Shalimar millésime tonka : avis négatif. Ne faites pas comme moi, qui a perdu du temps, utiliser votre temps de narine disponible pour autre chose.

 :) Shalimar millésime tonka est arrivée dans ma parfumerie de quartier ! (Ouiii !)
Il est nul. (Ooooh.)

Dès le début, je sens qu’il y a eu un accident.
On devrait inventé une nouvelle concentration, "la trace de parfum".
Car ce que j’ai eu est trois fois moins bien qu’une cologne, quel que soit le support. A ce prix pour du 50ml, et avec un marketing pour faire "niche", on est dans le foutage de gueule.

Comparé à une concentration cologne, c’est encore moins intense, c’est moins structuré, et ça ne suscite aucun intérêt en moi.
C’était comme ça sur la peau, et sur le tissu de ma manche (4 pschitts, tout de même).
(1h après, si je colle mon nez à la touche de parfum, une facette sèche et un peu grain de café torréfié / chocolat noir 90% se dégage. Mais il faut un microscope et des pincettes.)
Aucune excuse : je n’avais rien senti de la journée, et le flacon était neuf.

Il y a une quasi absence de notes hespéridées.
Et, au loin, en plissant les narines, vous percevez une sous forme d’ambre ratatiné.
(Un peu comme "private collection amber ylang-ylang" de Lauder, dilué 100 fois. Il était trash, mais généreux).
Ca ressemble à ces parfums qui ont été exposé en objet de déco, pendant des mois à l’extérieur. C’est l’ombre d’un Shalimar complètement ratatiné.

Bilan :
On retombe sur l’écueil des flankers de Shalimar :
1° le vélo avec les petites roulettes, le Shalimar pour débutant, mais en pire ici.
2° quoique dise le marketing, les flankers ôtent un gros morceau à Shalimar à chaque fois. C’est faux de dire que ces version "ajoutent" quelque chose.

Ils leur manquent un gros bout, et elles compensent maladroitement par un pas de côté.
J’ai conscience que la comparaison est injuste. Shalimar est un super parfum, hyper plaisant, avec un énorme contraste.
Et là c’est pire que d’habitude. Et ça m’étonne que le résultat ait été validé. Même sous forme de "brume" pour amplifier le sillage, au prix d’une brume, ça n’aurait pas eu d’intérêt. (Alors que j’adore certaines "brume pour cheveux").
(Seul "L’initial / shalimar parfum initial ?l’eau ?" s’est démarqué, mais j’ai toujours trouvé que sa qualité d’iris sentait la patate. Et à l’époque, j’avais déjà une poignée de très bons iris dans ma collec.)

Peut-être que ce flanker de Shalimar ne triche pas.
Il est possible qu’il n’utilise aucune coumarine de synthèse, pour utiliser seulement des extraits naturels de fève tonka.
Mais le résultat n’a aucun intérêt, pour moi en tout cas. Donc, à quoi bon ?
C’est un vrai défit de faire un parfum en mettant en valeur les vraies fèves tonka.
Turin est plus catégorique, en disant que le matériau naturel, coûteux, contient trop de coumarine de toute façon, et que ça sert à rien de le substituer à la coumarine de synthèse.

Bémols positifs : Le flacon 50ml des millésimes est toujours aussi joli, et je suis bien content de ne pas l’avoir acheté à l’aveugle. (Et l’EDP est très bonne).

Au lieu de proposer des sorties de pacotille en distribution élargie, Guerlain pourrait proposer -comme Lutens dans le passé, à prix raisonnable-, de faire circuler en mainstream un de ses exclusifs par année.
J’aurais eu plus de plaisir à sentir à nouveau "Tonka impérial" ou "Spiritueuse double vanille", ou même l’extrait, qu’on trouvait encore facilement avant et qui est encore très intéressant.
J’avais trouvé le "millésime vanila planifolia" potable. Je trouvais son défaut attachant, son côté tarte tropézienne, même si c’était... tarte.