Famous Deaths, l’odeur de la mort...
Signaler un abus
Vous devez être connecté pour signaler un abus.
Vous devez être connecté pour signaler un abus.
Un iris majestueux qui se démarque par sa fraîcheur florale et printanière.
hier
Bonjour, Merci pour votre retour. Je n’ai malheureusement pas l’occasion d’aller à la capitale.(…)
Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
Bonsoir, je suis à la fois d’accord et pas d’accord avec Jicky qui questionne la position de l’olfaction dans ce dispositif artistique. J’ai l’impression qu’on est tous au moins d’accord pour dire que ce projet provocateur (qui est une spécialité des Flamants apparemment cf Cloaca et aussi les RealityShows extrêmes) est centré sur une confrontation avec la mort, pour l’exemple, au travers de décès violents de personnages universellement connus, et que l’odorat est un moyen de rendre le caractère violent à cette expérience.
Mais justement pour moi cela permet de penser la place que l’odorat a dans notre relation à la violence (la mort étant sa forme ultime). Le site lui même en parle, "This installation will reconstruct these moments as closely as possible, using only sound and scents. This will create a short but intimate experience. By taking away any visual keys, visitors experience these portraits more intensely." l’odeur n’est pas le seul vecteur, clairement l’idée initiale est d’écarter le sens de la vue.
Le son seul eu été envisageable, pourquoi s’embêtent-ils avec l’odorat qui pose des problèmes techniques difficiles (comment rendre l’odeur du sang chaud ? de la cocaïne (sans cocaïne je présume !!) ?
L’odorat est le seul sens invasif et pour lequel il est difficile de se soustraire aux stimuli même avec de la volonté. Les vétérans du Vietnam parlent de l’odeur atroce et indélébile de la chair humaine brulée, car également associée à l’odeur identique de la savoureuse viande grillée. Les films de guerre honnêtes montrent les soldats qui se bouchent les narines avec des morceaux de cigarette.
Nous savons cela, mais le dispositif se propose de le faire vivre. Sommes nous si souvent (heureusement) confronté à une expérience pour laquelle notre odorat nous met en situation où nous voudrions ne pas en disposer ? (Bon ok, la girl/boy aspergé(e) de LVEB/Invictus dans un métro bondé est une bonne approche :-)
De nos jour qui a déjà été réellement incommodé par une odeur ? Et il me semble clair que toutes les odeurs qui sont profondément dérangeantes pour le nez humain sont associées avec la mort (décomposition, putréfaction, pourriture...) Ce qui me semble nouveau ici c’est le caractère instantané de l’odeur qui veut être capturée. Ce n’est pas un corps qui se décompose (phénomène inscrit dans la durée) mais le MOMENT de la mort qui est proposé. On sait la ténacité de la mémoire olfactive dans la vie d’un être humain, on peut facilement imaginé que Jackie à été hantée longtemps par l’odeur de cet assassinat (peut être pas !) les concepteurs se proposent donc de nous faire vivre de manière empathique le cruel moment par le truchement de l’odorat auquel on ne peut se soustraire.
Je vais être atroce, mais soyons radicaux dans le morbide, et imaginons une installation pour laquelle on vivrait les sensations d’une mort qui est donnée par une odeur ! Tout chimiste connait l’odeur du cyanure, elle est celle du sinistre Zyklon B. Je ne sais en rien l’intérêt qu’il y aurait à sentir l’odeur vécue par les déportés dans une chambre à gaz mais cela est parfaitement réalisable (sans danger d’ailleurs).
Enfin s’agissant de la définition de l’art (des œuvres qu’on y incorpore et celles qu’on en exclus) perso, et ça ne vaut que pour moi, je m’en tiens à la proposition de Gilles Deleuze : l’œuvre propose-t-elle la création d’un percepte ? en parallèle de l’activité de la philosophie qui crée des concepts. La présentation de l’installation qui nous intéresse ne me permet pas de répondre, le passage dans la "machine" trancherait peut être la position neutre.