Jeux de Peau
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Interrogeant les mondes visuels et olfactifs, deux expertes échangent en écho au dossier publié dans le dix-huitième numéro de Nez, la revue olfactive.
il y a 15 heures
Toute une époque que ce VC Pour Homme ! Cuir suave d’une complexité envoûtante. Un grand masculin(…)
il y a 15 heures
Bonsoir Adhara, Merci de nous avoir communiqué cette bonne nouvelle. En fan de ce mythique(…)
il y a 15 heures
Profitez-en il y a une promo sur leur site web en ce moment sur plusieurs références(…)
Jardin impressionniste
Lavande délavée
Église en flammes
C’est pour cela que j’aime Auparfum, pour ce merveilleux foisonnement de personnalités et d’idées qui s’entrechoquent, la richesse qui en découle et dont tout un chacun peut se nourrir. Ce forum ressemble d’ailleurs à un parfum avec des mélanges, des excès, des propos contraires et tranchés, des alliances délicates…
Tout cela pour dire que ton message m’a infiniment plu Vivi, y’a dans tes mots un vrai raisonnement et des pistes pour commencer à comprendre et analyser la complexité et, selon moi, la détresse de Serge Lutens.
D’abord un mot sur le journaliste de TV5. Que tous ceux qui n’ont jamais interviewé sachent que c’est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Certes l’interviewer semble subjugué par son invité et paraît avoir quelques liens avec lui ce qui est dommage, mais en dehors de cela, être confronté à une personnalité est toujours une épreuve délicate.
Guider sans briser l’élan, relancer sans cirer les pompes, mettre en confiance tout en "sortant" de l’info, aider quand nécessaire, structurer des propos parfois impénétrables ou contradictoires, interviewer est un art et quand votre invité n’apparaît que très rarement, le prendre de face sur une de ses sorties les plus idiotes peut aboutir à une catastrophe télévisuelle.
Faut-il pour autant se priver de le questionner, je ne le pense pas, peut-être aurait-il fallu l’emmener habilement vers l’argument mais nous parlons bien là d’une interview filmée de 18 minutes et d’un personnage TRES rare sur un plateau. Sans doute le risque de rater ce rendez-vous a plus pesé dans la balance que l’intérêt de confronter Serge Lutens à Hitler. Il faut aussi comprendre qu’un journaliste a le droit de gérer sa ligne éditoriale comme il l’entend et si l’introspection et une certaine plongée dans l’intime de son invité lui paraissent plus judicieux qu’une bataille plus à la mode sur l’usage maladroit d’une icône de l’horreur comme Hitler, c’est son droit.
Revenons à Lutens. Cet homme a accepté de conceptualiser ses créations, d’ouvrir son âme et ses tourments d’une manière sans doute exagérée mais à la fois passionnante dans un univers de la parfumerie où cela fait quasi totalement défaut. Ses tourments, sa détresse, sa vision lucide et à la fois désabusée de son être sont passionnants car ils ont généré de la création avec quelques bijoux de nez mais aussi des âneries qui me font rire. Je ne plongerai pas dans le bien pensant actuel qui empoisonne et corsète la pensée. Je réclame haut et fort de pouvoir parler de tout, banalement et sans apporter la moindre pierre à l’édifice certes, mais librement.
Oui Serge Lutens a cité Hitler et cela ne me touche pas plus que ça. C’est maladroit, inutile, peut être provocateur mais surtout auto-destructeur, un trait que je pense déceler en lui. Sa quête constante paraît assez dérisoire face à sa fragilité et ses obsessions morbides. Qu’importe, je « m’habille » de ses créations avec plaisir, mais aussi avec tout le détachement normal d’un spectateur vis-à-vis de l’artiste. Non, je n’aime pas tout ce qu’il fait et ne cautionne pas ses propos, mais aller jusqu’à comparer son ineptie avec la haine vomie par Galliano me paraît faire un procès bien dans l’air du temps, un raccourci d’aujourd’hui et c’est à mes yeux encore pire que de sortir du tiroir à horreurs des icones de l’abject telles qu’Adolf.