Pourquoi n’y a-t-il plus de bons parfums masculins...
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Décidément, les parfums Courrèges filent un joli coton. Présenté par la marque comme le « récit d’un soir d’été », celui-ci offre un sillage intime et délicatement régressif.
il y a 6 heures
Bonjour Dioressence ? Je ne sais pas si on peut le qualifier de sec mais une fine brume de(…)
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
À fond la gomme
"L’analyse trop détaillée d’un parfum ne finit-elle pas par nuire au plaisir de sentir ?"
C’est une question qui est souvent posée lorsqu’on commence à analyser quelque chose. C’était l’argument favori de mes camarades en seconde quand il fallait étudier un texte en français. C’est un truc que je lis souvent dans les commentaires des articles de cinéma. Je ne pense pas qu’il faille revenir sur l’intérêt de la critique (c’est quelque chose qui a déjà été beaucoup discuté, et très bien, et qu’en plus je ne maîtrise pas suffisamment pour vous en parler). En revanche, et vous le dites juste après !, la critique du parfum va seulement ouvrir des portes de compréhension d’un parfum. Généralement, ceux qui les écrivent ont la délicatesse de ne faire que suggérer cette porte, d’en clencher discrètement une autre et de toquer à encore une autre. L’analyse va permettre de comprendre pourquoi est ce que tel propos est tenu. Parfois le raisonnement est simple, parfois il doit être déroulé sur plusieurs lignes, parfois sur un texte entier parfois sur plusieurs longs textes. D’expérience, ce texte ne sera jamais aussi exhaustif que le parfum (du moins, quand le parfum a suffisamment de bagage derrière lui, par exemple je trouve qu’on a beaucoup trop écrit sur Invictus au pro rata du vide intellectuel abyssal qu’il y a derrière ce parfum). Mais ça n’enlève en rien la légitimité du texte.
De plus, lire un texte sur le parfum, c’est aussi (souvent) une petite porte d’entrée dans le monde de l’auteur(e). Car si, comme vous le dites, chacun vient y greffer un petit bout de soi, ce petit bout de soi s’attache aussi à la personne qui a écrit. C’est aussi un point de vue intéressant.
Pour la parfumerie, j’ai bien peur hélas qu’il y ait peu de regrets dans le futur. Il y a effectivement des parfums qui ont été redécouverts bien plus tard. Trésor et Champs Elysées par exemple pour les années 90 (et encore, ils font toujours débat, mais de manière moins virulente). Mais globalement, les parfums qui restent sont rarement de grosses bouses commerciales informes et vides. Les parfums qui sortent du lot dans les décennies sont rarement les petites créatures chétives que l’on conspue. Qui se rappelle d’Eau Méga de Viktor and Rolf, Lola de Marc Jacobs, de Flora By Gucci ou de Chance Eau Tendre chez Chanel ? Ces shampoings ne passerons jamais dans l’histoire.
La parfumerie actuelle a encore et toujours ces parfums. En relativisant, aujourd’hui on se rend compte que (comme le constate à juste titre Opium), se balader au Sephora en suivant les sorties, c’est quand même se balader chez Shopi. Entre la salade de fruit pas fraîche, le gel douche innocent, le Fanta Rouge et le déo marin anti transpirant, je pense que l’émoi qui sera provoqué dans dix ans le sera plus grâce à l’odeur de l’hiver, celle du bruit du train de 16h51 ou encore des effluves d’une fleur jaune vaguement bleutée.
En revanche, dans 30 ans quand je sentirai les grands mères de 2040 avec leur gros sucre, je penserais avec le sourire à ces doux mois des années 2010. Mais ce ne sera pas le parfum qui me fera sourire, mais plus ma tête de 2013 déconfite qui se matérialisera dans mon esprit...