Cuir de Russie
Signaler un abus
Vous devez être connecté pour signaler un abus.
Vous devez être connecté pour signaler un abus.
Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
il y a 7 heures
L’actuelle version EDP, testeur neuf en grand magasin, n’est franchement pas à négliger. Moins(…)
Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
En effet les reformulations est un sujet complexe dans les détails desquels je ne peux pas me permettre de rentrer, n’en n’ayant pas les compétences. Ayant parcouru plusieurs pages de ce forum et plusieurs publications de Nez, je sais que beaucoup de parfums mythiques sont aujourd’hui bien différents de leur formulation originelle. J’ai pu le mesurer moi-même puisque ma très bonne amie qui m’a introduite à l’univers des parfums m’a fait sentir un fond de Jicky datant de sa grand-mère. Il a fond sale, presque fécal, qu’on ne retrouve pas du tout dans la mouture actuelle. Et je me doute qu’il n’est pas seulement question de normes IFRA mais aussi d’évolution des goûts, de moduler les fragrances pour qu’elles soient moins clivantes auprès des clientèles internationales, etc.
C’est le genre de débat qu’on retrouve également en musique. Les spécialistes diront toujours que le moyen ultime de profiter à plein du génial Rubber Soul des Beatles, c’est de se procurer un pressage mono d’époque. Idem au cinéma, où nombre de cinéphiles (pas forcément à tort) disent qu’en terme de couleur et de définition, on n’a jamais fait mieux depuis le technicolor.
Ayant beaucoup de passions et un budget pas expansible, je ne peux consacrer 150-200€ qu’à un parfum par an, ce qui me laisse le temps de fouiner, réfléchir, comparer, fantasmer.
Pour ce Cuir de Russie, il remplit sa fonction à merveille. Il m’a fait un joli souvenir car jamais je n’aurais songé un jour acheter un parfum chez Chanel (habitant les Batignolles, je suis plutôt du côté, dans l’esprit, de la butte Montmartre que du triangle d’or). Il encapsule un Paris fantasmé que je n’ai jamais connu, celui des années 30, des femmes garçonnes et des bistrots enfumés. Il a une belle rémanence sur moi, j’en sens encore les effluves en soirée. Je ne cherche pas un parfum qui projette, je le porte avant tout pour moi et suis plus attentif à l’évolution qu’au sillage. Mais je ne doute pas qu’un extrait vintage vaille le coup de narine, je vous fait absolument confiance là-dessus.
Voilà pourquoi je continue cette quête de "mon" cuir de Russie ultime (je prends plutôt le Chanel comme une déclinaison plus androgyne et portable pour moi du n°5) car cette association cuir-bouleau-notes fumées m’intéresse beaucoup.