Coromandel
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C’est un accord fusant et lumineux entre deux matières pourtant souterraines – le gingembre et le vétiver – qui vient compléter cette année la gamme des infusions de Prada.
il y a 9 heures
Les parfums que tout le monde peut sentir oui... J’ai aimé ce site decouvert en 2015/16 car j’ai(…)
il y a 22 heures
Plus de treize ans après la disparition de Mona Di Orio, c’est au tour de la maison de parfums(…)
hier
Moi aussi suis inquiet, de plus pas de commentaire sur un parfum que tout le monde peut sentir(…)
À fond la gomme
Ombres ligneuses
Prendre racine
Bonjour :) Je n’ai testé l’extrait de "Coromandel" qu’une fois en boutique, lors d’un marathon d’essais (touche trempée pour suivre l’évolution, et poignet). Donc mon avis ne vaut pas grand chose.
Pour le dire vite, l’extrait est plus monocorde. Je l’ai trouvé plus doux et velouté, mais sur une gamme de notes moins étendue que l’EDT/EDP.
Dans l’EDT/EDP, j’aime que la facette cacaotée se distingue et ressorte nettement du patchouli et de l’iris. J’aime que le thème du parfum se disperse dans une tonalité presque d’église avec son benjoin et son encens blanc dès le début, ainsi que par le côté presque trivial de l’écorce d’orange et de la bergamote.
Il existe déjà beaucoup de beaux patchoulis, donc l’onctuosité de l’extrait et son beau galbe abstrait m’indiffère un peu, en terme d’achat.
L’extrait réussit un effet de richesse, mais reste très centré sur un patchouli pas terreux -ça manque d’aspérité pour moi-. L’extrait est tout de même dense, sans être effusif. Et comme le flacon est beau, ça me pousse à en désirer un (un chanel 14ml de plus à aligner), alors que préfère l’EDP à l’extrait.
Vous écrire me donne surtout envie de tester à nouveau, en portant à la fois l’extrait et l’EDP.
L’extrait ressemble à "une petite robe noire", le vêtement. On retrouve une belle matière qui évoque un tissu plus coûteux que d’habitude (disons un satin duchesse de soie noire), et une seule couleur mais avec une profondeur moirée. L’effet onctueux rappel que le vêtement tombe bien sur votre corps, et sait être confortables aussi. La couple est un peu ennuyeuse, mais cache des astuces pour créer des galbes (l’abstraction), et sait révéler votre peau à plein d’endroit stratégiques. Aussi, comme une petite robe noire, on retrouve le côté très portable : c’est du luxe sage, mais réussi, on peut le porter à différentes occasions, et on peut finaliser la tenue par quelques bijoux discrets et une coiffure pas compliquée.
Car l’extrait réussit son effet "luxe".
Ce n’est pas un patchouli à surdose de vanille. (La vanille est tellement partout dans les créations, que la sous-dosé est un parti-pris artistique).
Ce n’est pas un fruitchouli. (L’accord "fruits rouges et patchouly" est un autre poncif à la mode).
C’est un patchouli probablement fractionné -dépouillé de ses aspérités-, avec des ambres végétaux veloutés. (On est plus dans une extraction "ciste", c’est-à-dire "caramel dense" et androgyne, que d’une extraction labdanum dans un accord "ambre" classique à surdose de vanille lourde.)
D’autres matières chères sont probablement dans l’effet de velouté. (absolu cacao DM ? absolu iris ?)
En fait, là où l’EDP peut rappeler les bâtonnets d’encens, l’extrait rappelle mieux l’origine du nom : ces paravents de bois laqués noirs, dont la couleur a la densité d’une encre noire encore liquide. L’extrait semble minimiser le cacao l’orange et l’encens blanc, pour privilégier un vétiver à effet d’encre et d’encens (sève). On retrouve un effet "encre" plus concentré et dépouillé que dans "Habanita" ou "Encre noire" de Lalique (ou "le baiser du dragon" de Carier qui est nettement plus gourmand, à sentir la pâte d’amande).
Donc certes l’extrait manque de splendeur d’exubérance et d’aspérité à mon goût -je préfère encore "Coromandel EDP" ou, au hasard, "Voleur de rose" de L’artisan parfumeur-, mais j’ai trouvé l’effet de texture très plaisant, suffisamment mystérieux, intellectuellement très intéressant et cohérent, et le parfum innove suffisamment. En effet, bien qu’assez "monochrome", aucun autre parfum au patchouli ne s’en rapproche. C’est un petit exploit, car ce n’est pas facile d’échapper à un petit air de déjà-vu quand on compose autour du patchouli.