Auparfum

Chapitre 2 - Le nez dans les essais : Isabelle Doyen compose Nuit de bakélite

15 octobre 2020, 14:21, par Petrichor

Oui. Quand on pense à la recette d’un bon parfum, on pense d’abord à un.e nez talentueux.se et à un bon budget pour la formule.
On a tendance à ne plus voir ce qui est évident.

L’ingrédient le plus important et le plus cher, c’est devenu le temps.
(Rien de neuf, quand on y repense, puisque c’est le corolaire du nombre de créations par an. Dans les années cinquante, on comptait en douzaine, depuis les années 90 on compte en millier de sorties.)
On peut jouer à tracer une comparaison avec nos vies.
(L’invention de l’horloge a transformé nos actions en performances mesurables, et on vend notre temps comme une marchandise.)

L’autre ingrédient qu’on oublie, c’est une direction artistique talentueuse.
C’est à se demander si les bon.nes directeurs.rices artistiques ne sont pas aussi rares que les bon.nes nez.
J’image que trop souvent, le problème ce n’est pas le parfumeur, mais le directeur artistique qui a du yaourt dans le cerveau. Et comme c’est lui qui valide le projet/le bon à tiré/le paiement...

Et cet article illustre bien ces deux points. (Mais au fait, tu remercie "Olivier", alors que c’est signé Jeanne Doré)

Ce sera un bon signe, quand on verra davantage de parfumeurs, et d’amateur éclairés -et formés-, au sein des marques. (pas juste des marketeux)
(Et, si on se met du côté de la marque, seul un parfumeur a une connaissance de la concurrence pour éviter les redites, olfactivement parlant. Ca permet aussi de ne pas se faire rouler par la société de composition.)

Luca Turin avait une métaphore rigolote à ce sujet. La direction artistique c’est comme le rabotage d’un parquet : Trop peu, et vous marchez sur des planches de bois (attention aux échardes). Trop de retouches, et vous risquez de passez à travers le sol.

Quand tu parles de "dilution" avec le temps, ça me fait penser aux gros lancements qui ont trop de signatures.
La vie est belle était signée par Ropion Polge Flipo. Sur le papier, c’est une dream team.
Le résultat est un monstre chimérique. C’est une boule informe. On sent encore la signature des auteurs sous la forme d’une énergie désespérée, c’est assez drôle. Tordre l’idée initiale pour ne prendre aucun risque, surtout ne déplaire à personne. Rafistoler la grosse pièce-montée monogoût pour qu’elle ne s’affaisse pas sous son propre poids.

Certains best seller iconiques ont été conçus autour d’un jus fini. Je pense à Opium et à Angel. Le flacon, le nom et le concept sont venus autour.
C’est à se demander si les grandes marques ne font pas les choses à l’envers, en créant le nom et le flacon en premier, avant le brief.

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