Effluves influentes
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Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
hier
Bonjour Dioressence ? Je ne sais pas si on peut le qualifier de sec mais une fine brume de(…)
Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
Bonjour Amalia, bonjour à tous,
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Voici mes sensations tests Muscs Koublaï Khan de Serge Lutens (Lulu) et Musc Ravageur des Editions de Parfums Frédéric Malle (Malle)... façon Vivi, bah oui, même si mon nez s’affine avec l’exercice (je suis toute fière quand ce que je crois ressentir est bien évoqué chez Auparfum, Osmoz ou ailleurs...), je ne peux pas vous expliquer tout ça sans les images réelles ou imaginées qui me viennent... Voici, donc... de A à Z ;-)
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Sans le vouloir, j’ai testé les muscs sales dans le bon ordre.
Parce qu’il s’agit bien de cela MKK et MR sont bougrement sales, rien à voir donc avec les muscs blancs proprets !!!
Mieux vaut prévenir, parce que franchement, pour les deux, le premier test sur mouillette, on a un air ahuri à sentir une chose pareille ! Un choc olfactif renversant. Et quand je parlais d’ordre, mieux vaut du coup commencer par MR, plus soft quand même que par MKK, vrai barbare suant comme l’a dit Dau.
Bien que sur mouillette bizarrement, MR m’a rebuté dans un tout premier temps (mais bon, c’est avec lui que j’ai éduqué mon nez aux muscs sales) alors que MKK m’a à la fois rebutée et attirée en fin de compte !
Voilà, on ne pourra pas dire que je n’aurai pas prévenu ! ;-)
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J’avais mentionné plus haut dans cette discussion le fait que j’aime plonger mon nez dans les poils tout doux de mon chat Kiwi... Oh que oui ! J’aime ça ! Et je suis convaincue que si on fini par aimer l’odeur de notre animal de compagnie, on ne peut qu’aimer MKK et MR...
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Finalement, je me dois de faire une petite rectification. Après avoir comparé MKK sur la main gauche et MR sur la droite, résultat de la comparaison : MR, c’est mon KIWI et MKK, c’est ma LOULA... Et comme je suis du genre à vérifier, j’ai effectivement ennuyé mes chachats pour être certaine de ce que j’avance. ;-) Grande toquée, oui, je sais ! ^_^
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Musc Ravageur de Malle, c’est bien mon kiwi qui rentre glorieux et en sueur d’un combat qu’il vient de mener pour défendre son territoire. Je peux même sentir et toucher ses coussinets humides de sueur. J’aime poigner dans sa douce fourrure grise de bâtard chartreux.
Avant de rentrer se reposer sur mes genoux, il fait toujours un passage par le compost où se désagrège une multitude de pelures d’agrumes (les restes des jus de citrons, oranges et autres de chaque petit déjeuner). C’est ça que je sens dès les premières notes, de la peau de fauve chaude en sueur parfumée aux agrumes. Puis, ce sont mes mains poudrée de cannelle (j’en mets presque partout dans ce que je cuisine) qui lui ajoute une petite note épicée joyeuse. Grand guerrier qui a déjà perdu une patte au combat, mais chat super doux dans tous les sens du terme (jamais il nous griffe, jamais il nous mord), il vient prendre un repos bien mérité sur mes genoux et ronronne chaleureusement... Merci mon Kiwi, doux gardien de la maisonnée !
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Muscs Koublaï Khan de Lulu, c’est bien ma Loula, chatte noire avec des yeux en amande d’un vert d’eau transparent et irisé (dans ses yeux, on dirait le soleil qui miroite sur l’eau d’un lac féérique). Dès le départ on sait que c’est un sale caractère. Elle nous transperce de ses petits yeux plissés et nous met au défi de l’approcher. En même temps, elle a une allure, des rondeurs et une grâce si adorable, qu’on a envie que d’une chose, aller la caresser !
C’est comme le dit si bien Absinthe, une bête tombée dans un poudrier de fille.
Ma Loula est un sacré fauve, elle revient toujours fière d’elle, d’une de ses parties de chasse qu’elle affectionne tant. Grande sadique qui nous nargue en jouant avec sa proie vivante, juste là, à nos pieds.
Dès le départ, ce que je sens, c’est ma Loula qui rentre avec une proie entre ses crocs ET qui a eu la bonne idée d’aller se rouler dans une bouse de vache du champs joliment fleuri d’à côté. Elle s’approche de moi, m’honorant de son cadeau tout en me narguant avec son odeur bestiale et fleurie !
Mais franchement, quelle manie, elle a ! J’ai parfois l’impression qu’elle me dit : "tu vois, je fais ce que je veux, comme je veux, quand je veux ! Et malgré tout, je sais que tu m’aimes et que tu m’aimeras toujours". Oui, ma Loula, avec toi, j’apprends l’infinie patience et le respect de l’indépendance. Je sais quand je t’observe te nettoyer et te lécher avec application qu’on peut être furieusement indépendante, tout en étant chaleureusement aimable.
Je t’observe allongée dehors au soleil, écrasant les fleurs du parterre, tes poils noirs si doux, tel un duvet, si denses et si noirs brillants aux reflets chocolat fondant... Je n’ai envie que d’une chose maintenant, te caresser langoureusement et plonger mon nez dans ton pelage fleuri. Me laisseras-tu approcher ?
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Donc, voilà, MKK de Lulu est plus floral poudré alors que MR de Malle est plus agrumé (hespéridé donc, chouette le glossaire de Jeanne, ça rentre !).
MKK est plus sale que MR plus sage quand même.
MR ronronne sur les genoux alors que MKK veut juste bien qu’on le caresse pendant qu’il s’assoupit sur le divan ou dans les fleurs au soleil.
MKK est plus un parfum de peau langoureuse que MR qui, quant à lui, laisse un léger sillage grâce aux notes d’agrumes et de cannelle qui perdurent.
Je porterai bien les deux finalement, mais plus facilement Musc Ravageur.
Muscs Koublaï Khan, probablement pour les jours où j’ai envie qu’on me fiche la paix.
Et je le porterai façon Loula, en dédaignant ceux qui m’approchent. Ceux qui passeront leur chemin, tant pis... pour eux. Quand à ceux qui persévèrent dans leur approche, peut-être que mon regard de fauve voudra bien s’arrêter et leur accorder quelques ronrons, avant de repartir avec une démarche dangereusement chaloupée... ^_^