Auparfum

Thé, Café ou Chocolat ? Exposition sensorielle au musée Cognacq-Jay

par Clara Muller, le 3 juillet 2015

Du 27 mai au 27 septembre 2015, le musée Cognacq-Jay présente l’exposition « Thé, café ou chocolat ? L’essor des boissons exotiques au XVIIIème ».

Ces boissons, que nous consommons aujourd’hui quotidiennement, étaient au XVIIIème des produits de luxe. Thé, café et chocolat furent importés d’Amérique du Sud, d’Inde et d’Asie après les Grandes Découvertes. En 1524, Cortès rapporte les premières fèves de cacao à Charles Quint. Un siècle plus tard, sous le règne de Louis XIV, la mode du chocolat, mais aussi du café et du thé, a gagné la cour de France.

Construite en trois volets, cette courte exposition retrace l’introduction de ces boissons exotiques dans la France du Roi Soleil. La scénographie de l’exposition, réalisée par Gaëlle Seltzer Studio, est sobre et agréable. Quelques ornements graphiques sur les murs font échos aux thèmes de chaque salle et deux dispositifs sensoriels permettent de mieux appréhender le sujet.

Tout d’abord l’exposition présente l’importation de ces nouvelles boissons en Europe. Peintures, gravures et aquarelles représentant la caféiculture côtoient quelques planches botaniques et de jolis moulins à café du XVIIIème. On y apprend notamment que les médecins, dès le XVIIème siècle, ont loué les vertus curatives de ces boissons, rédigeant des traités entiers sur le sujet, comme celui Nicolas de Blégny, Le bon usage du thé, du café et du chocolat en 1662.

Musée du Quai Branly La Culture du café à l’île Bourbon, Pertu de Rosemond.

Dans la seconde salle, on s’intéresse plus particulièrement aux cercles de consommation de ces boissons venues d’ailleurs. De l’intime petit déjeuner de la noblesse aux cercles mondains en passant par les repas familiaux, thé, café et chocolat sont partout, fumants et odorants. Odorants ils le sont même véritablement grâce à Cinquième Sens dont les dispositifs olfactifs agrémentent cette salle. Entre les tableaux intimistes, les eaux fortes de scènes exotiques, les tables à café et les nécessaires en porcelaine, se dressent ainsi trois colonnes olfactives.

L’idée d’introduire une dimension olfactive dans l’exposition vient de la directrice et conservatrice du musée, Mme Rose-Marie Herda-Mousseaux, aussi commissaire de l’exposition. « Elle nous a fait une demande en début d’année, explique Isabelle Ferrand, directrice de Cinquième Sens. Elle avait une idée précise : elle voulait des points olfactifs mais qui ne diffusent pas les molécules odorantes dans l’air ambiant pour ne pas abîmer les oeuvres exposées. »

Dans cette optique, les parfums ont été emprisonnés dans un polymère et présentés dans des tubes verticaux percés de quelques trous. « Au début, l’idée était de créer plusieurs types de café (café noir, café torréfié,...), mais les nuances étaient si subtiles qu’elles n’auraient pas été perceptibles par le grand public. Nous avons donc fait plusieurs autres soumissions au musée, avec différentes odeurs de café, de thé et de chocolat. Finalement le musée en a retenu trois : le café noir, le cappuccino (tel que nous le consommons aujourd’hui avec ses nuances lactées et sa touche de noisette) et le chocolat. Pour le chocolat nous avons essayé de recréer une odeur de chocolat tel qu’il était consommé au XVIIIème siècle, c’est-à-dire épicé avec du piment, du clou de girofle, de la cannelle,... ». Quant aux senteurs de thé, elles se sont révélées inutilisables par manque de puissance malgré la concentration à 15%. D’ailleurs le thé, nous révèle l’exposition, a été moins bien reçu que les autres boissons exotiques au XVIIIème, car moins parfumé et trop facile à préparer.

Modèle d’une théière à pâte dure de Sèvres, Charles-Etienne Leguay © Musée Carnavalet, Roger Viollet

La dernière salle, enfin, nous expose la conception des ustensiles et de la vaisselle spécialisée. Tout un mur est occupé par des dessins techniques de modèles de théières et de cafetières tandis qu’en face, quelques belles pièces de porcelaine et de faïence du XVIIIème sont présentées dans une vitrine. Afin que les personnes malvoyantes puissent appréhender en partie ces objets, un dispositif tactile a été mis en place par l’agence Tactile Studio.

Le musée Cognacq Jay rassemble la collection d’art du XVIIIème d’Ernest Cognacq, fondateur de la Samaritaine. Mobilier, objets décoratifs, arts graphiques et peintures s’étendent ainsi sur deux étages supplémentaires de l’Hôtel Donon dont la chaleur d’antan est conservée par les boiseries et les riches tentures.

Pour plus d’informations un dossier pédagogique très complet est disponible sur le site du musée et auront lieu en septembre quatre conférences gratuites autour de l’exposition.

— -
- Le site du musée : www.museecognacqjay.paris.fr/les-expositions/cafe-ou-chocolat

Musée Cognacq-Jay
8, rue Elzevir
75 003 Paris
10h – 18h, du mardi au dimanche
Plein tarif : 7 euros
Tarif réduit : 5 euros

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par invité, le 5 juillet 2015 à 21:12

Thé, café et chocolat entrent dans certaines compositions de parfums pour le meilleur et pour le pire...

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