Auparfum

Jicky

18 mars 2021, 18:46, par Adina76

Bonjour à tous,
Il y a quelques jours, j’ai enfin essayé et porté cet Oriental Leather avec qui je n’avais pas encore vraiment « vécu », alors qu’il était l’un des élus de la Box il y a bien longtemps. Moment troublant qui m’a plongée dans des abimes de perplexité et fourni une de ces expériences que j’adore avec les parfums : retrouver une senteur familière, mais ancienne et enfouie quelque part dans ma mémoire. Expérience troublante car si familier que me soit ce parfum, impossible de le rattacher à une personne, ni une période précise de ma vie. Et tout à coup, « comme une évidence » (et Yves Rocher n’y est pour rien !), je m’aperçois un peu honteuse que j’allais chercher bien loin ce qui n’était rien d’autre qu’une parenté frappante avec Jicky. Ce faisant, l’envie m’a prise de renouer avec tous les parfums – finalement plutôt récents – qui sont les dignes descendants de cet « émouvant ancêtre » : Issara de Dusita (héritage revendiqué de sa créatrice Pissara Umavijani : « Issara, c’est Jicky sans la lavande ! »), Années folles de la Parfumerie Moderne et enfin cet Oriental Leather de Memo. L’exercice est aussi passionnant que l’hommage porté par leurs créateurs respectifs est émouvant. Les quatre parfums affichent dans leur composition vanille, notes aromatiques, épicées et boisées. Tous à l’exception d’Oriental Leather comportent de l’ambre. Tous sauf Issara contiennent benjoin et lavande. Pour les épices (source : Fragrantica), on trouve des notes fraiches et chaudes chez tous sauf Issara où elles se font douces. Chaque parfum se distingue cependant par des compositions épicées bien distinctes : clou de girofle, cannelle et piment rouge pour Oriental leather, noix de muscade et thym pour Années folles, romarin et basilic pour Jicky, tabac pour Issara. Tous font aussi la part belle aux bois : vétiver (Issara et Années folles), patchouli (Oriental Leather, Années folles) et notes dite "terreuses" pour Issara (la mousse de chêne probablement), bois de santal et palissandre du Brésil (Jicky). Tous ont des notes vertes et/ou herbacées : sauge et aiguilles de pin pour Issara, géranium pour Oriental Leather et Années folles, anis, coriandre et thé pour Oriental Leather, thym pour Années folles, basilic et romarin pour Jicky. Le cuir ne serait présent que dans Oriental Leather et Jicky, mais je le sens aussi - quoique discret - dans Années folles. A mon nez, les notes poudrées sont très présentes dans Années folles et Jicky. Seul Issara affiche des notes tabacées, mais là encore, je les sens dans Années folles qui certes porte bien son nom, mais relève selon moi davantage de l’esthétique de la Belle Epoque. Chaque parfum a ses particularités qu’on ne retrouve pas chez les autres : agrumes et iris pour Jicky (la Guerlinade !!!), sauge, aiguilles de pin et musc pour Issara, cannelle et piment rouge pour Oriental leather, thym et noix de muscade pour Années folles.
En ce qui me concerne, je retrouve dans les trois parfums récents les qualités de leur illustre parent : la lumière et la fraîcheur dans Oriental Leather (la lavande, le piment rouge et la coriandre) et Issara (la sauge si colorée et les muscs), une réelle tendresse assez contemplative chez Issara, très parfum de peau, un incomparable velouté chez Années folles, le plus proche sans doute de Jicky, tant dans l’esprit que la texture, le dynamisme chez Oriental Leather, la modernité enfin chez Oriental Leather et Issara. Bref, ce voyage thématique dans la filiation de Jicky auquel je me suis livrée ces derniers jours m’a passionnée et fait rêver. Il est vraiment réjouissant de constater que Jicky n’est pas mort mais qu’il continue d’inspirer – et de façon ô combien brillante – les parfumeurs contemporains. Tous les enfants de Jicky sont magnifiques. Personnellement, je trouve Années folles le plus impressionnant, voluptueux et vraiment somptueux. A tomber ! Sans doute parfait pour les sorties mondaines (ça aussi c’est du passé ….), il est aussi plus difficile à porter dans la vie de tous les jours et je serai incapable de le faire dès que la température grimpera. Oriental Leather est certainement le plus accessible et facile à porter avec Issara. Un grand bravo et merci à Marc-Antoine Corticchiato, Pissara Umavijani et Sophie Labbé. Vive l’odorat !

Signaler un abus

Vous devez être connecté pour signaler un abus.

à la une

La Paris Perfume Week revient pour sa deuxième édition, du 20 au 23 mars 2025 !

La Paris Perfume Week revient pour sa deuxième édition, du 20 au 23 mars 2025 !

Après une première édition réunissant près de 3000 passionnés et professionnels du monde entier, la Paris Perfume Week revient du 20 au 23 mars 2025 au Bastille Design Center. Dans son sillage, se dessine une programmation inspirée et foisonnante.

en ce moment

Blanche DuBois a commenté Bel Ami

il y a 5 heures

Certaines senteurs sont genrées, d’autres non ou moins. Dans la catégorie unisexe, un parfum(…)

Dilettante a commenté Bel Ami

il y a 7 heures

Bonjour, Farnesiano. "Le Critique de parfum" (anonyme mais à mon avis un nez) écrit ça : "Hermès(…)

Farnesiano a commenté Bel Ami

il y a 21 heures

Bonsoir, Je ne sais où placer mon intervention sur Barénia, le dernier Hermès sorti il y a(…)

Dernières critiques

Armonia - Anatole Lebreton

Nombre d’or de l’iris

Infuse - Akro

Songe d’une nuit des thés

Avec le soutien de nos grands partenaires