Vierges et Toreros
État libre d’Orange
- Marque : État libre d’Orange
- Année : 2007
- Créé par : Antoine Lie - Antoine Maisondieu
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Florale
- Style : Opulent - Pointu
La Belle est La Bête
par Thomas Dominguès (Opium), le 9 avril 2014
Etat Libre d’Orange est une marque qui a pris le discours officiel de nombreuses marques de parfumerie d’auteur à rebrousse poil. "Le parfum est mort, vive le parfum !" proclame la marque. Ce discours "anti-parfum" transgressif, un peu facile et racoleur, ainsi que des créations passées pour le moins surprenantes, tel le porte drapeau d’une parfumerie créative totalement décomplexée comme Sécrétions Magnifiques, ne doivent pas masquer une réalité : ELO crée des parfums bien plus intéressants et plus classiques que leurs intitulés ne le laissent imaginer.
Fat Electrician est un vétiver très digne malgré l’enrobage de crème de marrons qui lui sied bien (même s’il est resté sur ses hanches). Antihéros est l’un des plus jolis rendus à cette mal-aimée de la parfumerie fine qu’est la lavande. Charogne est un hommage aux indoles : selon la peau, l’une ou l’autre des facettes de la double-personnalité schizo de la fleur d’oranger est révélée ; aspect innocent limite sucraillon chez les un(e)s, pendant que les autres seront transporté(e)s dans les joies de la chair putréfiée racontée par Baudelaire. Rien, lui, est tout sauf rien ; mais, bien, plutôt, un cuir maximal !
Vierges et Toreros, pourquoi, donc ?
Là encore, comme pour Charogne, on navigue dans la dualité de certaines fleurs blanches, comme le jasmin ou la tubéreuse. Plutôt que de jouer sur la séduction en retrait de certaines fleurs innocentes printanières, ici, la tubéreuse affiche le charme sensuel des chairs toutes offertes. Une vraie sensation "bouchère", une odeur de viande crue est ici révélée. La féminité revendiquée, plutôt celle d’une meneuse de revue que celle d’un angélisme falsifié de lolita inexpérimentée, est soutenue par un cuir d’une violence sans retenue elle également.
La tubéreuse, fleur ô combien envahissante et un peu épaisse bien que sexy, a besoin d’un partenaire pour mener la danse qui ne soit pas trop gringalet.
Le cuir n’est pas celui des blousons de motards roublards qui roulent des mécaniques mais prennent peur avec leur reflet dans le miroir. Ce n’est pas non plus Bambi, un doux daim dans une clairière au pelage ondoyant adouci par des fruits, non, ici, c’est un vieux cuir tanné, celui qui sent la chèvre, le bouc, la bête qui sommeille en chacun de nous en somme (paraît-il...). Le cuir n’est pas, non plus, celui de ces peaux griffées hors de prix, qui définissent sacs et objets divers de maroquinerie. Le cuir, de vache, bouc, chèvre ou taureau, a été arraché à même la bête par le matador dans un élan pour survivre face à une charge de l’animal.
Tout d’abord, une odeur de bois brûlés, puissante, rappelant les cuirs de Russie, c’est-à-dire ces cuirs pétrifiés des bottes, pour être résistants face à l’adversité des champs de bataille ou des ballets de danse russes et leurs pas aériens mais torturés.
Une franche odeur apparaît, dérange ou fascine, selon les sensibilités propres à chacun(e) : de bouc et de fromages à pâtes fleuries, crottins vieillis ou fromages à pâtes fermes chauffés. La base nommée "Animalis" et un costus à odeur de sébum et de cheveux sales doivent participer à cet effet, comme ils le faisaient dans Kouros avant que les draps usés n’aient été envoyés à la blanchisserie.
L’odeur se fait plus subtile, plus facettée, fleurie, complexe. Le castoréum apparaît dans toute sa complexité : cuir d’olive noire si caractéristique, fourrure de gibier dépecé, chaude en même temps que dérangeante, qui se fait cuir assoupli et gras.
La tubéreuse semble, enfin, par sa lourdeur, son épaisseur et sa cuisse dénudée, seule capable de calmer la bête en furie. Le bouquet floral de cette forte en caractère aère et assouplit la peau de bête dans un pas de deux parfaitement ajusté.
Enfin, une rose zestée soutenue par des bois sifflants très diffusifs vient remettre la couronne au vainqueur, ultime délicatesse à la fin de cette danse - corrida échevelée.
Jouant avec les codes de la beauté, entre attraction et répulsion, Vierges et Toreros fait partie de ces parfums qui ne peuvent indifférer.
L’odeur d’étable, fromagère, est, pour certain(e)s, répugnante, alors que d’autres sont fasciné(e)s.
Je ne me lasse pas de ce combat chorégraphié entre une si belle fleur faussement fragile, et une bête pas si facile à apprivoiser.
La tenue est mastodonte et le sillage, soutenu par des bois de synthèse ultra-diffusifs et une tubéreuse "high voltage", est plus que conséquent...
A déconseiller aux âmes sensibles.
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par Mau.de.Tess, le 9 février 2016 à 14:52
Aïe Caramba !!! J’ai testé ce parfum ce week-end ... Mon poignet s’en est remis mais pas mon doux, qui avait l’impression d’être en présence de Julio Iglesias toute l’après-midi, et un Julio un peu abîmé.... La première approche cuirée, animale, mais avec cette opulence (gracias Senora tubéreuse) m’a rendue curieuse et je me suis tout de suite dit que j’allais adorer ce genre de senteur dérangeante certes mais enivrante et addictive, qui sait. Ô, erreur .... La senteur intrigante laisse place à la visite des étables de la plaza de toros de Séville où tous les toreros se seraient retrouvés après une corrida magistrale, suants, et autour de la bête ensanglantée. Après avoir lu vos avis j’ai pu mettre le doigt sur cette odeur piquante masculine et animale, l’acidité du sang, bon ’sang’ mais c’est bien sûr !! Le sang mêlé à de la peau animale bien mâturée est ce qui m’est resté sur le poignet. C’est loin d’être inintéressant, mais classer ce parfum dans du féminin-masculin est un peu compliqué je pense, surtout vu la réaction de mon cher mari avec qui je partage pourtant cette passion des parfums, et même les plus originaux. A voir justement sur une peau masculine ! Arriba !
par ReginaPhalange, le 7 août 2015 à 02:02
Bonsoir
Je donne mon parfum "vierges et toreros", flacon de 50ml à peine utilisé, l’odeur me rebute.
Remise en main propre uniquement en lorraine.
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par sbpaloma, le 7 août 2015 à 08:00
Bonjour ,
si il est disponible ,pouvez vous svp me contacter sur le mail suivant [email protected].
Merci bonne journée
par billieH, le 10 août 2015 à 20:31
Coucou ReginaPhalange, la vosgienne que je suis est très intéressée par votre Vierges et Toreros. S’il est disponible vous pouvez me faire un mail à [email protected]
Évidemment s’il l’est je vous dédommagerai...très cordialement
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par ReginaPhalange, le 12 août 2015 à 10:46
Bonjour billieH
spaloma vous a devancé, je lui ai réservé le flacon mais si elle le veut vous pouvez partager sachant que le flacon est plein, si vous avez un flacon vide pour décanter et faire moitié moitié. Voyez avec elle car je me suis engagée. Désolée
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par billieH, le 12 août 2015 à 11:03
ReginaPhalange, ne vous excusez pas, je vous en prie ! Votre démarche est tellement gentille que cela me gêne.
Bonne journée à vous ;)
par sbpaloma, le 12 août 2015 à 11:34
Bonjour Reginaphalange et BillieH,
oui tout d’abord merci beaucoup pour votre flacon et votre attention si gentille Reginaphalange ...
Bien sur BillieH ,pas de problème pour le partager ...vous avez mon mail ...
belle journée à vous deux !!!!!
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par billieH, le 12 août 2015 à 11:41
Sbpaloma un immense merci. Je vous ferrai un mail ce soir...
Bonne journée à vous
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par ReginaPhalange, le 17 août 2015 à 13:48
Bonjour,
Ravie de voir que tout est ok.
Tenez moi informée par mail.
Merci
par Walkyrie, le 22 mai 2015 à 09:33
Une sacrée surprise. La première fois que je l’ai testé, il ne m’a pas "parlé". Mais là, en pleine période d’exploration des cuirs, muscs et de la tubéreuse, je lui ai redonné sa chance après avoir lu cet article. Et c’est une découverte de poids dans mes pérégrinations actuelles ! La note de costus est déroutante de prime abord. Elle me rappelle l’odeur du cuir de Parfumerie générale, qui pour moi, sent l’écurie. Pour mon mari, ça sent plutôt une note brûlée / fumée très agréable, allez comprendre... Pour autant, la tubéreuse ressort en 2nd temps, sa rondeur charnue, un peu sucrée, vient contrebalancer le costus pour un effet assez surprenant d’équilibre dual. Une belle réussite, pas forcément dédiée au jour... Secret d’alcôve...
par ., le 5 février 2015 à 21:46
Je vais en profiter pour parler également de Charogne, qui se veut grossièrement dans le même registre (fleur blanche sale).
Alors premièrement, sur ma peau absolument toutes les notes sales de Vierges Et Toreros sont très atténuées, la seule chose qui peut subsister c’est une sorte de note "crottin" mais tellement faible et propre que ça ne se remarque pas trop. Franchement déçu par ce parfum, je m’attendais à du dérangeant et pas du tout. :(
Je pense que ma peau ne lui rend vraiment pas justice (c’est surtout ça qui me déçois), il y a le côté brûlé, il est très sec comme parfum au départ, le crottin dont je parlais et de la fleur blanche. Il manque pour moi le petit quelque chose qui trancherait entre j’adore et je m’en tape. Il y a un fort côté sébum à l’évolution, mais pas franchement sale non plus, ça reste assez suave.
Bref un peu mensonger sur moi, il devient sage, la poisse. :(
Pour Charogne c’est un autre genre de déception qui tient plus de la frustration, il est vraiment sublime 1h et se vautre ensuite dans une sorte de sucre canne vanillé sec et poudré. Dans celui-là pour le coup je sens une vraie note sale, qui sait se fondre dans la masse et donner un rendu assez homogène. Il y a aussi une odeur synthétique de plastique un peu fondu (je ne sais pas vraiment comment la décrire), je ne sens pas le lys (tout du moins pas de lys réaliste comme dans Un Lys ou Lys Méditerranée) mais une sorte de fleur blanche capiteuse avec des accents orientaux très chauds. Ces trois notes fondues entre elles donnent quelque chose de vraiment bizarre, une fleur charnue fanée ou à moitié brulée par le soleil. Au fil des minutes le parfum se sucre et perd ses notes sales et dérangeantes, la fleur est consumée, les cendres envolées et j’ai simplement un paquet de sucre vanillé poudré sur la peau.
par PetiteNiçoise, le 11 septembre 2014 à 09:35
Je ne l’ai jamais senti, je n’habite pas Paris, mais il m’a tout l’air d’être fait pour moi celui-là.
J’adore MKK et et les notes animales, je pense que je serai comblée.
Malheureusement, je ne l’ai jamais senti :-(
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par Opium, le 11 septembre 2014 à 19:53
Bonsoir PetiteNiçoise.
Si vous voulez de l’animalité, vous en aurez, mais ne présumez pas trop de vos forces, il pourrait se produire la même chose que pour Goldman : un rejet violent. Dernière précision : il n’a rien à voir avec MKK !
Bonne future découverte à vous.
Opium
par Goldman, le 12 septembre 2014 à 14:44
Opium à raison, ce parfum est ultra violent.
J’ai du me laver le bras 4h après tellement ça collait encore... je n’ai jamais vu un truc pareil.
Mais bon certains pourraient aimer car y a un accord et une recherche, mais va falloir avoir les narines solides !!!
J’ai pu tester ça sur Bordeaux tu devrais pouvoir tester ça dans ta région, pas besoin d’aller sur Paris.
ps : A ne surtout pas acheter à l’aveugle !!!
par Goldman, le 11 septembre 2014 à 00:13
J’ai pu testé aujourd’hui par hasard,
on m’a présenté ça comme un alternative à MKK (que j’ai pas pu encore tester) pour son coté animal.
Je dois avoué j’ai été dégouté plus qu’autre chose. Ca sent le toro oui, énormément de puissance et de virilité, ça en parait même synthétique.
Tenue de mammouth, j’ai beau avoir testé 4 ou 5 parfums celui là a masqué tous les autres.
Parfum très très spécial qui a au moins le mérite d’être singulier, peut être trop...
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par Opium, le 11 septembre 2014 à 19:52
Bonsoir Goldman.
Effectivement, Vierges et Toreros sent tout ce que vous avez dit. Tout le monde ne peut pas le porter. ^^
Pour une fois qu’un parfum se vante juste d’être ce qu’il est, ça change !
À propos de la comparaison avec Muscs Koublaï Khän, il y a bien de l’animalité en commun. Mais, olfactivement, en termes de rendu et de construction, ils n’ont que peu à voir l’un avec l’autre. Celui-ci est une rose musquée alors que celui-là est une tubéreuse cuirée fumée animalisée par une facette sébum. Rien ou presque à voir si ce n’est par l’esprit de transgression entre part d’humanité et de bestialité partagé entre les deux ; c’est un peu comme prétexter que quelqu’un qui aime le bœuf devrait aimer le veau, l’agneau, le porc ou la volaille au prétexte qu’il s’agit également de viandes...
En tous les cas, je préfère largement ce parfum à beaucoup d’autres qui sont bien plus dissonants même si, parfois, ils sont moins synthétiques. Vierges et Toreros aurait même quelque chose des ouds contemporains qui inondent le marché. En plus joli et original. :-)
Bonnes découvertes à vous.
Opium
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par Goldman, le 12 septembre 2014 à 14:36
C’est ça Opium. Un toro OGM !
Un parfum pour choquer plus que pour adopter selon moi. Mais bon tout cela est propre à la maison ELM.
Mais je crois que ce qui me dérange plus dans le fond c’est qu’en le mettant j’avais l’impression d’avoir des produits chimiques sur le bras tellement ça faisait "fake". Or moi je cherche plutôt des senteurs saines avec des matières nobles et naturelles. Ceci expliquant cela dans mon avis....
Je vais faire une parenthèse mais j’aurais aimé sentir une composition noble un vrai musc animal, au moins une fois dans ma vie, car au final j’ai l’impression qu’on ne connait plus nos bases de parfumeries en ce 21ème siècle.
Sinon l’article est vraiment très très bien rédigé Opium, j’avais oublié de le liker je rectifie cela sur le champ ! ;)
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par Opium, le 27 septembre 2014 à 21:18
Bonsoir Goldman.
Merci pour votre message.
Vous avez raison, le "charme" de Vierges et Toreros ne réside pas franchement dans la naturalité de son évocation. Tout y est très brutal et assez synthétique, assez "OGM" comme vous le soulignez ! ^^
C’est une violence tonitruante qui s’exprime avec vigueur et cela a été pour cette raison que j’ai apprécié ce parfum dans le passé, à mes débuts perfumistas. Mais, je l’apprécie aujourd’hui sans que ce soit pour son racolage agressif bruyant. J’en apprécie la structure, la tessiture et le toucher. :-)
À propos des matières animales naturelles, les goûts ont changé et le souci légitime d’éthique animale a beaucoup participé à démoder ces matières. Pour les découvrir, je ne peux que vous inviter à les découvrir si vous en avez l’occasion, lors de l’une des conférences de l’Osmothèque. Mais, encore faut-il qu’une conférence de ce type soit à l’ordre du jour.
Sinon pour comprendre l’effet des muscs animalisés, le travail de Marc Antoine Corticchiato dans Musc Tonkin qui vient d’être réédité en version eau de parfum (que je trouve encore meilleure que la version précédente), permet de se faire une idée. Pour donner la sensation animale il s’est basé sur la pierre d’Afrique. Je vais vous laisser vous même aller vous renseigner.
Là, on est vraiment dans la parfumerie entre chimie et alchimie qui transforme ce qui est laid en grosses quantités en bonheur quand cela est finement dosé. ici, c’est génial !
Merci pour votre explication et vos réponses.
À bientôt.
Opium
par jalouve, le 18 mai 2014 à 15:20
Testé une première fois, je retrouve vraiment bien les idées décrites, je sens cette odeur de tubéreuse envoûtante, dominatrice. Quelques secondes ensuite, un cuir noble qui mue en quelque chose de plus pastoral : une chèvre déroutante, je suis plus surprise que conquise, mais cela fait son chemin...
Mais j’aime vraiment cette maison qu’ "au Parfum" m’a fait découvrir, donc un petit 3/5, mais que les Vierges et les Toréros se rassurent, ma porte n’est pas fermée.
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par Opium, le 20 mai 2014 à 21:08
Bonsoir Jalouve.
Nous avons donc, effectivement, des ressentis communs : "tubéreuse envoûtante, dominatrice", cuir "noble" qui mue dans une impression "pastoral(e)" de bergerie ; cela étant dû probablement à du costus, une matière qui sent le sébum, le cheveu sale et, donc, le bouc ! Si j’apprécie les matières animales, j’avoue détester l’odeur sébacée du derme sur le visage en fin de journée (ça me renvoie probablement trop à notre animalité et donc notre finitude, mais de manière insidieuse et fourbe, ce qui crée une sensation de dérangement lancinant) ; donc, le costus, je vibre moyennement. Et, pourtant, la sensation très "chèvre" dans Vierges et Toreros ne me pose aucun problème. J’apprécie tout le rendu. Et la matière semble suffisamment fondue dans l’impression générale pour que cela ne me dérange pas. Le gras de bergerie alimente en quelque sorte le gras de la tubéreuse en même temps qu’il lustre et assouplit les facettes cuirées.
3/5 est une note déjà pas si mal pour un parfum aussi clivant que Vierges et Toreros. Je vous rassure, je ne crois pas que vous vexiez qui que ce soit en n’ayant pas ressenti un "crush at first sight" dans ce cas. Celles et ceux qui apprécient ce parfum, dont moi, sont, je pense, assez conscients qu’il s’agit d’une fragrance à ne pas mettre entre toutes les mains.
Mais, si j’aime bien Tom of Finland et Rien dans la même marque, qui jouent tous deux également la corde de cuirs aromatiques, je préfère celui-ci qui me paraît tout à la fois plus ondoyant, et paradoxalement plus complexe en même temps que plus évident. Ses facettes boisées et fumées me le rendent chaleureux et familier, ronronnant et tendre derrière la bestialité bruyamment affichée.
Bon, comme vous l’aurez compris, j’apprécie beaucoup ce parfum qu’est le bal violent entre ces Vierges et Toreros. ;-)
A bientôt.
Opium
par ana, le 16 avril 2014 à 00:32
Ca s’appelle un article ! Merci Opium.
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par Opium, le 25 avril 2014 à 20:51
Bonsoir Anna.
Avec plaisir. ;-)
Merci beaucoup pour votre compliment, c’est très gentil.
Bonnes lectures sur auparfum !
A bientôt.
Opium
par zab63, le 10 avril 2014 à 19:00
J’ai le souvenir d’une odeur de sang extrêmement dérangeante.
Ce parfum me semble faire partie des nouveaux "J’y-fous-tout", bien différents de ceux des années 80.
Dis-moi, Opium,quand tu dissertais au lycée, j’espère que tu n’avais pas droit dans la marge aux remarques du style :"Développez" ou "Précisez votre pensée" ! **Jalousie** car moi, justement, j’y avais droit :(
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par Opium, le 25 avril 2014 à 20:50
Bonsoir Zab63.
Il y a bien quelque chose de "bouillonnant" en même temps que "bRouillonnant" dans Vierges et Toreros qui pourrait rappeler les "bordéliques" années 80 ! Mais, moi, ce foutoir olfactif, comme tu le sais, j’aime plutôt très-beaucoup-énormément... ;-)
L’odeur de sang que tu détectes prend des airs de viande qui aurait été dépecée fraîchement chez moi, une sensation cuirée assez "chèvres et boucs pas que dans les prés" pour tenter une vaine description... Il y a bien quelque chose de bestial et de dérangeant dans cette lutte à mort que se livre la tubéreuse et le cuir. C’est ce qui fait que j’apprécie ce parfum très clivant (en sus de l’odeur qui, finalement, ne me dérange pas trop, la tubéreuse arrondissant les angles sanguins assez violents par sa chair plus chaleureuse).
Pour changer de sujet, non, je n’ai eu que quelques fois ce type de commentaires ; lorsque je n’avais pas assez développé une idée qui semblait pertinente pour le correcteur. (Oui, cela m’arrivait... Par manque de temps souvent en fait ! ^^)
Sinon, souvent, c’était plutôt : "N’écris/vez pas aussi petit, on n’arrive plus à lire vos pattes de mouche dans les marges du bas !" LOL
Moi, j’aimerais bien savoir faire plus concis souvent. Mais, c’est comme tout, on n’est JA-MAIS content de ce que l’on possède ou de ce dont on est capable je suppose... ;-)
Bon début de week-end.
A bientôt.
Opium
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Premier parfum dit "de Niche" découvert au détour d’une promenade dans le Marais. A l’époque, peu intéressé par le parfum, je ne sais pas ce qui m’a poussé à ouvrir la porte d’Etat Libre d’Orange.... certainement qu’inconsciemment leur communication avait tapé juste : je cherchais un parfum capable de dire "j’existe" davantage que de dire "je sens bon, je suis beau, je suis séduisant, je suis dynamique, je suis fort".
A l’heure où les parfums marketés cherchent tous "l’Empowerment" en passant paradoxalement par un conformisme absolu, Vierges et Torero est le parfait antidote à La Vie est Belle et autres Hugo Boss calibrés et millimétrés. On pourrait même le prescrire en cure d’empowerment à tous ceux qui ont besoin de renforcer leur ego : "le jour où tu oseras sortir avec Vierges et Toreros, tu seras une femme/un homme, ma fille/mon fils". Pourquoi ? Vierges et Toreros perturbent vraiment son entourage : à ce titre la communication anticonformiste d’Etat libre d’Orange est honnête. "si tu aimes Vierges et Toreros" il va vraiment falloir assumer, être fort : tu auras des remarques (pas de compliments) toute la journée.
Une fois passée la nécessité de l’affirmation de soi, une fois qu’il a opéré son charme, Vierges et Toreros perd en puissance d’évocation, il apparaît inutilement provocateur, binaire, bestial... On peut aller chercher sereinement dans d’autres parfums d’autres facettes de soi.
Il n’empêche que je garde de l’affection pour lui et une grande affection pour Etat Libre d’Orange... comme on se souvient de son adolescence.
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