Fumerie Turque
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Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
il y a 11 heures
L’actuelle version EDP, testeur neuf en grand magasin, n’est franchement pas à négliger. Moins(…)
Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
Bonjour Doblis,
je comprends parfaitement.
La passion de la parfumerie est, en ce qui me concerne, à double tranchant. Elle m’a permis de découvrir des merveilles, des univers magnifiques, me fais passer des heures inoubliables et en même temps crée une avidité, une insatisfaction perpétuelle. Je suis en quête depuis plus de 20 ans du "grand" parfum. De celui qui sera moi et tellement mieux, une signature, une armure, une machine de séduction. Je l’avais trouvé et il a été massacré, décapité et depuis je cherche. Je fais régulièrement des safaris-parfum, à Paris, à Londres. Je suis toutes les nouveautés, je commande des échantillons et j’agrandis ma collection de plus de 200 flacons !
Mais il y a toujours la Parfumerie et mon parfum.
Je me dis que le revers de la médaille est qu’en m’y intéressant à ce point, j’ai aussi perdu une fraicheur et une simplicité par rapport à ce que je sens. Là où je pourrais être séduit par une composition, je vois une généalogie au mieux, un copié-collé lamentable au pire et je l’associe au parfum originel.
Le bon côté, c’est que j’arrive encore à m’enthousiasmer et à adorer (Chypre-Mousse, l’Absolue pour le Soir, Une Voix Noire), j’ai un amour et une curiosité pour certains (Sophia Grojsman, Mathilde Laurent) mais ça reste souvent esthétique. C’est à la fois un très grand bonheur et une souffrance.
Mais je tiens bon, je me dis que mon grand amour n’a pas encore vu le jour ou n’est pas encore ressuscité.