H24, le nouveau masculin d’Hermès fait le tour du cadran
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Amande complète
Fleur de bonne humeur
Déesse dans le boudoir
Si personnellement le nom ne me dérange pas (le flacon de 24, Faubourg me saute à la mémoire chaque fois que je pense à 24 et à Hermès), la composition souligne une hypersensibilité que ma famille semble avoir aux aldéhydes métalliques. Après quelques minutes, tout ce que je pense, c’est "Qu’est-ce que ça sent fort !", après quelques heures, c’est la même remarque générale au foyer...
Cela étant dit, cette surcharge sur mon nez n’est pas si désagréable. Au départ, un côté rond et croquant, vert me surprend. Après l’explosion des aldéhydes (vous ai-je dit que les aldéhydes, ça sent fort ?) prends le dessus, mais sans écraser le reste de la composition (j’arrive à sentir autre chose ! Sentiment de puissance surhumaine soudainement - aurais-je reçu le nez de Sissel Tolaas par miracle ?), qui se montre d’une élégance moderne, lisse et clinique. Le fond se fait attendre des heures (couvert par une avalanche d’aldéhydes métalliques), et quand il arrive, il est un tout petit peu décevant, un peu collant comparativement au brillant du début, et surtout un peu trop convenu. Peu importe, l’ensemble reste raisonnablement beau.
Finalement, déception ou révélation ? Euh... Terre d’Hermès était une révolution en parfumerie, une nouvelle voie qui s’ouvrait en parfumerie, avec ses frères d’esprit (Déclaration de Cartier, Dior Homme), celle d’un parfum masculin libéré des préconceptions, au point que les femmes s’en saisissaient discrètement... ou pas (ma grand-mère porte Terre...) !
Quinze ans après, le paysage de la parfumerie a explosé, la niche se développe de manière anarchique, avec ses nouveaux codes contradictoires. Qu’apporter de nouveau, de différent dans une parfumerie standard qui s’enlise dans la médiocrité et la redite ? Peut-être simplement du bon sens. Voilà ce que H24 apporte, une cohérence globale entre la marque, le parfum, le concept, le flacon, et le temps (et la tenue aussi !). Face aux parfums qui promettent une "sensualité délirante de fraîcheur dark", en voilà un qui tient parole. Clairement, c’est moins excitant que le nouveau monde de Terre, mais c’est peut-être encore plus nécessaire. Ce H24 se place pour moi comme un nouveau CK One, une signature blanche et lumineuse, moderne et jeune pour dynamiser le plus classique, mais suffisamment élégante pour élever le streetwear, toujours dans la facilité, un peu passe-partout, mais pas trop. Un nouveau manifesto de la simplicité en contre-poids de la surenchère globale, un nouveau 1994 après les 80s. En espérant que l’accueil lui soit favorable, et qu’il pousse les marques à chercher du plus qualitatif, du plus cohérent.
Une dernière remarque. Une fois de plus, de manière quasi unique parmi les marques de la parfumerie, Hermès livre un nouvel opus qui questionne l’état de la parfumerie. Terre a explosé les codes de genre, comme L’Eau des Merveilles l’avait fait en présentant un féminin sans fleur. Christine Nagel elle-même en arrivant avait tenté de faire une synthèse difficile entre l’élégance un peu rustique des masculins historique d’Hermès (Rocabar, Équipage, Bel Ami, voire cette sacrée Eau d’Hermès) et le monde lisse et épuré -Ellena- des Terre et Voyage en créant un Terre d’Hermès Eau Intense Vétiver un peu trop chimérique. H24 dit déjà beaucoup, mais laissons le temps lui donner plus de poids.