Profumo
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Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
il y a 23 heures
Bonjour, Merci pour votre retour. Je n’ai malheureusement pas l’occasion d’aller à la capitale.(…)
Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
Bonsoir Alchimie, et vraiment désolé pour le retard ! Cela me fait toujours extrêmement plaisir d’évoquer Profumo : c’est par lui que je suis entré dans la famille des chypres dits féminins, ou floraux. Famille complexe que les chypres ! Les rédacteurs d’Auparfum en parlent et en parleront encore beaucoup mieux que moi. Tant de richesses simultanées, tant de côtés, de facettes peuvent s’y côtoyer et mélanger : fleurs, fruits, bois, mousses... Toutes ces variations nous feraient parfois presque à nous hésiter à les qualifier de chypres.
Je crois comprendre votre ressenti face à Profumo. Je n’ai senti que deux trois fois et trop rapidement la version actuelle. La mienne a plus de dix ans et je l’ai "économisée" trop longtemps. Aujourd’hui, je me suis décidé à la porter plus régulièrement tout simplement parce que ce parfum me va. Certes, il ne décolle pas comme le ferait Mitsouko, son évolution est moins surprenante que celle du Guerlain dont la "circulation" dans l’air est proprement magique et réserve selon l’heure du jour, la chaleur, le degré d’humidité, j’allais presque dire la lumière, de merveilleuses surprises : Mitsouko pourrait être le parfum pour l’île déserte. Cependant, même si Profumo semble (ou est) plus prévisible parce que peut-être plus compact, et aussi sans doute moins féminin, donc moins aérien, je le porte plus volontiers, en tout cas dans version d’avant Nathalie Lorson. Vos comparaisons musicales sont intéressantes, j’aurais presque envie d’en faire de semblables en peinture (Giorgione ou Titien pour Mitsouko contre Poussin pour Profumo) mais il m’est réellement difficile d’évoquer Profumo en termes de séduction. Bon nombre de parfums mineurs ou trop sentis sont magnifiés par l’homme ou la femme qui les porte. De vieux classiques comme Kouros et Rive Gauche, pour reprendre deux YSL croisés dans la rue récemment, font des merveilles sur telle ou autre personne, selon le physique, le style vestimentaire, la dégaine ou l’allure. Profumo me porte, et cela me suffit. Mais je suis mauvais juge : depuis un an, je nage - et me noie ! - dans cette famille que j’adore : Femme de Rochas, Jubilation XXV d’Amouge (supérieur encore à Profumo, ou le génial (et financièrement tout à fait accessible Classic Chypre d’Esteban. Petit faible aussi pour le splendide bouquet fruité et boisé du Parfum de Thérèse... mais là, on s’éloigne des chypres traditionnels. Au plaisir de vous retrouver sur AP.