Bonjour Frederic.
Tout d’abords merci à toute l’équipe de auparfum. Bien que je ne commente que tous les 4 ans (par manque de connaissances en parfums, mais j’y travaille !) j’ai toujours beaucoup de plaisir à venir parcourir vos échanges instructifs et de bon ton.
J’ai été fourrer mon nez dans cet énième flanker de Dior (fans de ruguebille bonsoir) et malheureusement j’ai été déçu. Pas par un manque de sérieux dans le style générique mais de par sa composition, j’ai un mal fou avec l’encens dans les parfums. Odeur qui me rappelle toutes les obligations de mon enfance, ce coté église et prières, ces moments de liberté à jamais perdus en instants de soumission morale… Un peu comme vous et le coté violette de « Fahrenheit » qui vous rappelle votre période ado ! Ou encore le girofle et la douleur du dentiste dans « l’air du temps » de Nina Ricci… Bref il n’est pas pour moi.
Cependant avec les grosses températures actuelles sur Paris, le coté violette de Fahrenheit ressort trop sucré sur ma peau et m’écœure aussi. Je ne peux plus le porter quand il fait trop chaud, je fais un diabète foudroyant ! Du coup je cherche comme toi un parfum qui lui ressemble, sans cet inconvénient crève cœur (nouvelle reformulation ?)
Du coup j’ai essayé « Grey Flannel », gardant la violette mais de manière plus sèche, plus propre et savonneuse. Peut être que tu n’y retrouveras pas ce coté « synthétique » qui te rebute ? Personnellement le porter c’est comme boire un diabolo violette. Ça fait plaisir, ça pétille au début, c’est frais, mais au bout du 5ème ça manque un peu de sensualité…
Je continue donc mon petit bonhomme de chemin en fouinant dans les parfumeries quand j’ai un peu de temps, et là vlan, v’là-t’y pas qu’avant-hier je me prends une petite claque sur le museau. Au hasard de mes pérégrinations olfactives je suis tombé sur un « Bel ami » d’Hermès (parfum dont je ne trouve que de rares critiques d’ailleurs).
Figure toi qu’il a un je ne sais quoi de Fahrenheit, sans sa violette, plus frais que lui pour un soir d’été avec ses quelques agrumes en notes de têtes, mais tout en gardant cette complexité chaleureuse cuirée dans les notes de fond. Ceci avec une bonne tenue sur peau, je le sentais encore hier matin en me réveillant, bien que le chat de mon amie chez qui nous fêtions un apéro-anniversaire avait passé la soirée à lécher le pschit de mes poignets…
« Dafuq ! » comme disent les djeuns d’aujourd’hui, d’où vient cette similitude ? Il y a forcement une raison, car de la même manière qu’il n’existe pas de génération spontanée en science (merci Pasteur) ou en littérature (même Rimbaud vient de Baudelaire, Barthes ne pouvait arriver sans Valery), il doit en être de même en parfumerie. Quoi qu’en dise Lutens dans son dernier interview (merci Jeanne Doré), toute création implique un père spirituel, alors peut être que « Bel ami » s’inspire de Fahrenheit… ou vice-versa ?
Un peu de recherche et on trouve bêtement qu’ils ont été tous les deux créé par Jean-Louis Sieuzac. Même carrément tous les trois avec Grey Flannel ! On se retrouve avec une balance j’imagine involontaire de cuirs et violettes assez logique avec : Bel ami <=> Fahrenheit <=> Grey Flannel. C’est donc la patte de l’artiste qui me parle tant et que j’affectionne tout particulièrement ici =) Une vrai signature ? J’irai vérifier ça dans ses autres œuvres, cela se trouve je finirai mon été avec « Dune »…
Mon monologue fini, tiens moi au courant si tu trouves d’autres pistes pour remplacer ton « Fahrenheit » par quelquechose de mois « ado » mais dans le même esprit Frédéric ! Car c’est une quête difficile et chaque indice m’interesse =) Cordialement