Sauvage
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La maison Violet nous a habitués à des lancements de qualité, et celui-ci ne fait pas défaut.
il y a 2 semaines
Je ne sais pas si un message sur un post aussi vieux sera lu mais il me reste toujours du jus(…)
Des airs de famille
Bain d’épices
Petitgrain devient grand
Le sourire est un trésor sans prix, la méchanceté ne doit pas le ternir de sa corrosion inhumaine. Et mon émotion n’était pas feinte face aux mots de Sandrine.
Toute sentimentalité est respectable, légitime et précieuse, mais également digne de rabrouements et de complices amusement !
Mais voici quelques lignes qui filent plus avant la métaphore musicale illustrant les disputes de gout sur les parfums, en translatant de la même manière :
" Détestez la mauvaise musique, ne la méprisez pas. Comme on la joue, la chante bien plus, bien plus passionnément que la bonne, bien plus qu’elle, elle s’est peu à peu remplie du rêve et des larmes des hommes. Qu’elle vous soit par là vénérable. Sa place, nulle dans l’histoire de l’art, est immense dans l’histoire sentimentale des sociétés. Le respect, je ne dis pas l’amour, de la mauvaise musique n’est pas seulement une forme de ce qu’on pourrait appeler la charité du bon goût ou son scepticisme, c’est encore la conscience de l’importance du rôle social de la musique. Combien de mélodies, de nul prix aux yeux d’un artiste, sont au nombre des confidents élus par la foule des jeunes gens romanesques et des amoureuses. Que de "bagues d’or", de "Ah ! reste longtemps endormie", dont les feuillets sont tournés chaque soir en tremblant par des mains justement célèbres, trempés par les plus beaux yeux du monde de larmes dont le maître le plus pur envierait le mélancolique et voluptueux tribut, - confidentes ingénieuses et inspirées qui ennoblissent le chagrin et exaltent le rêve, et, en échange du secret ardent qu’on leur confie, donnent l’enivrante illusion de la beauté. Le peuple, la bourgeoisie, l’armée, la noblesse, comme ils ont les mêmes facteurs, porteurs du deuil qui les frappe ou du bonheur qui les comble, ont les mêmes invisibles messagers d’amour, les mêmes confesseurs bien-aimés. Ce sont les mauvais musiciens. Telle fâcheuse ritournelle, que toute oreille bien née et bien élevée refuse à l’instant d’écouter, a reçu le trésor de milliers d’âmes, garde le secret de milliers de vies, dont elle fut l’inspiration vivante, la consolation toujours prête, toujours entrouverte sur le pupitre du piano, la grâce rêveuse et l’idéal. Tels arpèges, telle "rentrée" ont fait résonner dans l’âme de plus d’un amoureux ou d’un rêveur les harmonies du paradis ou la voix même de la bien-aimée. Un cahier de mauvaises romances, usé pour avoir trop servi, doit nous toucher comme un cimetière ou comme un village. Qu’importe que les maisons n’aient pas de style, que les tombes disparaissent sous les inscriptions et les ornements de mauvais goût. De cette poussière peut s’envoler, devant une imagination assez sympathique et respectueuse pour taire un moment ses dédains esthétiques, la nuée des âmes tenant au bec le rêve encore vert qui leur faisait pressentir l’autre monde, et jouir ou pleurer dans celui-ci. "
Rions amies, rions amis, rions, mais sachons aussi garder la sensibilité sans apprêt devant la grâce juvénile d’une sensibilité dénuée de calcul et simplement, véritablement, ingénument touchée par les parfums.
Et puis cela n’empêche en rien, de pousser toujours plus avant nos exigences, d’affiner nos narines et de cultiver nos bulbes... ...olfactifs. Si certains parfumeurs n’ont pas cette ambition qu’elle soit la notre !
Qu’une adorable et naïve oie blanche criaille et cacarde aux effluves du premier fumet rencontré, inclinons nous sans condescendance et applaudissons à la puissance du sens de l’odorat sur l’âme pure d’une exquise et troublante Bas-Bleu. Mais dans le même temps, n’hésitons pas à railler la pose artificieuse et outrée du volatile qui pense nous impressionner par ce qu’il présente comme la roue d’un paon majestueux, alors que nos yeux voient clairement au travers des aigrettes de pacotilles la ronde et lourde silhouette du dindon, tout farci de mensonges.
Critiquons, mais avec au cœur la tendre bienveillance toujours présente.
Votre Marcel