 euros/500ml.

Encore moins accessible au commun des mortels : Guerlain proposera en octobre une édition d’exception, limitée à 29 exemplaires, pour le 100ème anniversaire de l’Eau de Fleurs de cédrat, dans un flacon orné « d’un somptueux bouquet de végétaux dorés à la feuille de palladium ». Eau de Cologne 10000 euros/1l. Thierry Wasser a également travaillé à une réédition de Fol Arôme, une création de Jacques Guerlain datant de 1912. « Composé la même année que L’Heure bleue, Fol Arôme en serait son ‘evil twin’ (jumeau maléfique) », nous dit la marque. On découvre en effet le délicieux chaînon manquant entre Après l’ondée et L’Heure bleue, avec une facette aromatique herbacée prononcée. Allez le sentir, juste pour le plaisir ! Extrait 650 euros/30ml (série limitée et numéroté de 964 exemplaires).

Direction Barcelone enfin avec Carner Barcelona, qui raconte avec Danzatoria un « souvenir de jeux de séduction et de danses » dans la ville espagnole, mêlant baie rose, ylang, muguet, fleur d’oranger et musc. Un délicat bouquet floral épicé qui rappelle l’œillet d’Eternity de Calvin Klein. Eau de parfum 150 euros/100ml.

Barcelone toujours mais dans une atmosphère plus clubbing pour L’Orchestre parfum. Nathalie Feisthauer signe Electro limonade, un « cocktail chill-out sur soleil couchant » aux notes de citron, clémentine, menthe, rhubarbe, fleur d’oranger, bois ambrés et vétiver, accompagné d’un morceau du duo Niid. Pierre-Constantin Guéros (Symrise) s’est quant à lui inspiré des « ondes techno irrésistibles » de Popof avec Animal & Me pour Bouquet encore, « un sublime bouquet ultraviolet tubéreuse et jasmin amplifié par un poivre timut explosif ». De quoi donner à sa rentrée une tonalité suave et solaire. Eaux de parfum 140 euros/100ml.